Le transport aérien de passagers en France représente un secteur stratégique de l'économie nationale, générant plusieurs milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Cette activité englobe l'exploitation de services de transport de voyageurs par voie aérienne, qu'il s'agisse de vols domestiques, européens ou intercontinentaux. Les entreprises relevant du code NAF 5110Z assurent le transport régulier ou charter de passagers et exploitent les infrastructures nécessaires à cette activité.
La France dispose du deuxième réseau aéroport européen avec plus de 160 aéroports et aérodromes. En 2023, le trafic passagers a représenté environ 180 millions de voyageurs, confirmant la position de leader européen du pays. Air France-KLM demeure le principal acteur français, mais de nombreuses compagnies low-cost et régionales complètent l'offre nationale.
Le secteur se structure autour de plusieurs types d'opérateurs. Les compagnies nationales comme Air France assurent les liaisons long-courriers et une partie du trafic européen. Les transporteurs low-cost représentent désormais plus de 40% du trafic européen depuis la France. Les compagnies régionales desservent les territoires moins accessibles, notamment l'outre-mer et les liaisons inter-régionales.
Paris-Charles de Gaulle concentre près de 40% du trafic national avec plus de 70 millions de passagers annuels. Paris-Orly, Nice-Côte d'Azur, Lyon-Saint Exupéry et Marseille-Provence complètent le top 5 des plateformes françaises. Cette concentration géographique influence directement l'implantation des entreprises du secteur.
L'activité de transport aérien de passagers exige des compétences techniques pointues et le respect de standards internationaux stricts. Les entreprises doivent obtenir un certificat de transporteur aérien (CTA) délivré par la Direction générale de l'aviation civile française.
Depuis 1997, la libéralisation du transport aérien européen permet à toute compagnie européenne d'exploiter des liaisons intra-communautaires. Les entreprises françaises bénéficient ainsi d'un marché élargi mais font face à une concurrence accrue. Le respect des normes EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) conditionne l'obtention et le maintien des licences d'exploitation.
Le secteur aérien représente environ 2,5% des émissions mondiales de CO2. La France a instauré une écotaxe sur les billets d'avion depuis 2020, variable selon la destination et la classe de voyage. Les compagnies investissent massivement dans le renouvellement de leurs flottes et la recherche de carburants alternatifs.
Les entreprises de transport aérien de passagers relèvent principalement de la convention collective nationale du transport aérien (IDCC 275), signée le 28 juin 1951 et régulièrement mise à jour. Cette convention couvre l'ensemble du personnel naviguant et non naviguant des compagnies aériennes.
Le personnel naviguant technique (pilotes) et commercial (hôtesses et stewards) bénéficie de dispositions particulières concernant les temps de repos, les indemnités de déplacement et les conditions de travail. Les temps de vol sont strictement réglementés par la réglementation européenne FTL (Flight Time Limitations).
| Catégorie de personnel | Temps de travail maximum | Repos minimum |
|---|---|---|
| Personnel naviguant technique | 900 heures/an | 12 heures entre deux services |
| Personnel navigant commercial | 2 000 heures/an | 12 heures entre deux services |
| Personnel au sol | 35 heures/semaine | 11 heures consécutives |
Les entreprises du secteur font l'objet de contrôles permanents de la part des autorités françaises et européennes. La DGAC (Direction générale de l'aviation civile) supervise l'application de la réglementation technique et commerciale.
Chaque compagnie doit maintenir son certificat de transporteur aérien par des audits réguliers portant sur la maintenance des aéronefs, la formation du personnel et les procédures opérationnelles. Les manquements peuvent entraîner la suspension temporaire ou définitive des licences d'exploitation.
Le règlement européen 261/2004 impose des compensations financières en cas de retards, annulations ou surbookings. Les compagnies doivent également souscrire des assurances couvrant la responsabilité civile passagers et les risques de guerre et terrorisme.
Le transport aérien emploie environ 150 000 personnes en France, réparties entre les compagnies aériennes, les aéroports et les prestataires de services. Les métiers se diversifient entre fonctions techniques, commerciales et support.
La formation de pilote de ligne nécessite l'obtention d'une licence ATPL (Airline Transport Pilot License) après environ 1 500 heures de vol. Le personnel navigant commercial suit une formation initiale de sécurité-sauvetage puis des recyclages annuels obligatoires.
Les fonctions support incluent la maintenance aéronautique, la planification des vols, le yield management, le service clientèle et la logistique. Ces métiers requièrent des formations spécialisées, souvent dispensées par les écoles d'ingénieurs aéronautiques françaises.
Malgré les crises sanitaires et géopolitiques récentes, le transport aérien français conserve un potentiel de croissance à moyen terme. L'IATA prévoit un doublement du trafic mondial d'ici 2040, porté par l'émergence des classes moyennes dans les pays en développement.
L'aviation électrique et l'hydrogène représentent les principales innovations à horizon 2035-2040. Airbus développe plusieurs projets d'avions à hydrogène tandis que les liaisons régionales pourraient basculer vers l'électrique. Ces évolutions nécessiteront des adaptations majeures des infrastructures aéroportuaires.
La consolidation du secteur européen se poursuit avec des rapprochements entre compagnies traditionnelles et low-cost. Les alliances mondiales renforcent leur intégration opérationnelle pour optimiser les correspondances et réduire les coûts.