Le code NAF 1039A couvre les activités de transformation et conservation de légumes autres que celles spécifiquement définies dans les autres codes du secteur agroalimentaire. Cette classification englobe notamment la production de légumes fermentés, déshydratés, congelés en portions individuelles, ainsi que les préparations culinaires à base de légumes prêtes à consommer. En France, ce secteur représente un segment dynamique de l'industrie agroalimentaire, porté par l'évolution des habitudes de consommation vers plus de praticité et de diversité alimentaire.
La fermentation lactique constitue l'un des procédés phares de ce secteur, notamment pour la production de choucroute, de cornichons et de légumes marinés. Les entreprises françaises transforment annuellement plus de 45 000 tonnes de choux en choucroute, principalement en Alsace et dans le Grand Est. Cette technique ancestrale connaît un regain d'intérêt avec le développement des produits probiotiques.
Les procédés de déshydratation permettent de conserver les légumes tout en réduisant leur volume et leur poids. La France produit environ 15 000 tonnes de légumes déshydratés par an, destinés principalement à l'industrie des plats préparés, aux soupes instantanées et à l'exportation. Les légumes les plus traités sont les oignons, l'ail, les poireaux et les champignons.
La lyophilisation représente une technique premium qui préserve mieux les qualités nutritionnelles et organoleptiques des légumes. Bien que plus coûteuse, elle trouve ses débouchés dans l'alimentation de luxe, l'industrie pharmaceutique et les rations militaires.
Les entreprises du secteur 1039A doivent respecter le règlement CE n°852/2004 relatif à l'hygiène des denrées alimentaires. Cela implique la mise en place de procédures HACCP (Hazard Analysis Critical Control Points) adaptées à chaque procédé de transformation. Les contrôles portent notamment sur la traçabilité des matières premières, la maîtrise des températures et l'étiquetage des produits finis.
Selon le volume de production et la nature des activités, les établissements doivent obtenir un agrément sanitaire auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations). Les entreprises artisanales peuvent bénéficier d'une simple déclaration si leur production reste locale et limitée.
| Type d'établissement | Seuil de production | Obligation réglementaire |
|---|---|---|
| Artisanal local | Moins de 5 tonnes/an | Déclaration DDPP |
| Industriel régional | 5 à 100 tonnes/an | Agrément sanitaire |
| Industriel national | Plus de 100 tonnes/an | Agrément CE |
Les entreprises relevant du code NAF 1039A appliquent la Convention Collective Nationale des Industries Alimentaires Diverses (IDCC 1396), signée le 21 mars 2012. Cette convention couvre l'ensemble des activités de transformation alimentaire non spécifiquement régies par d'autres accords sectoriels.
La convention définit 8 niveaux de classification professionnelle, allant des ouvriers non qualifiés aux cadres dirigeants. Elle fixe les salaires minima conventionnels, généralement supérieurs de 2 à 8% au SMIC selon les catégories. Les temps de travail suivent le régime légal de 35 heures hebdomadaires, avec possibilité d'aménagement saisonnier pour s'adapter aux cycles de récolte des légumes.
L'accord prévoit un effort de formation de 1,6% de la masse salariale, supérieur aux obligations légales. Cette disposition vise à accompagner la modernisation technologique du secteur et le développement de nouvelles compétences en matière de sécurité alimentaire et d'innovation produit.
Le marché français des légumes transformés représente un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros en 2023, en progression de 4,5% par rapport à 2022. Cette croissance s'explique par l'évolution des modes de vie urbains et la recherche de praticité alimentaire. Les produits relevant du code 1039A captent environ 15% de ce marché, soit près de 480 millions d'euros.
Les entreprises investissent massivement dans l'amélioration de leurs procédés pour réduire leur impact environnemental. L'optimisation énergétique des procédés de déshydratation et l'utilisation d'énergies renouvelables constituent des axes prioritaires. La valorisation des déchets végétaux en bioénergie ou compost devient également une source de revenus complémentaires.
L'émergence des régimes végétariens et végétaliens stimule la demande pour des alternatives végétales transformées. Les légumes fermentés bénéficient de l'intérêt croissant pour les aliments probiotiques et les super-aliments. Le marché export progresse de 6% annuellement, notamment vers l'Allemagne, l'Italie et les pays du Maghreb.
Le secteur 1039A emploie environ 8 500 salariés en France, répartis dans 340 entreprises. La majorité des effectifs (65%) travaille dans des PME de 10 à 50 salariés, principalement implantées dans les régions de production légumière : Hauts-de-France, Grand Est, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Bretagne.
Les principaux métiers comprennent les opérateurs de production, les techniciens de maintenance, les responsables qualité et les ingénieurs procédés. Les formations recherchées vont du CAP Industries Alimentaires au Master en Sciences des Aliments, en passant par les BTS et DUT spécialisés. La maîtrise des langues étrangères devient un atout pour les postes commerciaux orientés vers l'export.