La culture et élevage associés représente un secteur agricole spécifique où les exploitants combinent production végétale et animale au sein d'une même exploitation. Cette activité, codifiée sous le NAF 0150Z, concerne les agriculteurs qui ne peuvent pas déterminer quelle production constitue leur activité principale ou dont les productions sont étroitement liées. En France, cette forme d'agriculture polyvalente représente environ 15% des exploitations agricoles selon les dernières données du ministère de l'Agriculture.
Les exploitations de culture et élevage associés se distinguent par leur approche intégrée de l'agriculture. Cette complémentarité permet une optimisation des ressources et une réduction des risques économiques. Les cultures fourragères nourrissent le bétail, tandis que les déjections animales fertilisent naturellement les sols cultivés.
Les combinaisons les plus fréquentes associent l'élevage bovin avec la production de céréales, maïs fourrage et prairies. On retrouve également des exploitations mixtes ovines-céréalières, particulièrement développées dans les régions méditerranéennes, ou encore des systèmes porcins-céréaliers dans le Grand Ouest français.
Cette diversification présente plusieurs atouts : réduction de la dépendance aux marchés externes, amélioration de la fertilité des sols, étalement du travail sur l'année et stabilisation des revenus. Les exploitants bénéficient d'une autonomie alimentaire pour leurs animaux et d'une source d'engrais organique pour leurs cultures.
Les exploitations mixtes se concentrent principalement dans certaines régions françaises. Les Hauts-de-France regroupent 18% de ces exploitations, suivis par la Nouvelle-Aquitaine (16%) et l'Auvergne-Rhône-Alpes (14%). Ces territoires offrent des conditions pédoclimatiques favorables à cette diversification.
| Région | Nombre d'exploitations | Surface moyenne (ha) | Chiffre d'affaires moyen |
|---|---|---|---|
| Hauts-de-France | 8 200 | 95 | 285 000 € |
| Nouvelle-Aquitaine | 7 500 | 78 | 195 000 € |
| Auvergne-Rhône-Alpes | 6 800 | 62 | 165 000 € |
| Grand Est | 5 900 | 88 | 245 000 € |
Les exploitations relevant du code NAF 0150Z appliquent la Convention collective nationale des exploitations agricoles et des CUMA (IDCC 8001). Cette convention, étendue par arrêté ministériel, couvre l'ensemble des activités agricoles de production.
La convention établit six niveaux de qualification, du niveau 1 (ouvrier agricole débutant) au niveau 6 (chef d'équipe ou responsable d'élevage). Les salaires minimums conventionnels sont revalorisés annuellement et varient selon les régions, avec des coefficients géographiques spécifiques.
Des accords spécifiques régissent les conditions de travail en agriculture mixte : astreintes pour la surveillance des animaux, modulations d'horaires selon les saisons culturales, et formations obligatoires en sécurité agricole. Les exploitants doivent également respecter les temps de repos minimum entre les périodes d'astreinte.
Les exploitations mixtes cumulent les obligations liées aux productions végétales et animales. Elles doivent respecter la conditionnalité des aides PAC, maintenir les terres en bon état agricole et environnemental, et appliquer les directives nitrates.
L'identification électronique des animaux, la tenue de registres d'élevage et le respect des protocoles vétérinaires constituent des obligations incontournables. Les exploitants doivent déclarer leurs cheptels auprès de l'EDE (Établissement Départemental de l'Élevage) et respecter les délais de sevrage réglementaires.
Les plans d'épandage, la gestion des effluents d'élevage et le respect des zones vulnérables nécessitent une attention particulière. Les exploitations de plus de 40 UGB (Unités de Gros Bétail) sont soumises au régime des installations classées avec des contraintes supplémentaires.
Le secteur connaît une mutation vers des pratiques plus durables. L'agroécologie et l'agriculture de conservation gagnent du terrain, avec 23% des exploitations mixtes engagées dans des démarches de certification environnementale.
L'agriculture de précision transforme les pratiques : GPS pour les épandages, capteurs connectés pour le suivi des troupeaux, et logiciels de gestion intégrée. Ces technologies permettent d'optimiser l'utilisation des intrants et d'améliorer la traçabilité des productions.
Le changement climatique impose une adaptation des systèmes de culture et d'élevage. Les exploitations mixtes présentent une meilleure résilience face à ces défis grâce à leur diversification naturelle. Les débouchés en circuits courts et agriculture biologique offrent de nouvelles perspectives de valorisation.
La gestion d'une exploitation mixte requiert des compétences polyvalentes en agronomie et zootechnie. Les formations de niveau BTS agricole ou ingénieur agronome constituent les cursus de référence.
Les nouveaux exploitants privilégient les formations continues en agriculture durable et management d'entreprise agricole. Les chambres d'agriculture proposent des parcours spécialisés pour accompagner cette professionnalisation croissante du secteur.