L'activité des économistes de la construction, classée sous le code NAF 7490A, représente un secteur spécialisé essentiel à l'industrie du bâtiment en France. Ces professionnels interviennent comme experts dans l'évaluation, l'estimation et l'analyse des coûts de construction, apportant leur expertise technique et économique aux maîtres d'ouvrage, entreprises du BTP et administrations publiques.
Les économistes de la construction exercent une mission pluridisciplinaire combinant compétences techniques en bâtiment et expertise financière. Leur rôle principal consiste à établir des estimations précises des coûts de construction, depuis les études préliminaires jusqu'à la réception des travaux.
Ces professionnels réalisent des études de faisabilité économique, établissent des métrés quantitatifs et qualitatifs, et procèdent à l'analyse comparative des offres d'entreprises. Ils interviennent également dans le suivi budgétaire des chantiers et l'expertise de sinistres construction.
Le marché français compte environ 3 500 économistes de la construction selon l'Union Nationale des Économistes de la Construction (UNTEC). Le secteur représente un chiffre d'affaires global de près de 800 millions d'euros annuels.
| Type de structure | Pourcentage | Effectif moyen |
|---|---|---|
| Cabinets indépendants | 65% | 2-5 personnes |
| Sociétés moyennes | 25% | 6-20 personnes |
| Grandes structures | 10% | Plus de 20 personnes |
L'Île-de-France concentre 35% des professionnels, suivie par les régions Auvergne-Rhône-Alpes (12%) et Nouvelle-Aquitaine (8%). Cette répartition reflète la densité des projets de construction et l'implantation des donneurs d'ordre.
L'exercice de la profession d'économiste de la construction nécessite le respect de plusieurs obligations réglementaires, notamment en matière d'assurance et de qualification professionnelle.
Les économistes de la construction doivent souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle couvrant les conséquences financières de leurs erreurs d'estimation ou conseils. Cette garantie s'élève généralement entre 150 000 et 500 000 euros selon l'envergure des projets traités.
La qualification OPQIBI (Organisme de Qualification de l'Ingénierie) constitue une reconnaissance professionnelle recherchée. Les qualifications 1401 (économie de la construction) et 1402 (métrés, études de prix) attestent du niveau d'expertise des professionnels.
Les économistes de la construction relèvent de la Convention collective nationale des bureaux d'études techniques, des cabinets d'ingénieurs-conseils et des sociétés de conseils (IDCC 1486), également appelée convention SYNTEC.
Cette convention, signée le 15 décembre 1987 et régulièrement mise à jour, définit les classifications professionnelles, les salaires minima et les conditions de travail. Elle prévoit notamment un système de classification en positions (1 à 3) et coefficients (210 à 400) selon l'expérience et les responsabilités.
L'accès à la profession d'économiste de la construction s'effectue principalement par des formations spécialisées de niveau Bac+2 à Bac+5, combinant connaissances techniques du bâtiment et compétences économiques.
Les BTS Bâtiment et DUT Génie Civil constituent les formations de base, complétées par des licences professionnelles en économie de la construction. Les écoles d'ingénieurs proposent également des spécialisations dans ce domaine.
Après quelques années d'expérience, les économistes peuvent évoluer vers des postes de direction de cabinet, de responsable grands projets ou créer leur propre structure. Certains s'orientent vers l'expertise judiciaire ou l'enseignement spécialisé.
Le secteur des économistes de la construction fait face à plusieurs mutations importantes liées à la digitalisation et aux nouvelles exigences environnementales du bâtiment.
L'intégration du Building Information Modeling (BIM) révolutionne les méthodes de travail traditionnelles. Les logiciels de métrés automatisés et les bases de données de prix en temps réel transforment les pratiques professionnelles, nécessitant une adaptation continue des compétences.
La réglementation environnementale RE2020 et les exigences de construction durable créent de nouveaux besoins d'expertise. Les économistes doivent désormais intégrer les coûts environnementaux et énergétiques dans leurs analyses, développant une approche en coût global sur le cycle de vie des bâtiments.
Le marché présente des perspectives favorables avec une demande croissante en expertise technique spécialisée et en conseil stratégique.
La rénovation énergétique des bâtiments existants représente un gisement d'activité important, avec un marché estimé à 15 milliards d'euros annuels. Les projets d'infrastructures publiques et le développement de l'habitat social offrent également des opportunités significatives.
L'émergence de services de conseil en optimisation énergétique, d'expertise en matériaux biosourcés et d'accompagnement aux certifications environnementales diversifie l'offre professionnelle. Ces spécialisations permettent de se différencier sur un marché concurrentiel et d'accéder à une clientèle exigeante en expertise technique pointue.