La culture de fruits oléagineux représente un secteur agricole spécialisé dans la production de fruits destinés à l'extraction d'huile végétale. Cette activité, codifiée sous le NAF 0126Z, englobe principalement la culture d'olives, de noix, de noisettes et d'autres fruits riches en matières grasses utilisés dans l'industrie alimentaire et cosmétique. En France, ce secteur connaît un développement croissant, porté par la demande en huiles végétales de qualité et l'essor de la consommation de produits locaux.
L'activité de culture de fruits oléagineux sous le code NAF 0126Z comprend plusieurs productions distinctes. L'oléiculture domine largement ce secteur, concentrée principalement dans le bassin méditerranéen français. Les exploitations produisent des olives destinées à la transformation en huile d'olive ou à la consommation directe après traitement.
La nuciculture, qui englobe la production de noix et noisettes, constitue le second pilier de cette activité. La France produit annuellement environ 35 000 tonnes de noix et 18 000 tonnes de noisettes, générant un chiffre d'affaires de plus de 200 millions d'euros pour l'ensemble du secteur des fruits oléagineux.
Les exploitations relevant de ce code NAF cultivent prioritairement les oliviers, avec plus de 50 000 hectares recensés en France. La production annuelle d'olives atteint environ 5 000 tonnes, concentrée à 80% dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les variétés cultivées incluent la Tanche, la Picholine, l'Aglandau et la Lucques.
Les noyers occupent environ 17 000 hectares, principalement en Isère et dans le Périgord. La variété Franquette représente 60% de la production française, complétée par les variétés Mayette, Parisienne et Corne.
La culture des fruits oléagineux présente une forte concentration géographique liée aux conditions climatiques spécifiques. Le Sud-Est de la France concentre 85% de la production d'olives, avec des appellations d'origine protégée reconnues comme l'AOC Huile d'olive de Provence ou l'AOC Olive de Nîmes.
| Région | Culture dominante | Surface cultivée | Production annuelle |
|---|---|---|---|
| Provence-Alpes-Côte d'Azur | Olives | 35 000 hectares | 4 200 tonnes |
| Auvergne-Rhône-Alpes | Noix | 8 500 hectares | 18 000 tonnes |
| Nouvelle-Aquitaine | Noix | 7 200 hectares | 15 000 tonnes |
| Occitanie | Olives/Noisettes | 12 000 hectares | 2 800 tonnes |
La culture des fruits oléagineux nécessite des conditions pédoclimatiques particulières. Les oliviers requièrent un climat méditerranéen avec des hivers doux et des étés secs, tandis que les noyers s'adaptent mieux aux régions continentales avec des hivers froids nécessaires à leur dormance.
Les exploitations de culture de fruits oléagineux relèvent de la Convention collective nationale des exploitations agricoles et des CUMA (IDCC 2729). Cette convention, signée le 10 mai 2022, remplace l'ancienne convention collective agricole et s'applique à tous les salariés des exploitations agricoles.
La convention prévoit cinq niveaux de qualification, du niveau I (ouvrier agricole débutant) au niveau V (chef d'équipe ou responsable d'exploitation). Le salaire minimum conventionnel s'établit à 1 747 euros bruts mensuels pour un ouvrier qualifié, avec des majorations possibles selon l'ancienneté et les responsabilités.
Le secteur bénéficie d'aménagements particuliers avec la possibilité de modulation du temps de travail sur l'année. La durée légale peut atteindre 2 496 heures annuelles, réparties selon les cycles de production et les périodes de récolte intensives.
Les exploitants en culture de fruits oléagineux doivent respecter de nombreuses obligations réglementaires. L'enregistrement auprès de la Mutualité sociale agricole (MSA) constitue une obligation préalable, accompagné de la déclaration d'activité auprès de la Chambre d'agriculture départementale.
Le secteur développe activement les certifications biologiques et les appellations d'origine. Plus de 15% des surfaces en oliviers sont cultivées selon le mode biologique, tandis que 25% bénéficient d'une AOP. Ces certifications permettent une valorisation supérieure de 30 à 50% des prix de vente.
Les exploitations doivent tenir un registre phytosanitaire détaillé et respecter les bonnes pratiques agricoles. L'application du règlement européen sur l'agriculture biologique impose des contrôles annuels pour les productions certifiées.
La culture de fruits oléagineux fait appel à des métiers spécialisés nécessitant des compétences techniques pointues. L'oléiculteur maîtrise les techniques de taille, de traitement phytosanitaire et de récolte spécifiques aux oliviers.
Plusieurs formations préparent à ces métiers, du CAPA Productions horticoles au BTSA Productions végétales. Les Chambres d'agriculture proposent également des formations continues sur les techniques de greffage, la conduite des vergers et la transformation des produits.
Les professionnels peuvent évoluer vers la transformation artisanale, avec la création de moulins à huile ou d'ateliers de conditionnement. L'agrotourisme représente également une diversification croissante, avec l'organisation de visites d'exploitation et la vente directe.
Le marché des fruits oléagineux français présente des perspectives favorables, soutenues par l'évolution des habitudes de consommation vers des produits naturels et locaux. La demande en huile d'olive française progresse de 3% annuellement, malgré la concurrence méditerranéenne.
Le secteur investit dans la mécanisation avec le développement de machines de récolte adaptées aux petites parcelles. Les nouvelles technologies d'irrigation localisée permettent d'optimiser la consommation d'eau, enjeu majeur face au changement climatique.
L'adaptation au changement climatique constitue un défi majeur, avec la recherche de variétés résistantes à la sécheresse et aux nouveaux ravageurs. Les exploitations développent l'agroforesterie et les pratiques culturales durables pour maintenir leur compétitivité à long terme.