L'activité d'autre imprimerie, également appelée imprimerie de labeur, regroupe l'ensemble des services d'impression qui ne relèvent ni de l'édition de journaux, ni de l'édition de livres. Ce secteur couvre une gamme variée de productions : plaquettes commerciales, catalogues, brochures, cartes de visite, affiches publicitaires, documents administratifs et supports de communication d'entreprise. En France, cette activité représente un maillon essentiel de l'économie de la communication et du marketing, avec près de 3 500 entreprises spécialisées qui emploient environ 45 000 salariés.
L'imprimerie de labeur se distingue par sa capacité à produire des supports de communication variés. Les entreprises du secteur réalisent principalement des catalogues commerciaux, des plaquettes institutionnelles, des dépliants promotionnels et des cartes de visite. Cette diversité nécessite une maîtrise technique pointue et des équipements polyvalents capables de s'adapter aux différents formats et finitions demandés par les clients.
Les imprimeries de labeur utilisent deux technologies principales : l'impression offset pour les gros tirages et l'impression numérique pour les petites séries. L'offset reste privilégié pour les tirages supérieurs à 500 exemplaires, tandis que le numérique domine pour les productions personnalisées et les tirages courts. Cette dualité technologique permet aux entreprises de répondre efficacement aux besoins spécifiques de chaque commande.
Les entreprises d'imprimerie de labeur relèvent de la Convention collective nationale des industries de la communication graphique (IDCC 184). Cette convention, qui couvre l'ensemble des métiers de l'imprimerie et de la communication graphique, définit les conditions de travail, les salaires minimaux et les classifications professionnelles du secteur. Elle s'applique aux entreprises employant des conducteurs de machines, des massicotiers, des façonniers et des commerciaux spécialisés.
L'activité d'imprimerie de labeur est soumise à plusieurs réglementations environnementales strictes. Les entreprises doivent respecter les normes relatives aux émissions de composés organiques volatils (COV) et gérer les déchets d'encres et de solvants selon la réglementation ICPE. Le stockage des papiers et produits chimiques nécessite également le respect de normes de sécurité incendie renforcées.
Le secteur emploie principalement des conducteurs de machines offset, des opérateurs en prépresse numérique, des façonniers et des massicotiers. Ces métiers requièrent une formation technique spécialisée, généralement dispensée par les CAP et BAC professionnels en communication graphique. La polyvalence constitue un atout majeur, les entreprises privilégiant les profils capables d'intervenir sur plusieurs étapes de la chaîne de production.
Les formations du secteur s'échelonnent du CAP Sérigraphie industrielle au BTS Communication et industries graphiques. Les écoles spécialisées comme l'École Estienne à Paris forment chaque année environ 800 nouveaux professionnels. La formation continue joue un rôle crucial pour accompagner les évolutions technologiques, notamment l'intégration des outils numériques et des logiciels de gestion de production.
Le secteur connaît une transformation profonde avec l'essor de l'impression numérique et des technologies d'automatisation. Les investissements moyens atteignent 120 000 euros par entreprise pour moderniser les équipements. Cette évolution permet de réduire les délais de production et d'offrir des services de personnalisation avancée, répondant ainsi aux nouvelles attentes des clients.
L'imprimerie de labeur développe de nouveaux créneaux comme l'impression sur textiles, les supports rigides et les matériaux écologiques. Le marché du packaging personnalisé représente un potentiel de croissance significatif, avec une demande en hausse de 8% par an. Les entreprises qui diversifient leur offre vers ces segments innovants maintiennent mieux leur rentabilité face à la concurrence.
| Indicateur | Valeur 2023 | Évolution |
|---|---|---|
| Chiffre d'affaires secteur | 2,8 milliards € | -1,5% |
| Nombre d'entreprises | 3 500 | -2,8% |
| Emplois directs | 45 000 | -3,2% |
| Investissement moyen | 120 000 € | +15% |
Le secteur s'engage dans une démarche de développement durable avec l'adoption d'encres végétales et de papiers certifiés FSC. Les entreprises investissent dans des équipements moins consommateurs d'énergie et développent des gammes de produits éco-responsables. Cette transition représente un coût initial important mais constitue un avantage concurrentiel face aux donneurs d'ordres soucieux de leur impact environnemental.
Malgré la concurrence du numérique, l'imprimerie de labeur conserve des perspectives positives sur certains segments. Les supports tactiles et les produits premium résistent mieux à la dématérialisation. L'intégration de technologies comme la réalité augmentée et les QR codes personnalisés ouvre de nouvelles opportunités pour créer des ponts entre supports physiques et digitaux.