Le code NAF 1320Z correspond aux activités de tissage, un secteur industriel traditionnel qui transforme les fils en tissus par l'entrelacement de chaînes et de trames. Cette activité artisanale et industrielle occupe une place importante dans la filière textile française, avec des entreprises allant des ateliers artisanaux aux unités de production industrielle automatisées.
Le tissage français regroupe environ 180 entreprises spécialisées, employant près de 8 500 salariés selon les dernières données de l'INSEE. Ce secteur se caractérise par une forte diversification des productions, allant des tissus techniques industriels aux étoffes de haute couture. La France se positionne particulièrement sur les segments à forte valeur ajoutée, notamment les textiles techniques, les tissus d'ameublement haut de gamme et les étoffes pour l'industrie du luxe.
Les entreprises de tissage se concentrent principalement dans les régions historiques du textile français. Le chiffre d'affaires global du secteur avoisine les 650 millions d'euros, avec une tendance à la spécialisation sur des créneaux techniques et innovants.
Le tissage traditionnel comprend la production de tissus pour l'habillement, l'ameublement et la décoration. Les entreprises utilisent principalement des métiers à tisser automatiques pour produire des tissus en coton, lin, laine ou fibres synthétiques. Cette activité nécessite une maîtrise technique importante pour gérer les différents types d'armures : toile, sergé, satin et leurs dérivés.
Le tissage technique représente un segment en forte croissance, avec des applications dans l'automobile, l'aéronautique, le médical et la construction. Les tissus techniques requièrent des compétences spécialisées et des équipements adaptés pour répondre aux cahiers des charges industriels stricts. Les entreprises françaises excellent notamment dans les tissus filtrants, les textiles composites et les étoffes à usage médical.
| Région | Nombre d'entreprises | Effectifs | Spécialités dominantes |
|---|---|---|---|
| Hauts-de-France | 65 | 3200 | Textiles techniques, lin |
| Rhône-Alpes | 35 | 2100 | Soierie, tissus haut de gamme |
| Nouvelle-Aquitaine | 25 | 1400 | Tissage traditionnel, chanvre |
| Normandie | 20 | 950 | Lin, tissus d'ameublement |
Les entreprises de tissage relèvent de la Convention collective nationale de l'industrie textile (IDCC 0018), signée le 1er février 1951. Cette convention couvre l'ensemble des activités de transformation des fibres textiles, incluant le tissage, la filature et l'ennoblissement.
La convention collective textile définit huit catégories professionnelles, de l'ouvrier spécialisé au cadre supérieur. Elle prévoit des dispositions spécifiques concernant la formation professionnelle, particulièrement importante dans un secteur en mutation technologique constante. Les salaires minimums sont régulièrement revalorisés par avenant, avec des grilles différenciées selon les régions et les spécialités.
Le texte conventionnel prend en compte les contraintes spécifiques du tissage, notamment le travail en équipes pour optimiser l'utilisation des métiers à tisser. Il définit également les conditions de travail en environnement industriel, avec des dispositions relatives à la sécurité et à la pénibilité de certains postes.
Les entreprises de tissage doivent respecter des réglementations strictes concernant la sécurité des machines textiles. Le décret du 11 janvier 1993 impose des dispositifs de protection sur tous les métiers à tisser, incluant les barres de sécurité et les systèmes d'arrêt d'urgence. La prévention des troubles musculo-squelettiques fait l'objet de mesures spécifiques compte tenu des gestes répétitifs.
Le secteur du tissage est soumis à la réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) pour les unités importantes. Les entreprises doivent gérer les déchets textiles selon la nomenclature spécialisée et respecter les seuils d'émissions sonores, particulièrement contraignants en zone urbaine.
Le secteur emploie principalement des tisseurs, conducteurs de métiers à tisser et techniciens de production textile. Les postes d'encadrement incluent les chefs d'équipe, contremaîtres et responsables de production. Les métiers évoluent vers plus de technicité avec l'automatisation croissante des équipements.
Plusieurs formations préparent aux métiers du tissage : CAP Industries textiles, Bac Pro Métiers de la mode et du textile, BTS Industries textiles. L'ENSAIT (École Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles) forme les ingénieurs du secteur. Les entreprises développent également la formation interne pour maîtriser les technologies spécialisées.
Le tissage français mise sur l'innovation pour maintenir sa compétitivité. Les investissements portent sur les métiers à tisser haute performance, les textiles intelligents et les matériaux composites. Le marché des textiles techniques représente 40% du chiffre d'affaires et constitue le principal moteur de croissance.
La transition écologique transforme les pratiques du tissage avec l'utilisation croissante de fibres recyclées et bio-sourcées. Les entreprises développent des procédés moins consommateurs d'énergie et d'eau, répondant aux attentes sociétales et réglementaires en matière environnementale.