La fabrication de préparations pharmaceutiques représente un secteur stratégique de l'économie française, englobant la production de médicaments finis, de vaccins, de sérums et d'autres produits thérapeutiques destinés à la santé humaine et animale. Cette activité, codifiée sous le NAF 2120Z, constitue un maillon essentiel de la chaîne de soins et mobilise des technologies de pointe dans un environnement hautement réglementé.
Le code NAF 2120Z couvre la fabrication de médicaments sous toutes leurs formes : comprimés, gélules, solutions injectables, pommades, sirops et dispositifs médicaux incorporant des substances actives. Les entreprises de ce secteur transforment les principes actifs en produits finis prêts à être commercialisés, en respectant les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF) imposées par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
L'activité se divise en plusieurs segments spécialisés. La fabrication de médicaments génériques représente une part importante du marché français, avec des entreprises comme Biogaran ou Sandoz. Les laboratoires pharmaceutiques produisent également des médicaments innovants issus de la recherche et développement, des vaccins, des produits biologiques et des thérapies avancées.
Les sites de production pharmaceutique utilisent des équipements hautement sophistiqués : réacteurs sous atmosphère contrôlée, lignes de conditionnement automatisées, systèmes de traçabilité par codes-barres et puces RFID. Les processus incluent la synthèse chimique, la formulation galénique, le conditionnement primaire et secondaire, ainsi que les contrôles qualité en continu.
L'industrie pharmaceutique française opère dans un cadre réglementaire particulièrement strict, défini par le Code de la santé publique et les directives européennes. Chaque site de production doit détenir une autorisation de fabrication délivrée par l'ANSM, renouvelable tous les cinq ans après inspection approfondie des installations.
Les fabricants doivent implémenter un système qualité pharmaceutique couvrant l'ensemble de leurs activités. Ce système inclut la qualification des équipements, la validation des procédés, la gestion des déviations et des réclamations, ainsi que la pharmacovigilance. La présence d'une personne qualifiée, responsable de la libération des lots, est obligatoire dans chaque établissement.
Depuis 2019, la réglementation européenne impose la sérialisation de tous les médicaments sur ordonnance. Chaque boîte doit porter un identifiant unique permettant de tracer son parcours depuis la production jusqu'à la dispensation en pharmacie, renforçant ainsi la lutte contre la contrefaçon.
Les entreprises du code NAF 2120Z relèvent de la Convention collective nationale de l'industrie pharmaceutique (IDCC 0176), signée le 6 avril 1956 et régulièrement mise à jour. Cette convention couvre environ 100 000 salariés répartis dans plus de 270 entreprises pharmaceutiques françaises.
La convention pharmaceutique prévoit une classification des emplois en huit niveaux, de l'ouvrier spécialisé à l'ingénieur expert. Elle garantit des avantages sociaux étendus : treizième mois obligatoire, primes d'ancienneté progressives, régime de prévoyance complémentaire et accords sur la formation professionnelle continue. Les salaires minimaux sont revalorisés annuellement et restent généralement supérieurs au SMIC.
L'industrie pharmaceutique française génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 54 milliards d'euros, dont 32 milliards réalisés à l'exportation. Le secteur emploie directement 102 000 personnes et représente le deuxième excédent commercial français après l'aéronautique.
| Indicateur | Valeur 2023 |
|---|---|
| Nombre d'entreprises | 330 |
| Emplois directs | 102 000 |
| Chiffre d'affaires | 54 Md€ |
| Investissement R&D | 5,6 Md€ |
| Balance commerciale | +9,2 Md€ |
Les sites de production se concentrent principalement en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie. La région francilienne abrite les sièges sociaux et centres de recherche des grands groupes comme Sanofi, Servier et Ipsen. Les Hauts-de-France et le Grand Est accueillent également d'importantes unités de production, notamment dans le segment des génériques.
L'industrie pharmaceutique offre une large palette de métiers techniques et scientifiques. Les opérateurs de production, techniciens de contrôle qualité et conducteurs de ligne constituent le socle des équipes industrielles. Les postes d'encadrement incluent les responsables production, ingénieurs procédés, chefs de produit et directeurs industriels.
Le secteur recrute des profils variés, du CAP chimie aux doctorats en pharmacie ou sciences du vivant. Les BTS et DUT en chimie, biologie ou génie des procédés constituent des voies d'accès privilégiées aux postes de techniciens. Les écoles d'ingénieurs chimistes et les masters spécialisés forment les cadres techniques et commerciaux.
L'industrie pharmaceutique française fait face à plusieurs enjeux stratégiques. La relocalisation de certaines productions, encouragée par les pouvoirs publics depuis la crise sanitaire, pourrait créer de nouveaux emplois industriels. Le développement des biomédicaments et thérapies géniques ouvre des perspectives de croissance, tout en nécessitant des investissements technologiques considérables.
La digitalisation des processus de production, l'intelligence artificielle appliquée au contrôle qualité et l'industrie 4.0 transforment progressivement les sites pharmaceutiques. Ces évolutions technologiques nécessitent une adaptation des compétences et des investissements en formation continue pour maintenir la compétitivité des entreprises françaises sur le marché mondial.