La transformation du thé et du café représente un secteur dynamique de l'industrie agroalimentaire française, couvrant l'ensemble des opérations de traitement, de conditionnement et de préparation de ces boissons emblématiques. Cette activité, classée sous le code NAF 1083Z, englobe la torréfaction du café, le mélange des différentes variétés, la transformation des feuilles de thé, ainsi que la production d'extraits et de préparations instantanées. En France, ce secteur bénéficie d'une forte tradition et d'une expertise reconnue, alimentant un marché national particulièrement friand de ces produits du quotidien.
La transformation du café constitue l'activité principale du secteur, impliquant plusieurs étapes cruciales pour obtenir un produit fini de qualité. La torréfaction représente le cœur métier, nécessitant un savoir-faire précis pour développer les arômes selon les profils souhaités. Les entreprises françaises maîtrisent différents degrés de torréfaction, du café blonde au café corsé, en passant par les torréfactions moyennes appréciées par les consommateurs hexagonaux.
Les torréfacteurs français utilisent principalement deux types d'équipements : les torréfacteurs à tambour traditionnel et les systèmes à air chaud pulsé. La température varie généralement entre 180°C et 240°C, avec des durées de torréfaction comprises entre 8 et 20 minutes selon l'intensité recherchée. Cette maîtrise technique permet aux entreprises françaises de proposer des assemblages personnalisés répondant aux goûts locaux et aux demandes spécifiques de la restauration.
Le secteur du thé connaît une forte croissance avec l'émergence de nouveaux formats : thés en sachets individuels, infusions froides, mélanges aromatisés et thés biologiques. Les entreprises développent des gammes premium exploitant les tendances bien-être et les préoccupations environnementales des consommateurs français. La transformation inclut également la production de thés détoxifiants, de mélanges ayurvédiques et d'infusions aux plantes locales.
Les entreprises de transformation du thé et du café sont soumises à une réglementation stricte en matière de sécurité alimentaire et de traçabilité. Le règlement européen sur l'hygiène des denrées alimentaires impose la mise en place du système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) pour identifier et maîtriser les risques sanitaires à chaque étape de production.
Les transformateurs doivent respecter les limites maximales de résidus de pesticides fixées par l'Union européenne, particulièrement vigilantes sur les matières premières importées. Les contrôles portent également sur la teneur en ochratoxine A dans le café, substance potentiellement cancérigène dont la présence est limitée à 5 μg/kg dans le café torréfié. Les certifications biologiques et équitables requièrent des protocoles de traçabilité renforcés et des audits réguliers.
Les entreprises du secteur relèvent de la Convention collective nationale des industries alimentaires diverses (IDCC 3109), signée le 21 mars 2000. Cette convention couvre l'ensemble des activités de transformation agroalimentaire, y compris la torréfaction et la transformation du thé et du café.
La convention définit neuf niveaux de classification, depuis les ouvriers spécialisés (niveau I) jusqu'aux cadres supérieurs (niveau IX). Les torréfacteurs qualifiés sont généralement classés au niveau IV ou V, avec des salaires minima conventionnels fixés annuellement par avenant. La convention prévoit également des dispositions spécifiques pour le travail posté et les conditions particulières liées aux environnements de production à haute température.
| Classification | Coefficient | Salaire minimum mensuel 2024 |
|---|---|---|
| Niveau III - Ouvrier qualifié | 170 | 1 747 € |
| Niveau IV - Ouvrier hautement qualifié | 185 | 1 898 € |
| Niveau V - Technicien | 215 | 2 207 € |
Le marché français du café représente environ 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel, avec une consommation nationale de 380 000 tonnes de café vert transformé. La France compte plus de 200 entreprises de torréfaction, depuis les grands groupes industriels jusqu'aux artisans torréfacteurs de proximité. Le secteur emploie directement près de 8 000 salariés et génère un volume d'affaires en constante progression.
Les principales zones de concentration se situent en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et en région Auvergne-Rhône-Alpes, bénéficiant de la proximité des ports d'importation et des bassins de consommation. La Normandie développe également un savoir-faire reconnu avec plusieurs entreprises familiales spécialisées dans les cafés de terroir et les assemblages premium.
Le secteur connaît une mutation profonde avec l'émergence du café de spécialité et l'essor des torréfactions artisanales. Les consommateurs recherchent increasingly des produits traçables, issus du commerce équitable et respectueux de l'environnement. Cette tendance favorise le développement de circuits courts et de relations directes avec les producteurs.
Les entreprises investissent dans des équipements moins énergivores et développent des procédés de torréfaction utilisant les énergies renouvelables. L'économie circulaire progresse avec la valorisation des déchets de café en combustible ou en substrat pour l'agriculture urbaine. Les emballages évoluent vers des matériaux recyclables et compostables, répondant aux attentes environnementales croissantes.
La vente en ligne représente un canal en forte croissance, particulièrement pour les coffees de spécialité et les abonnements personnalisés. Les entreprises développent des outils de traçabilité blockchain et proposent des applications mobiles permettant aux consommateurs de connaître l'origine précise et les conditions de transformation de leurs produits.