La culture de fruits à pépins et à noyau représente un secteur agricole majeur en France, regroupant la production de pommes, poires, prunes, cerises, abricots et pêches. Cette activité, codifiée sous le NAF 0124Z, concerne les exploitations spécialisées dans la culture d'arbres fruitiers, depuis la plantation jusqu'à la récolte et la première mise en marché des fruits.
La France figure parmi les principaux producteurs européens de fruits à pépins et à noyau, avec une production annuelle dépassant 2,5 millions de tonnes. Les vergers français s'étendent sur environ 180 000 hectares, répartis principalement dans les régions au climat favorable.
Les pommes dominent la production avec plus de 1,8 million de tonnes annuelles, plaçant la France au 3ème rang européen. Les variétés Golden Delicious, Gala et Granny Smith représentent 60% de la production nationale. La culture des poires génère environ 150 000 tonnes par an, concentrée principalement en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Occitanie.
La production de fruits à noyau atteint 450 000 tonnes annuellement. Les pêches et nectarines constituent 55% de ce volume, suivies des prunes (25%), des cerises (12%) et des abricots (8%). Ces cultures nécessitent des conditions climatiques spécifiques et une technicité élevée.
La géographie de la production fruitière française révèle des spécialisations marquées selon les terroirs et les conditions climatiques.
| Région | Spécialités | Part de la production nationale |
|---|---|---|
| Provence-Alpes-Côte d'Azur | Abricots, pêches, cerises | 45% |
| Occitanie | Pommes, pêches, prunes | 25% |
| Nouvelle-Aquitaine | Pommes, prunes d'Ente | 15% |
| Loire | Pommes, poires | 10% |
De nombreuses productions bénéficient de signes officiels de qualité : AOP Pruneaux d'Agen, IGP Pommes des Alpes de Haute-Durance, IGP Pêches et Abricots de France. Ces certifications valorisent les savoir-faire locaux et garantissent l'origine géographique des produits.
Les entreprises relevant du code NAF 0124Z appliquent la Convention collective nationale des exploitations agricoles et des CUMA, identifiée sous l'IDCC 7001. Cette convention couvre l'ensemble des activités agricoles, y compris l'arboriculture fruitière.
La convention prévoit des classifications professionnelles adaptées aux métiers de l'arboriculture : ouvriers agricoles, chefs d'équipe, conducteurs d'engins, responsables de culture. Les grilles salariales tiennent compte de la saisonnalité et de la technicité requise pour certaines opérations comme la taille ou la greffe.
Le secteur se caractérise par une forte saisonnalité nécessitant des aménagements du temps de travail. La convention autorise l'annualisation avec des périodes de haute activité lors des récoltes et des opérations de taille, compensées par des périodes plus calmes en hiver.
L'activité arboricole est soumise à un cadre réglementaire strict couvrant les aspects sanitaires, environnementaux et commerciaux.
Tous les producteurs doivent respecter les règles de certification GlobalGAP pour l'exportation et les cahiers des charges de la grande distribution. La traçabilité des traitements phytosanitaires est obligatoire via le registre phytosanitaire, contrôlé lors des audits de certification.
Les exploitations situées en zones sensibles doivent respecter les directives nitrates et maintenir des bandes enherbées le long des cours d'eau. L'usage des produits phytosanitaires est encadré par le plan Ecophyto, visant une réduction de 25% des utilisations d'ici 2025.
L'agriculture biologique progresse significativement dans le secteur, représentant désormais 8% des surfaces en fruits à pépins et 12% en fruits à noyau. Les aides à la conversion et au maintien biologiques soutiennent cette dynamique.
Le secteur investit massivement dans la modernisation : systèmes d'irrigation localisée, filets de protection anti-grêle, stations météorologiques connectées pour optimiser les traitements. La robotisation commence à émerger pour certaines opérations comme l'éclaircissage.
Les aléas climatiques constituent le principal risque économique. Les épisodes de gel tardif, comme celui d'avril 2021 qui a détruit 80% de la récolte d'abricots, soulignent la vulnérabilité du secteur. L'assurance récolte et les systèmes de protection active se développent en réponse.
Le marché français des fruits à pépins et à noyau évolue vers une demande croissante de qualité et de proximité. Les circuits courts représentent 15% des ventes et progressent de 8% annuellement.
La concentration des exploitations se poursuit, avec une taille moyenne passée de 8 à 12 hectares en dix ans. Cette évolution permet d'améliorer la compétitivité face à la concurrence européenne, notamment espagnole et italienne.
L'export progresse grâce aux investissements dans les stations de conditionnement et la logistique frigorifique. Les marchés asiatiques offrent de nouveaux débouchés pour les variétés premium, tandis que la transformation artisanale (jus, compotes) valorise les fruits de second choix.