La culture du riz en France représente une activité agricole spécialisée principalement concentrée dans le sud du pays. Cette production céréalière nécessite des conditions climatiques particulières et un savoir-faire technique spécifique pour la gestion des rizières inondées. Bien que marginale à l'échelle nationale, cette activité contribue à la diversité agricole française et répond à une demande croissante de consommation locale.
La culture du riz nécessite des conditions hydriques spécifiques avec l'inondation contrôlée des parcelles pendant la majeure partie du cycle végétatif. Les rizières françaises utilisent un système d'irrigation sophistiqué permettant de maintenir une lame d'eau de 5 à 15 centimètres selon les stades de développement.
Les sols adaptés à cette culture doivent présenter une imperméabilité naturelle ou artificielle pour retenir l'eau. La préparation des parcelles comprend le labour, le planage minutieux et la construction ou l'entretien des diguettes délimitant chaque casier de rizière.
Les variétés de riz cultivées en France appartiennent principalement au type japonica, adaptées au climat tempéré. Le semis s'effectue généralement en avril-mai, soit en direct dans la rizière inondée, soit par repiquage de plants élevés en pépinière.
La gestion de l'eau constitue l'élément technique central, avec des alternances d'assec et d'inondation programmées selon les besoins physiologiques de la plante et les impératifs de désherbage.
La riziculture française se concentre essentiellement en Camargue, qui représente plus de 90% de la production nationale. Quelques exploitations existent également en Guyane française, où les conditions tropicales permettent plusieurs cycles de production annuels.
La surface totale consacrée à la culture du riz en France métropolitaine avoisine les 20 000 hectares, avec une production annuelle d'environ 100 000 tonnes de riz paddy.
| Indicateur | Valeur |
|---|---|
| Surface cultivée | 20 000 hectares |
| Production annuelle | 100 000 tonnes |
| Rendement moyen | 5 tonnes/hectare |
| Nombre d'exploitations | Environ 200 |
Les exploitations de culture du riz relèvent de la Convention collective nationale des exploitations agricoles et entreprises assimilées (IDCC 2128). Cette convention, également appelée convention collective de la production agricole, couvre l'ensemble des activités de production végétale.
Pour les salariés permanents, la convention prévoit des classifications professionnelles spécifiques allant de l'ouvrier agricole de niveau 1 au chef d'équipe ou conducteur de matériel spécialisé. Les coefficients salariaux tiennent compte de l'expérience et des qualifications techniques nécessaires.
La culture du riz nécessite un renfort de main-d'œuvre saisonnière lors des périodes de semis et de récolte. Ces travailleurs bénéficient du régime spécifique des travailleurs occasionnels et saisonniers agricoles (TESA), avec des modalités de déclaration simplifiées.
L'utilisation de l'eau pour l'inondation des rizières fait l'objet d'une réglementation stricte dans le cadre des autorisations de prélèvement. Les exploitants doivent respecter des quotas et des périodes autorisées pour les pompages, particulièrement en période d'étiage.
La gestion des eaux de drainage nécessite également des précautions environnementales pour éviter la pollution des milieux aquatiques par les résidus de traitements phytosanitaires.
L'usage des produits phytosanitaires en rizière est encadré par des réglementations spécifiques tenant compte de la présence permanente d'eau et des risques de contamination. Certaines molécules sont interdites ou soumises à des restrictions d'emploi particulières.
De nombreuses exploitations rizicoles s'engagent dans des démarches de certification environnementale ou biologique, répondant aux attentes sociétales en matière de durabilité.
Le réchauffement climatique présente des défis contradictoires pour la riziculture française. Si les températures plus élevées favorisent la croissance, les restrictions d'usage de l'eau et les épisodes de sécheresse compliquent la conduite des cultures.
Les recherches portent sur le développement de variétés plus résistantes au stress hydrique et l'optimisation des techniques d'irrigation pour réduire la consommation d'eau.
La production française de riz bénéficie d'une image de qualité et de proximité auprès des consommateurs. Le développement de circuits courts et de la transformation locale (riz décortiqué, riz complet, produits dérivés) offre des perspectives de valorisation intéressantes.
L'évolution du secteur passe par l'adaptation du matériel agricole aux contraintes spécifiques de la riziculture, notamment pour les opérations en terrain détrempé et l'optimisation de la récolte en conditions humides.