Le code NAF 1105Z correspond à la fabrication de bière, une activité industrielle qui connaît un renouveau spectaculaire en France depuis une décennie. Cette classification englobe la production de toutes les variétés de bières, des bières blondes traditionnelles aux bières artisanales spécialisées, en passant par les bières sans alcool et les produits dérivés du brassage.
La France compte aujourd'hui plus de 2 000 brasseries actives, contre seulement 200 en 2008, marquant une véritable renaissance du secteur brassicole français. Cette croissance s'explique par l'engouement croissant des consommateurs pour les bières artisanales et locales, ainsi que par l'assouplissement de la réglementation fiscale pour les petites brasseries.
Le secteur se divise en trois catégories principales : les grandes brasseries industrielles, les brasseries régionales historiques et les microbrasseries artisanales. Les microbrasseries représentent désormais 85% des établissements mais seulement 3% du volume de production national.
La production française de bière s'élève à environ 21 millions d'hectolitres par an, plaçant la France au 8ème rang européen. La consommation par habitant atteint 33 litres annuels, un chiffre stable depuis plusieurs années.
La fabrication de bière nécessite un savoir-faire technique précis et le respect de nombreuses étapes : maltage, brassage, fermentation, conditionnement et stockage. Chaque phase requiert un contrôle rigoureux de la température, du pH et de la durée des processus.
Les brasseurs utilisent principalement quatre ingrédients de base : l'eau, le malt d'orge, le houblon et les levures. La qualité de l'eau représente un facteur déterminant, expliquant l'implantation historique des brasseries près de sources réputées. Le houblon français, cultivé principalement en Alsace et dans le Nord, couvre 20% des besoins nationaux.
Le secteur investit massivement dans l'innovation, développant des bières biologiques, sans gluten, aromatisées aux fruits ou aux épices. Les brasseries artisanales explorent également les techniques de fermentation spontanée et le vieillissement en fûts de chêne.
Les entreprises de fabrication de bière relèvent de la convention collective nationale des industries alimentaires diverses (IDCC 1396). Cette convention couvre l'ensemble des activités de transformation alimentaire et définit les conditions de travail, de rémunération et de formation du secteur.
La convention établit une grille de classification comprenant cinq niveaux, du manœuvre spécialisé au cadre supérieur. Les métiers spécifiques de la brasserie incluent le brasseur, le malteur, l'opérateur de conditionnement et le responsable qualité.
Le travail en brasserie implique des contraintes spécifiques : manipulation de charges lourdes, exposition à l'humidité et aux variations de température, travail en équipes pour assurer la continuité des fermentations. La convention prévoit des indemnités compensatrices pour ces sujétions particulières.
L'activité brassicole est soumise à un cadre réglementaire strict, combinant législation alimentaire, fiscalité des alcools et normes environnementales. Les brasseurs doivent obtenir une licence de débit de boissons de type producteur et respecter les règles d'étiquetage des produits alcoolisés.
| Volume de production annuel | Taux de droit d'accise |
|---|---|
| Moins de 200 hl | 3,47 €/hl |
| 200 à 1000 hl | 8,67 €/hl |
| 1000 à 200 000 hl | 17,35 €/hl |
| Plus de 200 000 hl | 20,14 €/hl |
Les brasseries doivent mettre en place un système HACCP complet et assurer la traçabilité de leurs produits. Les contrôles portent sur la qualité microbiologique, le degré alcoolique et l'absence de contaminants chimiques.
L'implantation des brasseries françaises suit une logique historique et géographique marquée. L'Alsace et le Nord-Pas-de-Calais concentrent les plus gros volumes de production, héritiers d'une tradition brassicole séculaire.
L'Auvergne-Rhône-Alpes compte désormais plus de 300 brasseries, devenant la première région pour le nombre d'établissements. L'Île-de-France et l'Occitanie développent également un tissu dense de microbrasseries urbaines et rurales.
Le marché français de la bière évolue vers une premiumisation croissante, avec une demande accrue pour les produits artisanaux et biologiques. Les bières certifiées bio représentent déjà 2% du marché avec une croissance annuelle de 15%.
Les brasseries investissent dans l'éco-conception de leurs emballages et la réduction de leur consommation d'eau, traditionnellement élevée dans ce secteur. L'économie circulaire se développe avec la valorisation des drêches de brasserie en alimentation animale.
Les exportations françaises de bière progressent de 8% par an, portées par la réputation croissante des bières artisanales françaises sur les marchés européens et asiatiques.