Les activités de pré-presse, identifiées sous le code NAF 1813Z, constituent un maillon essentiel de la chaîne graphique française. Cette activité englobe l'ensemble des opérations techniques qui précèdent l'impression proprement dite : composition, mise en page, photogravure, préparation des fichiers numériques et contrôle qualité. Le secteur emploie environ 15 000 personnes en France et génère un chiffre d'affaires annuel de près de 1,2 milliard d'euros.
Le code NAF 1813Z regroupe toutes les prestations techniques préparatoires à l'impression. Ces activités comprennent la conception graphique, la composition de textes, la retouche d'images, la création de maquettes et la préparation des fichiers pour l'impression. Les entreprises de ce secteur interviennent pour le compte d'éditeurs, d'imprimeurs ou directement pour des annonceurs.
Les prestataires de pré-presse offrent des services diversifiés allant de la simple saisie de texte à la création graphique complexe. La numérisation et la retouche d'images représentent une part importante de l'activité, tout comme la mise en page assistée par ordinateur et la préparation des films ou plaques d'impression.
La transition numérique a profondément transformé ces métiers. L'abandon progressif des techniques analogiques au profit du tout numérique a nécessité des investissements importants en matériel informatique et en formation du personnel. Les workflows numériques permettent aujourd'hui une meilleure traçabilité et une réduction des délais de production.
La France compte environ 2 800 entreprises spécialisées dans les activités de pré-presse. Ces structures se concentrent principalement en région parisienne, qui représente 35% des effectifs nationaux, suivie par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
| Région | Nombre d'entreprises | Effectifs |
|---|---|---|
| Île-de-France | 980 | 5 250 |
| Auvergne-Rhône-Alpes | 340 | 1 800 |
| Provence-Alpes-Côte d'Azur | 280 | 1 450 |
| Autres régions | 1 200 | 6 500 |
Le secteur se caractérise par une forte proportion de petites entreprises. Plus de 70% des structures emploient moins de 5 salariés, tandis que seules une cinquantaine d'entreprises dépassent les 50 collaborateurs. Cette atomisation s'explique par la nature des prestations et la proximité nécessaire avec la clientèle.
Les entreprises relevant du code NAF 1813Z appliquent généralement la Convention collective nationale des industries et commerces en gros des papiers et cartons (IDCC 0168). Cette convention, signée le 3 novembre 1981, régit les conditions de travail, les classifications professionnelles et les grilles de rémunération du secteur.
La convention distingue plusieurs catégories de personnel : ouvriers, employés, agents de maîtrise et cadres. Les métiers techniques de la pré-presse bénéficient de coefficients spécifiques reconnaissant leur expertise technologique. Les opérateurs PAO et les photograveurs sont classés selon leur niveau de qualification et d'autonomie.
La convention prévoit un effort de formation renforcé pour accompagner les mutations technologiques. Les entreprises consacrent en moyenne 3,2% de leur masse salariale à la formation, soit un niveau supérieur à l'obligation légale, témoignant de la nécessité d'adaptation permanente aux nouveaux outils.
Les activités de pré-presse sont soumises à diverses obligations réglementaires, notamment en matière de propriété intellectuelle et de protection des données. Les entreprises doivent respecter le droit d'auteur lors de la manipulation d'œuvres protégées et mettre en place des procédures de confidentialité pour protéger les créations de leurs clients.
Le secteur s'appuie sur des standards internationaux comme les normes ISO 12647 pour la gestion des couleurs et ISO 15930 pour les échanges de fichiers PDF. Ces référentiels garantissent la qualité des prestations et facilitent les échanges entre les différents intervenants de la chaîne graphique.
Bien que moins polluantes que l'impression, les activités de pré-presse doivent respecter certaines obligations environnementales, notamment pour le traitement des déchets chimiques issus du développement de films et la gestion des consommables informatiques.
Le secteur de la pré-presse fait face à plusieurs défis majeurs. La baisse du marché de l'imprimé traditionnel, estimée à -3% par an, contraint les entreprises à diversifier leurs activités vers le web-to-print, la communication digitale et les supports de grand format.
L'automatisation des workflows et l'intelligence artificielle transforment les métiers traditionnels. Les tâches répétitives de mise en page sont progressivement automatisées, obligeant les professionnels à monter en compétences vers le conseil et la création à plus forte valeur ajoutée.
Les entreprises explorent de nouveaux débouchés comme la préparation de fichiers pour l'impression 3D, la signalétique numérique ou encore l'adaptation de contenus pour les supports mobiles. Ces diversifications permettent de compenser la baisse des volumes traditionnels et d'attirer une clientèle plus jeune.
Les activités de pré-presse regroupent une dizaine de métiers spécialisés, du maquettiste au technicien en prépresse numérique. Ces professions requièrent une double compétence technique et artistique, ainsi qu'une veille technologique constante.
Les formations vont du CAP Sérigraphie industrielle au Master en communication visuelle, en passant par le BTS Communication et industries graphiques. Les écoles spécialisées comme l'École Estienne à Paris ou l'Institut national des métiers de l'imprimerie forment chaque année environ 800 nouveaux professionnels pour répondre aux besoins de renouvellement et d'adaptation du secteur.