La fabrication de carton ondulé constitue un maillon essentiel de l'industrie française de l'emballage. Cette activité, classée sous le code NAF 1721A, désigne la production de carton ondulé destiné principalement à la conception d'emballages pour les secteurs industriels et commerciaux. En France, cette industrie représente un chiffre d'affaires annuel de plus de 2,5 milliards d'euros et emploie environ 15 000 salariés répartis dans une centaine d'établissements sur l'ensemble du territoire.
Le carton ondulé se distingue par sa structure particulière composée d'une ou plusieurs couches de papier cannelé collées entre des feuilles de papier plan. Cette conception confère au matériau des propriétés mécaniques exceptionnelles : résistance à la compression, légèreté et capacité d'amortissement des chocs.
L'industrie française produit plusieurs formats de cannelures adaptés aux besoins spécifiques des clients. La cannelure simple face représente 25% de la production, tandis que le double cannelage atteint 60% des volumes. Les cannelures triple et quadruple, destinées aux emballages lourds, constituent 15% du marché national.
Les entreprises du secteur utilisent principalement des papiers recyclés, représentant 85% des approvisionnements. Les papiers vierges, réservés aux applications alimentaires ou pharmaceutiques, constituent le complément. Cette forte utilisation de matières recyclées positionne la filière comme un acteur majeur de l'économie circulaire française.
La production de carton ondulé s'effectue sur des machines appelées onduleuses, dont la largeur peut atteindre 2,8 mètres. Le processus débute par le réchauffage et l'humidification du papier, suivi du formage des cannelures par passage sur des rouleaux canneleurs chauffés à 180°C.
La fabrication comprend quatre phases principales : la préparation des bobines de papier, l'ondulation proprement dite, le collage des différentes couches et enfin la découpe aux dimensions souhaitées. Les vitesses de production varient de 150 à 350 mètres par minute selon la complexité du produit.
Chaque établissement met en œuvre des procédures strictes de contrôle qualité. Les tests portent sur la résistance à l'éclatement, la compression verticale et l'adhérence du collage. Ces contrôles garantissent la conformité aux normes européennes EN 20187 et EN 20535.
Les entreprises du code NAF 1721A relèvent de la Convention collective nationale des industries du cartonnage, de la bijouterie fantaisie et des jouets (IDCC 1307). Cette convention, étendue par arrêté ministériel, s'applique à l'ensemble des salariés du secteur sur le territoire français.
La convention établit une grille de classification comprenant huit niveaux, de l'ouvrier spécialisé (niveau I) au cadre supérieur (niveau VIII). Les conducteurs d'onduleuses, métier clé du secteur, sont classés aux niveaux IV ou V selon leur expérience et leurs responsabilités.
La durée légale de travail est fixée à 35 heures hebdomadaires, avec possibilité d'aménagement sur l'année. Le salaire minimum conventionnel dépasse le SMIC de 8 à 12% selon les niveaux. Les entreprises pratiquent fréquemment des primes de production et de qualité.
L'activité de fabrication de carton ondulé est soumise à la réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Les établissements dont la capacité dépasse 20 tonnes par jour relèvent du régime d'autorisation préfectorale.
Les entreprises doivent mettre en place un système de tri et de valorisation des déchets de production. Le taux de recyclage des chutes de fabrication atteint 98% dans l'industrie française, contribuant à réduire l'empreinte environnementale du secteur.
Les installations de séchage et de collage génèrent des émissions de composés organiques volatils (COV). La réglementation impose des valeurs limites d'émission et encourage l'installation de systèmes de traitement par incinération ou adsorption.
L'industrie française du carton ondulé dessert principalement le marché domestique, avec des exportations représentant 15% de la production. Les secteurs agroalimentaire et e-commerce constituent les principaux débouchés, totalisant 70% des volumes produits.
| Secteur | Part de marché | Évolution annuelle |
|---|---|---|
| Agroalimentaire | 45% | +2% |
| E-commerce | 25% | +8% |
| Industrie | 20% | +1% |
| Autres | 10% | 0% |
Le secteur investit massivement dans la digitalisation et l'automatisation. Les technologies d'impression numérique directe sur carton ondulé ouvrent de nouvelles perspectives pour la personnalisation des emballages. L'intégration de capteurs IoT dans les lignes de production améliore la traçabilité et optimise les rendements.
Les métiers du carton ondulé requièrent des compétences techniques spécifiques, particulièrement pour la conduite des onduleuses et la maintenance des équipements. Les formations dispensées par l'École française de papeterie et des industries graphiques constituent la référence pour les futurs techniciens du secteur.
Les conducteurs d'onduleuses représentent 35% des effectifs, suivis par les opérateurs de transformation (25%) et les techniciens de maintenance (15%). Le secteur recrute également des ingénieurs process et des responsables qualité pour accompagner sa modernisation technologique.