L'extraction de minerais d'uranium et de thorium représente une activité industrielle hautement spécialisée en France, codifiée sous le NAF 0721Z. Cette activité consiste en l'extraction, le traitement et la préparation de minerais contenant de l'uranium et du thorium, éléments radioactifs essentiels à l'industrie nucléaire française. Bien que la France ne dispose plus de mines d'uranium en exploitation depuis 2001, ce code NAF demeure pertinent pour les entreprises spécialisées dans la remédiation des anciens sites miniers et les activités connexes.
L'extraction de minerais d'uranium nécessite des techniques minières spécifiques adaptées à la nature radioactive des matériaux. En France, l'uranium était principalement extrait dans des gisements de type hydrothermal ou sédimentaire, avec des teneurs variant généralement entre 0,1% et 0,5% d'uranium.
Les méthodes d'extraction utilisées comprenaient l'exploitation souterraine par galeries et puits, ainsi que l'exploitation à ciel ouvert pour les gisements affleurants. Le traitement du minerai s'effectuait par lixiviation acide ou alcaline, suivie de processus de purification et de concentration.
Le thorium, bien que moins exploité que l'uranium, présente des caractéristiques similaires en termes d'extraction. Ce métal radioactif se trouve principalement dans les sables de monazite et certains granites. Son extraction nécessite des précautions radiologiques comparables à celles de l'uranium.
L'activité d'extraction de minerais radioactifs est soumise à une réglementation particulièrement stricte en France, relevant du Code de la santé publique et du Code de l'environnement.
Toute exploitation de minerais d'uranium ou de thorium nécessite une autorisation préalable de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et fait l'objet d'un contrôle permanent. Les exploitants doivent respecter des seuils de rejets radioactifs et mettre en place des systèmes de surveillance environnementale.
Les entreprises du secteur doivent respecter les principes de radioprotection : justification, optimisation et limitation des doses. Cela implique la formation du personnel, l'utilisation d'équipements de protection individuels adaptés et la mise en place de zones contrôlées.
| Limite réglementaire | Valeur | Unité |
|---|---|---|
| Dose annuelle travailleurs | 20 | mSv/an |
| Dose annuelle public | 1 | mSv/an |
| Concentration uranium dans l'eau | 30 | µg/L |
Les entreprises relevant du code NAF 0721Z appliquent généralement la convention collective nationale des industries extractives (IDCC 135), également connue sous le nom de convention collective des mines et carrières.
Cette convention prévoit des dispositions particulières pour les activités présentant des risques radiologiques, incluant des primes de risque, des durées de travail adaptées et des obligations de suivi médical renforcé. Les salariés bénéficient d'un suivi médical spécialisé en médecine du travail nucléaire.
La convention établit une grille de classification spécifique aux métiers miniers, avec des échelons particuliers pour les postes exposés aux rayonnements ionisants. Les coefficients salariaux sont majorés pour tenir compte de la pénibilité et des risques professionnels.
La France compte plus de 200 anciens sites miniers d'uranium répartis sur 25 départements, principalement concentrés dans le Massif Central, les Vosges et la Vendée. Cette situation génère aujourd'hui des activités de remédiation et de surveillance post-exploitation.
Les régions historiquement productrices incluent le Limousin (Haute-Vienne), l'Auvergne (Puy-de-Dôme, Cantal) et la Bourgogne-Franche-Comté (Saône-et-Loire). Ces territoires concentrent aujourd'hui les activités de surveillance et de réhabilitation environnementale.
Les entreprises du secteur interviennent dans la surveillance radiologique des anciens sites, la maintenance des installations de confinement et la gestion des stériles miniers. Ces activités représentent un marché de plusieurs dizaines de millions d'euros annuels.
Bien que l'extraction domestique ait cessé, les compétences françaises dans ce domaine s'exportent à l'international, notamment en Afrique et en Asie centrale.
Les groupes français maintiennent des activités d'extraction d'uranium au Kazakhstan, au Niger et au Canada. Ces projets nécessitent des expertises techniques développées durant la période d'exploitation française.
Les innovations portent sur les techniques d'extraction in situ (ISL), moins impactantes environnementalement, et les procédés de récupération d'uranium à partir d'eaux souterraines ou de phosphates.
L'industrie de l'extraction uranifère fait appel à des profils techniques hautement qualifiés, combinant expertise minière et compétences en radioprotection.
Les principaux métiers incluent les ingénieurs mines, les techniciens en radioprotection, les géologues spécialisés et les opérateurs d'extraction. Ces professionnels doivent posséder des habilitations spécifiques en manipulation de matières radioactives.
Les formations s'articulent autour d'écoles d'ingénieurs (Mines ParisTech, ENSMP), de masters spécialisés en génie nucléaire et de formations techniques en radioprotection. La formation continue reste essentielle compte tenu de l'évolution réglementaire constante.