Le code NAF 0129Z regroupe les activités de cultures permanentes autres que celles spécifiquement classées dans les autres codes de la section agriculture. Cette nomenclature couvre des productions agricoles spécialisées comme la culture du houblon, des épices, des plantes aromatiques, médicinales ou encore ornementales, ainsi que certaines cultures fruitières spécifiques non répertoriées ailleurs.
Les activités relevant du code NAF 0129Z représentent un secteur de niche mais économiquement significatif de l'agriculture française. Ces exploitations se caractérisent par leur haute technicité et leur positionnement sur des marchés spécialisés à forte valeur ajoutée. La France compte environ 2 800 exploitations déclarant ce code d'activité principal, générant un chiffre d'affaires annuel estimé à 450 millions d'euros.
La culture du houblon occupe une place prépondérante avec une superficie de 850 hectares, principalement concentrée en Alsace. Les plantes aromatiques et médicinales représentent le second segment avec 1 200 hectares cultivés, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Auvergne-Rhône-Alpes. Les cultures ornementales et les pépinières spécialisées complètent ce panorama diversifié.
L'Alsace concentre 35% des exploitations de ce secteur, suivie par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avec 22% et l'Auvergne-Rhône-Alpes avec 18%. Cette répartition s'explique par les conditions climatiques favorables et les savoir-faire traditionnels développés dans ces territoires.
Les cultures permanentes spécialisées exigent des investissements initiaux importants et une expertise technique pointue. Le retour sur investissement s'étale généralement sur 5 à 10 ans selon les productions, nécessitant une planification financière rigoureuse.
L'installation d'une houblonnière nécessite un investissement moyen de 15 000 euros par hectare, incluant les structures de support et les systèmes d'irrigation. Pour les plantes aromatiques, l'investissement varie entre 8 000 et 12 000 euros par hectare selon les espèces cultivées et le niveau de mécanisation.
Les rendements varient considérablement selon les productions. Le houblon atteint une productivité moyenne de 1,8 tonne par hectare, tandis que les plantes aromatiques oscillent entre 2 et 8 tonnes par hectare en fonction des espèces. Ces cultures bénéficient généralement de contrats pluriannuels avec les transformateurs, garantissant une stabilité commerciale appréciable.
Les entreprises du secteur relèvent de la Convention collective nationale des exploitations agricoles et des CUMA (IDCC 7501). Cette convention, étendue par arrêté ministériel, définit les conditions de travail, les classifications professionnelles et les grilles salariales applicables aux salariés agricoles.
| Niveau | Fonction | Salaire minimum conventionnel |
|---|---|---|
| I | Ouvrier agricole | SMIC agricole |
| II | Ouvrier qualifié | SMIC + 3% |
| III | Chef d'équipe | SMIC + 8% |
| IV | Technicien agricole | SMIC + 15% |
Le secteur applique la modulation du temps de travail sur l'année, permettant d'adapter les horaires aux cycles saisonniers. La durée annuelle de référence est fixée à 1 607 heures, répartie selon les besoins de production avec un maximum de 2 300 heures par salarié et par an.
Les exploitations sont soumises à un ensemble de réglementations strictes concernant l'utilisation des produits phytosanitaires, la traçabilité des productions et les normes environnementales. Le respect de ces obligations conditionne l'accès aux aides publiques et la commercialisation des produits.
La certification biologique concerne 28% des exploitations du secteur, proportion en constante augmentation. Les cahiers des charges de l'agriculture biologique imposent des contraintes supplémentaires mais ouvrent l'accès à des marchés premium. La traçabilité complète des intrants et des pratiques culturales est obligatoire depuis 2019.
Les exploitations doivent respecter les directives européennes sur la préservation de la biodiversité et la protection des ressources en eau. Les zones de non-traitement près des cours d'eau et des habitations sont strictement réglementées, avec des distances minimales variant de 5 à 20 mètres selon les produits utilisés.
Le secteur emploie environ 4 200 personnes en équivalent temps plein, dont 65% de salariés permanents et 35% de saisonniers. La technicité croissante des productions nécessite des compétences spécialisées et une formation continue.
Les exploitations recrutent prioritairement des techniciens agricoles titulaires d'un BTSA productions végétales ou d'un titre équivalent. La maîtrise des outils numériques de pilotage des cultures devient indispensable, notamment pour la gestion de l'irrigation et la surveillance phytosanitaire.
Les centres de formation agricole proposent des formations spécialisées d'une durée de 6 à 18 mois pour les professionnels en reconversion. Le taux de maintien en emploi après formation atteint 82% dans ce secteur, témoignant de bonnes perspectives d'insertion professionnelle.
Le secteur connaît une dynamique positive portée par l'évolution des habitudes de consommation vers des produits naturels et locaux. La demande en plantes aromatiques et médicinales progresse de 8% par an depuis 2018, tandis que le marché du houblon pour la brasserie artisanale explose avec une croissance annuelle de 15%.
Les exploitations investissent massivement dans les technologies de précision : capteurs d'humidité, stations météo connectées et drones de surveillance. Ces outils permettent d'optimiser les rendements tout en réduisant l'impact environnemental. Les investissements en équipements innovants représentent désormais 12% du chiffre d'affaires moyen des exploitations modernisées.
L'adaptation au changement climatique constitue un enjeu majeur. Les professionnels développent de nouvelles variétés résistantes à la sécheresse et aux températures extrêmes. La mise en place de systèmes d'irrigation économes en eau et l'adoption de pratiques agroécologiques s'accélèrent face aux contraintes environnementales croissantes.