Le code NAF 1310Z désigne la préparation de fibres textiles et la filature, une activité industrielle fondamentale qui transforme les matières premières textiles en fils prêts pour le tissage, le tricotage ou d'autres processus de confection. Cette activité englobe le traitement des fibres naturelles comme le coton, la laine, le lin et la soie, ainsi que des fibres artificielles et synthétiques pour produire des fils de qualité destinés à l'industrie textile française.
La filature française représente un maillon essentiel de la chaîne textile nationale. L'activité consiste à transformer les fibres brutes en fils continus par des procédés mécaniques complexes incluant le cardage, le peignage, l'étirage et la torsion. Les entreprises relevant du code NAF 1310Z traitent annuellement plusieurs milliers de tonnes de fibres diverses.
Les filatures françaises travaillent principalement avec le coton qui représente environ 45% des volumes traités, la laine pour 25%, et les fibres synthétiques pour 30%. Le secteur du lin, particulièrement développé dans le Nord de la France, constitue une spécialité reconnue mondialement avec plus de 80% de la production mondiale de lin textile.
Les entreprises de filature se concentrent principalement dans les régions Hauts-de-France, Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Ces régions rassemblent près de 70% des établissements et emploient environ 8 500 salariés dans ce secteur spécialisé.
La préparation des fibres textiles suit un processus rigoureux comprenant le nettoyage pour éliminer les impuretés, le cardage qui démêle et aligne les fibres, et le peignage pour les fibres longues destinées aux fils fins. Ces opérations requièrent des équipements industriels sophistiqués et une expertise technique pointue.
Le secteur investit massivement dans la modernisation de ses outils de production. Les nouvelles technologies permettent d'améliorer la qualité des fils, de réduire les déchets de production de 15% en moyenne, et d'optimiser les rendements énergétiques. L'automatisation des processus représente un enjeu majeur pour maintenir la compétitivité face à la concurrence internationale.
Les filatures françaises développent des certifications qualité spécifiques comme GOTS (Global Organic Textile Standard) pour les fibres biologiques et OEKO-TEX pour garantir l'absence de substances nocives. Ces certifications concernent désormais plus de 60% de la production nationale.
Les entreprises relevant du code NAF 1310Z appliquent la Convention collective nationale de l'industrie textile (IDCC 0018), signée le 1er février 1951 et régulièrement mise à jour. Cette convention couvre l'ensemble des activités de préparation, filature, tissage et ennoblissement textile.
La convention prévoit des classifications professionnelles adaptées aux métiers de la filature, avec des coefficients allant de 100 pour les ouvriers débutants à 350 pour les techniciens spécialisés. Elle définit également des conditions de travail particulières liées aux contraintes industrielles du secteur, notamment concernant le travail en équipes et les nuisances sonores.
| Catégorie professionnelle | Coefficient minimum | Salaire minimum conventionnel 2024 |
|---|---|---|
| Ouvrier filature niveau 1 | 120 | 1 766 € |
| Ouvrier qualifié | 160 | 1 952 € |
| Technicien filature | 240 | 2 387 € |
| Agent de maîtrise | 300 | 2 743 € |
Les filatures sont soumises à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE). Selon leur capacité de production, elles relèvent du régime de déclaration ou d'autorisation préfectorale, avec des obligations strictes concernant les rejets atmosphériques et aqueux.
Le secteur applique des mesures de prévention renforcées contre les risques d'incendie et d'explosion liés aux poussières textiles. Les entreprises doivent respecter les normes ATEX (ATmosphères EXplosibles) et mettre en place des systèmes de dépoussiérage performants.
La filière développe des circuits de valorisation des déchets de filature, avec un taux de recyclage qui atteint désormais 85%. Ces déchets sont réutilisés dans la production de fils de qualité inférieure ou dans d'autres applications industrielles.
Le secteur de la filature française génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 650 millions d'euros. Malgré la concurrence internationale, les entreprises françaises maintiennent leur position grâce à leur spécialisation sur les produits haut de gamme et les fibres nobles.
Le développement des fibres recyclées représente un marché en croissance de 12% par an. Les filatures investissent dans de nouvelles technologies pour traiter les fibres issues du recyclage textile et répondre aux exigences de l'économie circulaire.
Les métiers de la filature nécessitent des formations spécialisées dispensées dans les lycées professionnels textiles et les écoles d'ingénieurs. Le secteur fait face à des besoins de renouvellement de ses effectifs avec environ 15% de départs en retraite prévus d'ici 2027, créant des opportunités d'emploi pour les jeunes diplômés et les personnes en reconversion professionnelle.