Le code NAF 0128Z regroupe les activités de culture de plantes à épices, aromatiques, médicinales et pharmaceutiques. Cette filière spécialisée de l'agriculture française connaît un développement remarquable, portée par l'engouement croissant des consommateurs pour les produits naturels et les circuits courts. Les exploitations concernées cultivent une grande diversité d'espèces végétales destinées aux industries agroalimentaire, cosmétique, pharmaceutique et aux herboristeries.
La France occupe une position de leader européen dans la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM). Le secteur représente environ 35 000 hectares de surface cultivée répartis sur l'ensemble du territoire national. Cette filière génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 250 millions d'euros et emploie directement plus de 2 500 personnes.
Les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie concentrent la majorité de la production française, bénéficiant de conditions climatiques favorables. L'Auvergne-Rhône-Alpes se distingue également par sa spécialisation dans les plantes médicinales de montagne. Les Pays de la Loire et la Bretagne développent quant à eux des productions spécialisées en plantes aromatiques sous contrat.
La lavande et le lavandin dominent largement les surfaces avec plus de 20 000 hectares. Suivent le thym, le romarin, la sauge, la menthe, la verveine et de nombreuses autres espèces selon les terroirs. Les plantes médicinales incluent notamment l'échinacée, le millepertuis, la camomille et diverses espèces utilisées en phytothérapie.
La culture des PPAM requiert une expertise technique pointue. Chaque espèce présente des besoins spécifiques en termes de sol, d'exposition, d'irrigation et de période de récolte. La qualité des principes actifs dépend étroitement des conditions de culture, notamment du stress hydrique contrôlé et de la gestion de la fertilisation.
Les producteurs intègrent souvent les étapes de séchage, distillation et conditionnement. Cette intégration verticale permet de maîtriser la qualité finale et d'optimiser la valeur ajoutée. Les investissements en matériel de transformation représentent un enjeu économique majeur pour les exploitations.
| Type de production | Surface moyenne (ha) | Rendement moyen | Prix moyen (€/kg) |
|---|---|---|---|
| Lavande fine | 15-20 | 15 kg d'HE/ha | 120-180 |
| Thym | 5-10 | 2-3 t/ha | 8-12 |
| Menthe | 10-15 | 6-8 t/ha | 4-6 |
Les exploitations relevant du code NAF 0128Z doivent respecter la réglementation générale sur les produits phytopharmaceutiques. Pour les plantes à usage pharmaceutique, les Bonnes Pratiques de Culture (BPC) s'appliquent obligatoirement. La certification biologique concerne environ 40% des surfaces, répondant à une demande croissante du marché.
La traçabilité complète depuis la parcelle jusqu'au consommateur final constitue une obligation légale. Les analyses de résidus de pesticides, de métaux lourds et de contaminants microbiologiques sont systématiques pour les plantes destinées à l'alimentation ou à la pharmacie.
Certaines espèces médicinales nécessitent des autorisations particulières auprès de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). La vente directe de plantes médicinales est réglementée et réservée aux pharmaciens, avec quelques exceptions pour les herboristes.
Les exploitations agricoles relevant du code NAF 0128Z appliquent la Convention collective nationale des exploitations agricoles et des CUMA (IDCC 7001). Cette convention, étendue par arrêté ministériel, couvre l'ensemble des activités agricoles incluant la production de plantes spécialisées.
La convention distingue plusieurs catégories de salariés : ouvriers agricoles, employés techniciens et agents de maîtrise, cadres. Les coefficients hiérarchiques s'échelonnent de 100 à 500, avec des salaires minima révisés annuellement. Les spécificités du travail saisonnier sont prises en compte avec des dispositions particulières.
La durée légale du travail est fixée à 35 heures hebdomadaires, avec possibilité de modulation sur l'année compte tenu du caractère saisonnier de l'activité. Les congés payés suivent le régime général avec des adaptations pour les travailleurs saisonniers.
L'industrie cosmétique absorbe environ 35% de la production française, suivie par l'agroalimentaire (30%) et la pharmacie (20%). Le marché de la vente directe et des circuits courts représente 15% du volume total mais génère une valeur ajoutée supérieure.
La France exporte environ 60% de sa production de PPAM, principalement vers l'Allemagne, les États-Unis et le Japon. La réputation de qualité des produits français, notamment en lavande de Provence, constitue un avantage concurrentiel majeur sur les marchés internationaux.
Le marché mondial des plantes médicinales progresse de 7% par an, tiré par la demande croissante en phytothérapie et cosmétiques naturels. Cette dynamique favorable offre des perspectives de développement importantes pour les producteurs français, à condition de maintenir leur avantage qualité.
Le changement climatique impose une adaptation des pratiques culturales et parfois un déplacement des zones de production. L'optimisation de la gestion de l'eau devient cruciale, notamment pour les cultures méditerranéennes. Les producteurs investissent dans des équipements d'irrigation économes et des variétés plus résistantes à la sécheresse.
La recherche variétale et l'amélioration des techniques de culture constituent des enjeux majeurs. Les instituts techniques comme l'ITEIPMAI accompagnent les producteurs dans l'innovation. Le développement de nouvelles espèces et l'optimisation des rendements en principes actifs représentent des axes prioritaires de développement.