Le transport maritime et côtier de passagers constitue un secteur stratégique de l'économie française, englobant les liaisons vers les îles, les croisières côtières et les traversées de courte distance. Cette activité, codifiée sous le NAF 5010Z, représente un maillon essentiel de la continuité territoriale et du développement touristique des régions littorales françaises.
La France dispose d'un réseau maritime passagers particulièrement développé avec ses 11 000 kilomètres de côtes et ses nombreuses îles habitées. Le secteur emploie environ 8 500 personnes réparties dans plus de 200 entreprises, allant des grandes compagnies aux petites structures familiales.
Les principales destinations desservies incluent la Corse avec 5,2 millions de passagers annuels, les îles bretonnes (Belle-Île, Ouessant, Molène), les îles charentaises (Ré, Oléron), ainsi que les territoires d'outre-mer. Le chiffre d'affaires global du secteur atteint approximativement 1,8 milliard d'euros par an.
L'activité se décline en plusieurs catégories distinctes. Les services réguliers assurent les liaisons quotidiennes vers les îles et constituent l'épine dorsale du secteur. Les croisières côtières se développent rapidement, particulièrement en Méditerranée et en Bretagne. Les navettes saisonnières complètent l'offre durant la période estivale.
Les entreprises doivent respecter des normes de sécurité drastiques imposées par la réglementation internationale SOLAS et les directives européennes. Chaque navire fait l'objet d'inspections régulières par les Affaires Maritimes et doit disposer de certificats de conformité renouvelés annuellement.
| Capacité navire | Personnel minimum | Équipements obligatoires |
|---|---|---|
| Moins de 50 passagers | 2 membres d'équipage | Radeau de sauvetage, VHF |
| 50 à 200 passagers | 4 membres d'équipage | Embarcations de sauvetage, radar |
| Plus de 200 passagers | 6+ membres d'équipage | Système GMDSS complet |
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur concentre 35% de l'activité avec les liaisons vers la Corse et les îles d'Hyères. La Bretagne représente 25% du secteur grâce à ses nombreuses îles habitées. Les régions Nouvelle-Aquitaine et Normandie complètent le paysage avec respectivement 15% et 12% de l'activité.
Le secteur présente une forte saisonnalité avec 60% du chiffre d'affaires réalisé entre juin et septembre. Cette concentration impose aux entreprises une gestion rigoureuse de leurs ressources humaines et de leur trésorerie. Beaucoup recourent aux contrats saisonniers pour faire face aux pics d'activité estivaux.
Les entreprises du transport maritime de passagers relèvent de la Convention collective nationale des transports routiers et activités auxiliaires du transport (IDCC 0016) pour leurs activités terrestres, et du Code du travail maritime pour leurs personnels navigants.
Les marins sont soumis au régime spécial de l'Établissement National des Invalides de la Marine (ENIM) pour leur protection sociale. Les grilles salariales varient selon les qualifications, avec un salaire moyen de 2 800 euros brut pour un marin qualifié et 4 200 euros pour un capitaine.
Toute entreprise doit obtenir une licence de transport maritime délivrée par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer. Cette licence impose des conditions de capacité financière, d'honorabilité et de compétence professionnelle strictes.
Le secteur fait face à des contraintes environnementales croissantes. La réglementation OMI 2020 limite la teneur en soufre des carburants à 0,5%. Les zones de contrôle des émissions se multiplient, obligeant les armateurs à investir dans des technologies plus propres.
Le secteur s'oriente vers des solutions plus durables avec le développement de navires hybrides électriques et à hydrogène vert. Plusieurs projets pilotes sont en cours en Bretagne et en PACA, soutenus par des financements européens et régionaux.
La digitalisation transforme l'expérience client avec la généralisation des billets électroniques, des applications mobiles et des systèmes de réservation en ligne. Ces investissements technologiques représentent un défi pour les petites structures familiales du secteur.
Le secteur recrute principalement des marins, mécaniciens navals, agents d'escale et personnel d'accueil. Les formations s'effectuent dans les lycées maritimes et les écoles nationales de la marine marchande. Le secteur fait face à des difficultés de recrutement, notamment pour les postes de capitaines et mécaniciens qualifiés.