L'industrie française de la chaussure, représentée par le code NAF 1520Z, constitue un secteur d'excellence reconnu mondialement pour son savoir-faire artisanal et sa capacité d'innovation. Cette activité englobe la fabrication de chaussures de tous types, du luxe haut de gamme aux modèles techniques spécialisés, en passant par la chaussure de sécurité et les articles de sport.
La France compte environ 400 entreprises de fabrication de chaussures, générant un chiffre d'affaires annuel de près de 2,3 milliards d'euros. Le secteur emploie directement plus de 18 000 salariés, principalement concentrés dans les régions historiques de production comme l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire.
L'activité se répartit en plusieurs segments distincts. La chaussure de luxe représente 35% de la production française, avec des marques prestigieuses comme Berluti, JM Weston ou Paraboot. Le segment de la chaussure de sécurité et professionnelle constitue 28% du marché, tandis que la chaussure de sport technique représente 22% de la production nationale.
Face à la concurrence internationale, l'industrie française mise sur la qualité premium et l'innovation technique. La production française se distingue par l'utilisation de matériaux nobles, des procédés de fabrication traditionnels comme le cousu Goodyear, et une attention particulière portée au confort et à la durabilité.
La fabrication de chaussures comprend plusieurs phases critiques. Le patronage et la coupe constituent la première étape, suivis du piquage des tiges, du montage sur forme, et enfin du finissage. Chaque étape requiert un savoir-faire spécifique et des équipements adaptés.
Le secteur investit massivement dans la modernisation de ses outils de production. L'impression 3D pour les prototypes, la découpe laser, et les systèmes de CAO spécialisés transforment progressivement les méthodes traditionnelles. Les entreprises françaises consacrent en moyenne 4,2% de leur chiffre d'affaires à la recherche et développement.
| Type de chaussure | Part de marché | Prix moyen | Délai de fabrication |
|---|---|---|---|
| Luxe artisanal | 35% | 450-800€ | 6-8 semaines |
| Sécurité professionnelle | 28% | 80-150€ | 2-3 semaines |
| Sport technique | 22% | 120-250€ | 3-4 semaines |
| Chaussure de ville | 15% | 150-300€ | 4-5 semaines |
Les entreprises du code NAF 1520Z relèvent de la Convention collective de la chaussure et des cuirs et peaux (IDCC 0207). Cette convention, régulièrement mise à jour, définit les conditions de travail spécifiques au secteur, les classifications professionnelles et les rémunérations minimales.
La convention distingue plusieurs niveaux de qualification, depuis l'ouvrier spécialisé jusqu'au technicien supérieur. Les postes de modéliste, piqueur qualifié et monteur expérimenté bénéficient de coefficients salariaux majorés en reconnaissance de leur expertise technique.
Le secteur finance activement la formation continue par le biais de l'OPCO des industries de l'habillement. Les entreprises consacrent en moyenne 3,1% de leur masse salariale à la formation, soit un niveau supérieur à l'obligation légale.
La fabrication de chaussures est soumise à de nombreuses normes européennes. La directive 89/686/CEE encadre les équipements de protection individuelle, tandis que la norme EN ISO 20345 définit les exigences pour les chaussures de sécurité. Le marquage CE est obligatoire pour la commercialisation.
Le secteur doit respecter des contraintes environnementales strictes, notamment concernant l'utilisation de produits chimiques dans les tanneries et les colles. La réglementation REACH impose une traçabilité complète des substances utilisées, particulièrement le chrome VI et les composés organiques volatils.
L'industrie française fait face à plusieurs défis majeurs. La pénurie de main-d'œuvre qualifiée constitue le principal frein au développement, avec plus de 1 200 postes non pourvus en 2023. La concurrence des pays à bas coûts impose une montée en gamme continue et des investissements technologiques soutenus.
Le développement durable ouvre de nouvelles perspectives avec une demande croissante pour des chaussures éco-responsables. L'essor du e-commerce et de la personnalisation de masse offre également des opportunités de croissance, notamment pour les PME innovantes du secteur.
Le secteur propose des formations spécialisées du CAP au niveau ingénieur. Le CAP Cordonnier-bottier, le Bac pro Métiers du cuir, et le BTS Métiers de la mode-chaussure constituent les principales voies d'accès. L'École supérieure du cuir de Lyon forme les futurs cadres du secteur.
Les métiers traditionnels évoluent vers plus de technicité. Le modéliste intègre désormais des compétences en CAO 3D, tandis que les responsables de production maîtrisent les outils de gestion numérique. Les nouveaux profils recherchés combinent savoir-faire artisanal et compétences digitales.