Le commerce de gros d'habillement et de chaussures représente un maillon essentiel de la chaîne de distribution textile en France. Cette activité, codifiée sous le NAF 4642Z, consiste à acheter en grandes quantités des vêtements et des chaussures auprès des fabricants pour les revendre aux détaillants, aux boutiques spécialisées ou aux grandes surfaces. Avec un chiffre d'affaires annuel dépassant les 12 milliards d'euros, ce secteur emploie plus de 45 000 personnes et compte environ 3 200 entreprises sur le territoire français.
Le commerce de gros d'habillement englobe la distribution de vêtements pour hommes, femmes et enfants, incluant la lingerie, les vêtements de sport, les accessoires de mode et les chaussures de tous types. Les grossistes peuvent se spécialiser par segment : prêt-à-porter féminin, vêtements professionnels, chaussures de sport ou encore maroquinerie. Cette spécialisation permet une expertise pointue et des relations privilégiées avec les fabricants.
Les entreprises de ce secteur alimentent différents canaux de vente. Les détaillants indépendants représentent 35% de la clientèle, suivis par les chaînes de magasins (28%), les plateformes de vente en ligne (22%) et les marchés forains (15%). Cette diversification des débouchés constitue un atout majeur pour la résilience du secteur.
Les grossistes doivent s'assurer de la conformité réglementaire des produits distribués. Cela inclut le respect des normes européennes REACH pour les substances chimiques, l'étiquetage obligatoire de la composition des textiles selon le règlement 1007/2011, et la présence du marquage CE pour certains équipements de protection individuelle.
Chaque transaction commerciale doit être accompagnée de documents justificatifs précis : factures détaillées, certificats de conformité, fiches de sécurité pour les produits traités chimiquement. La traçabilité devient cruciale, notamment avec l'entrée en vigueur progressive de la loi française sur le devoir de vigilance des entreprises multinationales.
Les entreprises du code NAF 4642Z relèvent de la Convention collective nationale du commerce de gros (IDCC 573), étendue par arrêté ministériel. Cette convention, signée le 23 juin 1970 et régulièrement mise à jour, couvre l'ensemble des activités de négoce de gros, incluant spécifiquement l'habillement et la chaussure.
La convention prévoit une classification des emplois en 6 niveaux, des grilles salariales minimales révisées annuellement, et des dispositions particulières pour les voyageurs représentants placiers. Les congés payés sont fixés à 2,5 jours ouvrables par mois travaillé, avec des majorations pour l'ancienneté. La durée du travail respecte les 35 heures hebdomadaires, avec possibilité d'aménagement du temps de travail sur l'année.
La transformation numérique bouleverse les pratiques traditionnelles. Les showrooms virtuels se développent, permettant aux détaillants de passer commande à distance. Les plateformes B2B spécialisées représentent désormais 18% des transactions, contre 8% il y a cinq ans. Cette digitalisation optimise les coûts logistiques et élargit la zone de chalandise des grossistes.
La pression croissante pour une mode plus durable influence les stratégies d'approvisionnement. Les grossistes développent des gammes éco-responsables : textiles biologiques, chaussures recyclées, vêtements issus du commerce équitable. Cette transition représente un investissement important mais répond aux attentes des consommateurs finaux.
L'Île-de-France concentre 42% des entreprises de gros textile, suivie par Auvergne-Rhône-Alpes (16%) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (12%). Cette concentration s'explique par la proximité des centres de décision des enseignes nationales et l'accessibilité des infrastructures logistiques.
| Taille d'entreprise | Nombre d'entreprises | Part du CA total | Effectif moyen |
|---|---|---|---|
| TPE (0-9 salariés) | 2 450 | 18% | 3 |
| PME (10-49 salariés) | 680 | 35% | 22 |
| ETI (50-249 salariés) | 85 | 32% | 118 |
| GE (250+ salariés) | 12 | 15% | 445 |
Le secteur recrute principalement des acheteurs textiles, des commerciaux B2B, des responsables logistiques et des chefs de produit. Les formations privilégiées incluent les BTS Commerce international, les licences professionnelles en distribution, et les masters spécialisés en mode et textile.
Les métiers évoluent vers plus de technicité : maîtrise des outils digitaux, connaissance des enjeux RSE, capacités d'analyse des données de vente. La formation continue devient indispensable pour accompagner ces mutations, notamment en matière de réglementation environnementale et de commerce international post-Brexit.