La meunerie, identifiée par le code NAF 1061A, constitue un secteur industriel stratégique de l'agroalimentaire français. Cette activité englobe la transformation des céréales en farines et semoules destinées à l'alimentation humaine et animale. La France compte environ 400 entreprises de meunerie qui transforment annuellement près de 4,2 millions de tonnes de blé tendre, positionnant le pays comme le premier producteur européen de farine avec une production de 3,4 millions de tonnes par an.
Le secteur de la meunerie regroupe plusieurs activités de transformation des grains. La mouture du blé tendre représente l'activité dominante, générant plus de 80% de la production totale. Les moulins français produisent également des farines de blé dur, de seigle, d'avoine et d'autres céréales spécialisées.
Les meuneries françaises élaborent une gamme diversifiée de produits selon les besoins des clients. Les farines panifiables destinées aux boulangeries artisanales et industrielles constituent le débouché principal. Les farines pâtissières et les farines spécialisées pour la biscuiterie représentent également des marchés importants. Les sous-produits comme le son et les remoulages sont valorisés dans l'alimentation animale.
La meunerie moderne combine tradition et technologie avancée. Le processus débute par le nettoyage et le conditionnement des grains, suivi de la mouture proprement dite. Les cylindres cannelés et lisses permettent d'obtenir différentes granulométries selon les applications finales. Le blutage et la purification garantissent la qualité nutritionnelle et sanitaire des farines produites.
L'industrie meunière française présente une structure bipolarisée. D'un côté, quelques grands groupes industriels comme Grands Moulins de France, Soufflet Alimentaire et Minoteries Viron dominent le marché avec des volumes importants. De l'autre, près de 300 moulins artisanaux et régionaux maintiennent une activité de proximité.
| Indicateur | Valeur | Évolution annuelle |
|---|---|---|
| Chiffre d'affaires global | 1,8 milliard d'euros | +2,1% |
| Nombre d'employés | 8 500 salariés | -1,5% |
| Exportations | 420 000 tonnes | +4,3% |
| Consommation nationale | 2,9 millions de tonnes | +0,8% |
La répartition des moulins suit historiquement les bassins céréaliers français. Les régions Hauts-de-France, Grand Est et Île-de-France concentrent 45% des capacités de production. Cette localisation optimise les coûts logistiques entre les zones de production céréalière et les centres de consommation urbains.
Les entreprises de meunerie relèvent de la Convention collective nationale des industries de la meunerie, identifiée par l'IDCC 2121. Cette convention, signée le 19 mars 1979 et régulièrement actualisée, régit les relations sociales dans l'ensemble du secteur meunier français.
La convention collective de la meunerie prévoit des classifications professionnelles adaptées aux métiers spécialisés du secteur. Elle établit des grilles salariales tenant compte de la technicité croissante des installations modernes. Les accords sur le temps de travail intègrent les contraintes de fonctionnement continu des moulins industriels.
Le secteur dispose d'organismes paritaires collecteurs agréés spécialisés pour financer la formation continue. L'accent est mis sur la sécurité alimentaire, la maintenance préventive des équipements et les nouvelles technologies de mouture. Les certifications HACCP et ISO 22000 constituent des prérequis essentiels.
La meunerie française opère dans un cadre réglementaire strict garantissant la sécurité alimentaire. Le règlement européen 852/2004 impose des procédures HACCP rigoureuses depuis la réception des grains jusqu'à l'expédition des farines.
Les moulins doivent effectuer des analyses régulières sur les matières premières et produits finis. Les paramètres contrôlés incluent l'humidité, le taux de cendres, la force boulangère et la recherche de contaminants. Les services vétérinaires départementaux réalisent des inspections périodiques des installations.
Chaque lot de farine produit doit pouvoir être tracé depuis l'origine des grains utilisés. Cette exigence implique une gestion informatisée des flux et un étiquetage précis des produits finis. Les registres de production doivent être conservés pendant trois ans minimum.
Le secteur meunrier français fait face à plusieurs enjeux structurels. La concentration du marché s'accélère avec des rachats d'entreprises régionales par les groupes nationaux. Simultanément, la demande de farines biologiques et de céréales anciennes crée de nouveaux débouchés pour les moulins artisanaux.
L'augmentation des coûts énergétiques pousse les meuniers à optimiser leurs consommations. Les investissements portent sur l'isolation thermique des bâtiments, la récupération de chaleur et l'installation de panneaux photovoltaïques. Certains moulins historiques réhabilitent leurs roues hydrauliques pour l'autoconsommation électrique.
Les nouvelles technologies transforment progressivement l'industrie meunière. L'automatisation des processus réduit la pénibilité du travail et améliore la régularité qualitative. Les capteurs connectés permettent une surveillance en temps réel des paramètres de production et une maintenance prédictive des équipements.
La meunerie moderne requiert des profils techniques diversifiés. Les meuniers traditionnels évoluent vers des fonctions de techniciens de production maîtrisant l'informatique industrielle. Les responsables qualité garantissent la conformité réglementaire et la satisfaction client.
Plusieurs cursus préparent aux métiers de la meunerie. Le CAP Industries alimentaires option meunerie constitue la formation de base. Les BTS Sciences et technologies des aliments et les licences professionnelles Industries agroalimentaires forment les futurs cadres techniques. L'École française de meunerie propose des formations spécialisées continues.