La fabrication de vêtements de dessous représente un secteur spécialisé de l'industrie textile française, couvrant la production de lingerie féminine et masculine, de corseterie, de bas et collants, ainsi que des vêtements de nuit. Cette activité, codifiée sous le NAF 1414Z, englobe des entreprises allant des grands groupes industriels aux ateliers artisanaux, contribuant significativement au rayonnement du savoir-faire textile français à l'international.
Le marché français de la lingerie pèse environ 2,8 milliards d'euros selon la Fédération Française de la Lingerie, positionnant la France comme le troisième marché européen après l'Allemagne et le Royaume-Uni. L'Hexagone compte près de 350 entreprises spécialisées dans ce secteur, employant approximativement 15 000 personnes directement.
Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine concentrent la majorité des entreprises du secteur, représentant respectivement 28% et 22% des établissements. L'Île-de-France occupe également une position stratégique avec ses sièges sociaux et centres de conception.
Le secteur se caractérise par une forte polarisation entre quelques grands groupes internationaux et une multitude de PME spécialisées. Les entreprises de moins de 50 salariés représentent 85% des établissements mais seulement 35% du chiffre d'affaires total.
Le secteur investit massivement dans l'innovation textile avec le développement de fibres techniques offrant des propriétés antibactériennes, thermorégulatrices ou sculptantes. Les technologies de découpe laser et de couture sans couture révolutionnent les processus de fabrication.
L'évolution vers des matières plus respectueuses de l'environnement transforme la production. Les fibres recyclées, le coton biologique et les matières issues de sources renouvelables gagnent du terrain, représentant désormais 18% des matières premières utilisées.
Les entreprises du code NAF 1414Z relèvent de la Convention Collective Nationale de l'Habillement (IDCC 247), signée le 15 juin 1987. Cette convention couvre l'ensemble des activités de confection textile et d'habillement.
| Niveau | Métier | Coefficient minimum |
|---|---|---|
| I | Ouvrier spécialisé | 140 |
| II | Ouvrier qualifié | 160 |
| III | Ouvrier hautement qualifié | 180 |
| IV | Technicien - Agent de maîtrise | 215 |
La convention prévoit des dispositions spécifiques concernant les primes de productivité, particulièrement importantes dans ce secteur où le travail aux pièces reste fréquent. Elle encadre également les conditions de travail spécifiques aux ateliers de couture et de finition.
Les fabricants doivent respecter le règlement européen REACH concernant l'utilisation de substances chimiques dans les textiles. La norme Oeko-Tex Standard 100 devient progressivement incontournable pour les produits en contact direct avec la peau.
L'étiquetage doit obligatoirement mentionner la composition des fibres selon le règlement européen 1007/2011, les instructions d'entretien conformes à la norme ISO 3758, ainsi que la taille selon les standards européens EN 13402.
Depuis 2022, les fabricants de textile sont soumis à la filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur), impliquant une contribution financière pour la gestion des déchets textiles et la promotion de l'économie circulaire.
La concurrence internationale reste le principal défi, avec 78% des vêtements de dessous vendus en France provenant de l'importation. Les entreprises françaises misent sur la montée en gamme et l'innovation pour maintenir leur compétitivité.
Le marché de la lingerie grande taille connaît une croissance de 12% par an, porté par l'évolution des mentalités et la diversification de l'offre. La lingerie éco-responsable représente également un segment en forte expansion.
Le e-commerce représente désormais 35% des ventes de lingerie, accéléré par la crise sanitaire. Les entreprises investissent massivement dans les technologies de fitting virtuel et la personnalisation des produits.
Les métiers traditionnels évoluent vers plus de technicité : mécanicien sur machine à coudre industrielle, gradeur-patronnier CAO, contrôleur qualité textile. Ces postes requièrent des formations spécialisées dispensées dans les lycées professionnels textiles.
Le développement durable fait émerger de nouveaux profils : éco-concepteur textile, responsable RSE, spécialiste en économie circulaire. Ces fonctions témoignent de la transformation du secteur vers plus de responsabilité environnementale et sociale.