L'élevage de volailles représente une activité agricole majeure en France, regroupant la production de poules, poulets, dindes, canards, oies et autres gallinacés destinés à la consommation alimentaire ou à la production d'œufs. Cette filière, identifiée par le code NAF 0147Z, mobilise des milliers d'éleveurs sur l'ensemble du territoire français et constitue un pilier de l'agriculture hexagonale avec une production annuelle dépassant 1,8 milliard de volailles.
La France se positionne comme le premier producteur européen de volailles avec plus de 15 000 exploitations spécialisées. Le secteur génère un chiffre d'affaires annuel de 7,2 milliards d'euros et emploie directement près de 100 000 personnes. La production française atteint 1,7 million de tonnes de viande de volaille par an, répartie entre poulets de chair (1,2 million de tonnes), dindes (360 000 tonnes), canards (240 000 tonnes) et autres volailles.
Les régions Bretagne et Pays de la Loire concentrent à elles seules 60% de la production nationale. La Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie et les Hauts-de-France complètent le paysage avec des spécialisations régionales marquées : canards gras dans le Sud-Ouest, dindes en Bretagne, et poulets de Bresse en Auvergne-Rhône-Alpes.
L'élevage intensif représente 85% de la production française. Ces exploitations, caractérisées par des bâtiments fermés et une forte densité d'animaux, permettent une production à grande échelle avec des cycles courts de 35 à 42 jours pour les poulets de chair. Les investissements nécessaires oscillent entre 500 000 et 2 millions d'euros selon la capacité de production.
Les productions Label Rouge, biologiques et AOP/IGP connaissent une croissance soutenue. Le Label Rouge concerne 25% de la production de poulets, tandis que l'élevage biologique progresse de 15% annuellement. Ces modes de production imposent des contraintes spécifiques : parcours extérieurs, alimentation sans OGM, densité réduite et durée d'élevage prolongée.
| Appellation | Durée minimum d'élevage | Densité maximale | Parcours extérieur |
|---|---|---|---|
| Standard | 35 jours | 22 kg/m² | Non obligatoire |
| Label Rouge | 81 jours | 11 kg/m² | Obligatoire |
| Biologique | 70 jours | 10 kg/m² | Obligatoire |
| Fermier | 81 jours | 11 kg/m² | Obligatoire |
Les exploitations d'élevage de volailles relèvent de la Convention collective nationale des exploitations agricoles et entreprises assimilées (IDCC 2412). Cette convention, applicable depuis 2017, remplace l'ancienne convention de 1984 et couvre l'ensemble des activités agricoles incluant l'élevage.
La convention distingue plusieurs catégories d'emplois : ouvriers agricoles (niveaux 1 à 4), techniciens agricoles (niveaux 5 et 6), agents de maîtrise (niveaux 7 et 8) et cadres (niveaux 9 à 12). Les salaires minima sont revalorisés annuellement et intègrent des primes spécifiques à l'élevage intensif.
L'élevage de volailles est soumis à une réglementation sanitaire stricte. Les exploitations de plus de 500 volailles doivent être déclarées auprès des services vétérinaires et respecter les normes d'hygiène HACCP. La surveillance de l'influenza aviaire impose des mesures de biosécurité renforcées : sas sanitaire, désinfection, claustration en période de risque.
Les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) s'appliquent aux élevages dépassant certains seuils : 20 000 places pour les poulets, 11 000 pour les dindes. Ces exploitations doivent réaliser des études d'impact et mettre en place des plans d'épandage pour la gestion des effluents.
Le secteur fait face à plusieurs défis majeurs. La volatilité des cours des matières premières (céréales, tourteaux de soja) impacte directement les coûts de production qui représentent 70% du prix de revient. L'évolution des attentes sociétales vers plus de bien-être animal pousse la filière à adapter ses pratiques : suppression du broyage des poussins mâles, amélioration des conditions d'élevage, réduction de l'usage des antibiotiques.
L'agriculture de précision transforme progressivement les élevages avec l'intégration de capteurs connectés, de systèmes automatisés d'alimentation et de surveillance sanitaire. Les investissements dans la transition énergétique (panneaux solaires, récupération de chaleur) permettent de réduire les coûts de production tout en améliorant l'empreinte carbone.
L'accès aux métiers de l'élevage de volailles s'effectue via différents cursus : CAPA productions animales, Bac professionnel conduite et gestion de l'entreprise agricole, BTSA productions animales. Les formations continues, dispensées par les chambres d'agriculture et les organismes professionnels, permettent l'actualisation des compétences techniques et réglementaires.
Les professionnels de l'élevage de volailles exercent des fonctions diversifiées : éleveur-exploitant, salarié d'élevage, technicien avicole, conseiller technique. Ces métiers exigent des compétences en zootechnie, gestion d'exploitation, maîtrise sanitaire et connaissance de la réglementation. L'évolution technologique nécessite une adaptation constante aux nouveaux outils de gestion et de surveillance des élevages.