L'extraction d'autres minerais de métaux non ferreux représente un secteur spécialisé de l'industrie minière française, regroupant l'exploitation de gisements de métaux précieux, de terres rares et de minerais stratégiques hors fer et acier. Cette activité, codifiée sous le NAF 0729Z, concerne principalement l'extraction d'or, d'argent, de cuivre, de zinc, de plomb, d'uranium et de lithium sur le territoire français.
La France dispose d'un patrimoine géologique diversifié avec des gisements historiques dans plusieurs régions. L'activité extractive moderne se concentre sur l'or en Guyane française, qui représente plus de 95% de la production aurifère nationale avec environ 2,4 tonnes extraites annuellement. Le secteur emploie directement près de 1 200 personnes et génère un chiffre d'affaires de 180 millions d'euros.
L'Hexagone conserve quelques sites d'extraction de métaux stratégiques, notamment dans les Vosges pour l'argent et le cuivre, ainsi que dans le Massif central pour diverses substances minérales. La réouverture de certaines mines, fermées dans les années 1980-1990, fait l'objet d'études de faisabilité face à la hausse des cours mondiaux.
L'extraction des minerais non ferreux nécessite des techniques spécialisées adaptées à chaque type de gisement. L'orpaillage mécanisé en Guyane utilise des dragues et des installations de lavage sophistiquées. Les mines souterraines métropolitaines emploient des méthodes de foudroyage contrôlé et de remblayage hydraulique.
Les entreprises investissent massivement dans les technologies de traitement : flottation, lixiviation, électrolyse et affinage. Ces procédés permettent d'optimiser les taux de récupération qui atteignent désormais 85% à 95% selon les minerais.
Le secteur fait face à des contraintes environnementales strictes. Chaque projet d'extraction doit respecter la séquence 'éviter, réduire, compenser' et prévoir un plan de réhabilitation des sites. Les coûts de remise en état représentent 15% à 25% de l'investissement initial.
| Type de minerai | Production annuelle France | Nombre d'exploitations | Principales régions |
|---|---|---|---|
| Or | 2,4 tonnes | 8 | Guyane |
| Cuivre | 850 tonnes | 3 | Vosges, Pyrénées |
| Zinc | 1 200 tonnes | 2 | Massif central |
| Argent | 180 kg | 4 | Vosges, Bretagne |
Les entreprises du secteur relèvent de la Convention collective nationale des industries extractives (IDCC 0087), signée le 7 janvier 1993. Cette convention couvre l'ensemble des activités d'extraction de substances minérales, y compris les minerais métalliques non ferreux.
Elle prévoit des dispositions spécifiques concernant la pénibilité du travail minier, les primes de risque, les congés supplémentaires et les conditions de travail en milieu souterrain. La grille de classification comprend 8 niveaux, du manœuvre spécialisé (niveau I) à l'ingénieur confirmé (niveau VIII).
Les salaires minima conventionnels varient de 1 680 euros brut mensuel pour un ouvrier débutant à 4 200 euros pour un cadre expérimenté. S'ajoutent des primes spécifiques : prime de fond (12% du salaire de base), prime d'isolement géographique (8% en Guyane), prime de production liée aux résultats de l'exploitation.
Toute exploitation doit obtenir un titre minier délivré par l'État après instruction du dossier par la DREAL. La procédure comprend une enquête publique, une évaluation environnementale et l'avis des collectivités territoriales. La durée d'instruction varie de 18 à 36 mois selon la complexité du projet.
Les exploitations minières sont soumises au contrôle de l'inspection des mines et de l'inspection du travail. Les obligations incluent l'élaboration d'un document unique d'évaluation des risques, la formation obligatoire du personnel aux gestes de premiers secours, et la mise en place d'équipements de protection collective.
L'industrie extractive non ferreuse emploie des profils techniques variés : géologues, ingénieurs des mines, conducteurs d'engins de terrassement, artificiers, techniciens de laboratoire et métallurgistes. Le secteur recrute principalement des titulaires de BTS Géologie-Prospection, d'écoles d'ingénieurs spécialisées et de formations en génie minier.
La pénurie de compétences constitue un défi majeur avec plus de 150 postes non pourvus. Les entreprises développent des partenariats avec l'École des Mines de Paris et l'ENSG pour attirer de jeunes diplômés vers ces métiers méconnus mais offrant d'excellentes perspectives de carrière.
La transition énergétique européenne stimule la demande en lithium, cobalt et terres rares indispensables aux batteries et éoliennes. Plusieurs projets d'exploration sont à l'étude en Bretagne et dans le Massif central pour exploiter ces ressources critiques.
Le secteur investit dans les technologies numériques : drones de surveillance, capteurs IoT pour le monitoring environnemental, intelligence artificielle pour l'optimisation des processus d'extraction. Ces innovations permettent de réduire les coûts opérationnels de 10% à 15% tout en améliorant la sécurité des opérations.