L'activité de charcuterie sous le code NAF 1013B englobe la transformation et la préparation de produits carnés élaborés, allant des saucisses traditionnelles aux terrines raffinées. Cette profession artisanale française, forte de ses traditions séculaires, représente un secteur économique dynamique qui allie savoir-faire ancestral et innovation culinaire. Les charcutiers français transforment annuellement plus de 500 000 tonnes de viandes en produits élaborés, positionnant la France parmi les leaders européens de la charcuterie artisanale.
Le code NAF 1013B couvre un vaste éventail de préparations carnées qui définissent l'identité gastronomique française. Cette classification regroupe la fabrication de charcuteries cuites, crues et fumées, incluant les spécialités régionales qui font la richesse du patrimoine culinaire hexagonal.
Les charcutiers produisent des saucisses fraîches comme les chipolatas et merguez, des saucissons secs aux recettes régionales variées, ainsi que des boudins noirs et blancs selon les traditions locales. Les pâtés et terrines constituent une autre famille importante, déclinée en versions campagnardes, forestières ou aux aromates.
La France compte plus de 30 charcuteries bénéficiant d'appellations protégées. Le jambon de Bayonne, les rillettes du Mans, la coppa de Corse ou encore les saucisses de Morteau illustrent cette diversité territoriale. Ces produits génèrent un chiffre d'affaires annuel dépassant 180 millions d'euros.
Les entreprises de charcuterie relèvent de la Convention collective nationale des industries de la transformation des viandes (IDCC 0992), étendue par arrêté ministériel. Cette convention, régulièrement mise à jour, encadre les relations sociales dans le secteur depuis 1985.
La convention distingue plusieurs niveaux de qualification, depuis l'ouvrier spécialisé jusqu'au charcutier hautement qualifié. Les coefficients salariaux s'échelonnent de 120 pour les postes d'entrée à 400 pour les postes d'encadrement technique. Le salaire minimum conventionnel dépasse généralement de 8 à 12% le SMIC national.
La convention prévoit des aménagements du temps de travail adaptés aux contraintes de production. Les horaires peuvent être modulés sur l'année pour répondre aux pics saisonniers, notamment pendant les fêtes de fin d'année où l'activité augmente de 40 à 60% selon les entreprises.
Le secteur de la charcuterie est soumis à un cadre réglementaire strict, défini par le règlement européen 852/2004 et ses déclinaisons françaises. Ces textes imposent des standards élevés en matière d'hygiène et de traçabilité alimentaire.
Chaque établissement doit mettre en place un plan HACCP (Hazard Analysis Critical Control Points) adapté à ses productions. Les services vétérinaires effectuent des inspections régulières, avec une fréquence moyenne de 2 à 4 visites annuelles selon la taille de l'entreprise. Le taux de conformité national s'établit à 94% en 2023.
L'obligation de traçabilité impose un suivi rigoureux des matières premières, depuis l'origine des viandes jusqu'à la commercialisation. L'étiquetage doit mentionner précisément la composition, les allergènes et les conditions de conservation, avec des sanctions pouvant atteindre 300 000 euros d'amende.
La charcuterie française compte environ 2 800 entreprises employant 28 000 salariés. Le chiffre d'affaires global du secteur atteint 3,2 milliards d'euros, avec une croissance moyenne de 2,1% par an sur les cinq dernières années.
| Taille d'entreprise | Nombre d'entreprises | Part du CA total | Effectif moyen |
|---|---|---|---|
| 1 à 9 salariés | 1 680 | 24% | 4,2 |
| 10 à 49 salariés | 890 | 38% | 22,1 |
| 50 salariés et plus | 230 | 38% | 85,3 |
Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est concentrent 32% des entreprises de charcuterie, bénéficiant de traditions locales fortes et de bassins d'élevage importants. La Bretagne arrive en troisième position avec 14% des établissements, principalement orientés vers la charcuterie industrielle.
La filière charcuterie offre des perspectives professionnelles variées, depuis les métiers de production jusqu'aux fonctions commerciales spécialisées. Les entreprises recherchent activement des profils qualifiés, avec plus de 3 500 postes à pourvoir annuellement.
Le CAP Charcutier-traiteur constitue la base de la formation professionnelle, complété par le BP Charcutier-traiteur pour l'expertise technique. Les formations continues en hygiène alimentaire sont obligatoires, avec un recyclage minimal de 14 heures tous les cinq ans.
Les charcutiers peuvent évoluer vers la création d'entreprise, l'encadrement d'équipes ou la spécialisation dans les produits haut de gamme. Le taux de création d'entreprise dans le secteur atteint 8,2% annuellement, supérieur à la moyenne des industries agroalimentaires.
Le secteur de la charcuterie traverse une période de transformation, portée par l'évolution des attentes consommateurs et les innovations technologiques. La demande pour les produits artisanaux et locaux progresse de 6% par an, tandis que les préoccupations nutritionnelles orientent les développements produits.
Les entreprises investissent dans le développement de charcuteries allégées en sel et additifs, ainsi que dans les alternatives végétales aux produits carnés. Ces nouveaux marchés représentent un potentiel de croissance estimé à 15% annuels sur les prochaines années.
La vente en ligne de charcuteries connaît un essor remarquable, avec une progression de 45% en 2023. Les charcutiers développent des solutions e-commerce et des partenariats avec les plateformes de livraison pour conquérir de nouveaux clients urbains éloignés des circuits traditionnels.