L'élevage de chevaux et d'autres équidés représente un secteur d'activité spécialisé en France, codifié sous le NAF 0143Z. Cette activité englobe l'élevage, la reproduction et la commercialisation de chevaux de selle, de trait, de course, ainsi que d'autres équidés comme les ânes, mulets et poneys. Avec plus de 400 000 équidés recensés sur le territoire français, ce secteur constitue un pilier important de l'économie rurale et du patrimoine agricole national.
La France occupe une position de leader européen dans l'élevage équin avec 58 000 éleveurs déclarés répartis sur l'ensemble du territoire. Le cheptel national se compose principalement de chevaux de selle (45%), de poneys (25%), de chevaux de trait (20%) et de chevaux de course (10%). Cette diversité reflète la richesse des traditions équestres françaises et la variété des débouchés commerciaux.
Les principales régions d'élevage se concentrent en Normandie avec 15% des effectifs nationaux, notamment pour les chevaux de sport et de course. La Nouvelle-Aquitaine représente 12% du cheptel, tandis que l'Occitanie et l'Auvergne-Rhône-Alpes totalisent chacune environ 10% des équidés français.
Les élevages se spécialisent selon différentes orientations : élevage de chevaux de sport et de loisir, reproduction d'étalons et de poulinières, élevage de chevaux de trait pour le tourisme et les travaux agricoles, ou encore élevage d'ânes pour la randonnée et la médiation animale.
L'élevage équin nécessite des compétences spécifiques en génétique, nutrition et soins vétérinaires. Les éleveurs doivent maîtriser les cycles de reproduction, la sélection des reproducteurs et le suivi sanitaire des animaux. La gestation de 11 mois et l'espérance de vie de 25 à 30 ans des équidés imposent une gestion à long terme.
Chaque équidé doit être identifié par puce électronique et posséder un document d'identification depuis 2008. Les éleveurs doivent tenir un registre d'élevage et déclarer les naissances, cessions et décès auprès des organismes compétents comme l'IFCE (Institut Français du Cheval et de l'Équitation).
Les élevages sont soumis à des contrôles vétérinaires réguliers, des vaccinations obligatoires contre la grippe équine et la rhinopneumonie, ainsi qu'au respect des normes de bien-être animal définies par la réglementation européenne.
Les élevages de chevaux relèvent de la Convention collective nationale des exploitations agricoles et des entreprises assimilées (IDCC 7001). Cette convention, applicable depuis 1952 et régulièrement mise à jour, définit les conditions de travail, les classifications professionnelles et les rémunérations minimales.
La convention distingue plusieurs niveaux : ouvriers agricoles (coefficients 100 à 140), employés spécialisés équins (coefficients 150 à 170), responsables d'élevage (coefficients 180 à 200) et cadres techniques (coefficients 250 à 400). Les salaires varient de 1 600 à 3 500 euros bruts mensuels selon les qualifications.
La convention prévoit des dispositions particulières pour le travail dominical et festif, fréquent dans ce secteur en raison des soins quotidiens aux animaux. Les horaires de travail peuvent être modulés selon les saisons et les besoins des animaux.
Le secteur génère un chiffre d'affaires annuel de 850 millions d'euros et emploie directement 15 000 personnes. Les prix de vente varient considérablement selon les races et les aptitudes : de 2 000 euros pour un poney de loisir à plus de 100 000 euros pour un reproducteur de renom.
| Type d'équidé | Prix moyen | Débouchés principaux |
|---|---|---|
| Cheval de selle | 8 000 - 15 000 € | Équitation de loisir, sport |
| Cheval de course | 15 000 - 50 000 € | Courses hippiques |
| Cheval de trait | 3 000 - 8 000 € | Tourisme, travaux forestiers |
| Poney | 2 000 - 6 000 € | Centres équestres, particuliers |
La France exporte annuellement 8 000 équidés, principalement vers l'Allemagne, la Belgique et les États-Unis. Le savoir-faire français en matière de sélection génétique et de dressage est reconnu mondialement.
Le secteur propose diverses formations, du CAPA Soigneur d'équidés au Ingénieur agronome spécialisé en productions animales. Les métiers incluent éleveur, inséminateur équin, conseiller en reproduction, responsable de haras ou encore commercial en génétique équine.
Le BTSA Productions animales option équine forme en deux ans aux techniques d'élevage. Les écoles vétérinaires proposent des spécialisations équines, tandis que l'IFCE délivre des formations courtes pour les professionnels en activité.
L'éleveur équin doit maîtriser les techniques de reproduction assistée, la génétique, la nutrition animale et posséder de solides connaissances en gestion d'entreprise. La passion pour les chevaux et un excellent relationnel avec la clientèle sont indispensables.
Le secteur fait face à plusieurs enjeux : vieillissement des éleveurs, pression foncière, évolution des attentes sociétales en matière de bien-être animal et concurrence internationale. Cependant, la demande en équidés de loisir reste soutenue avec 700 000 pratiquants d'équitation en France.
Les nouvelles technologies transforment l'élevage : sélection génomique, monitoring connecté de la reproduction, alimentation de précision et télémédecine vétérinaire. Ces outils améliorent les performances et réduisent les coûts de production.
Les élevages s'orientent vers des pratiques plus durables : gestion extensive des prairies, circuits courts de commercialisation, diversification des activités avec l'agritourisme et valorisation de la biomasse. Cette transition répond aux attentes environnementales tout en pérennisant l'activité économique.