La location et location-bail de matériels de transport aérien représente un secteur stratégique de l'économie française, regroupant les entreprises spécialisées dans la mise à disposition d'aéronefs civils. Cette activité, codifiée sous le NAF 7735Z, englobe la location d'avions, d'hélicoptères, de planeurs et autres appareils volants à destination des compagnies aériennes, des entreprises privées et des particuliers.
Le marché français de la location de matériels de transport aérien génère un chiffre d'affaires annuel estimé à 2,8 milliards d'euros, selon les dernières données de l'INSEE. La France compte environ 180 entreprises actives dans ce domaine, employant près de 3 200 salariés. Ce secteur bénéficie de la position géographique stratégique de la France et de son expertise aéronautique reconnue mondialement.
Les entreprises de location aérienne se concentrent principalement dans trois régions clés. L'Île-de-France représente 35% des entreprises du secteur, suivie par l'Occitanie avec 18% et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avec 15%. Cette concentration s'explique par la proximité des grands aéroports et des centres de décision économiques.
Le secteur se divise en plusieurs catégories d'acteurs. Les grandes sociétés de leasing aéronautique dominent le marché avec 60% du chiffre d'affaires total. Les entreprises spécialisées dans la location d'hélicoptères représentent 25% de l'activité, tandis que les loueurs d'avions légers et d'appareils de tourisme constituent les 15% restants.
L'activité 7735Z couvre une large gamme d'appareils volants. Les avions commerciaux de ligne représentent le segment le plus important en valeur, avec des contrats de location pouvant dépasser 500 000 euros mensuels pour un Airbus A320. Les hélicoptères constituent un marché dynamique, particulièrement pour les missions de transport offshore, de secours ou de travaux aériens.
Le secteur propose deux formules principales de location. La location sèche consiste à mettre à disposition l'aéronef seul, sans équipage ni maintenance. La location humide inclut l'équipage, la maintenance et parfois l'assurance, représentant 70% des contrats dans le secteur commercial.
Tous les aéronefs en location doivent respecter les normes de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA). Les entreprises doivent obtenir un certificat de transporteur aérien pour certaines activités et maintenir leurs appareils selon les standards de navigabilité les plus stricts.
Les entreprises relevant du code NAF 7735Z appliquent la Convention collective nationale des services de l'automobile (IDCC 1557) dans la plupart des cas. Cependant, certaines entreprises importantes du secteur peuvent relever de la Convention collective nationale du transport aérien (IDCC 275) lorsqu'elles exercent également des activités de transport.
La convention prévoit plusieurs catégories de personnel spécialisé. Les techniciens aéronautiques bénéficient d'un coefficient minimum de 240, tandis que les responsables de flotte peuvent atteindre le coefficient 400. Les pilotes salariés relèvent généralement de grilles spécifiques négociées au niveau de l'entreprise.
Le secteur offre des avantages particuliers liés à ses spécificités. Les salariés bénéficient souvent de primes de vol, d'indemnités de déplacement majorées et de formations techniques prises en charge intégralement par l'employeur.
L'exercice de l'activité nécessite plusieurs agréments obligatoires. Les entreprises doivent obtenir une licence d'exploitant aérien auprès de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) pour certaines activités. Cette licence impose des conditions strictes de capital minimum, d'assurance et de compétence technique.
Le secteur bénéficie du régime fiscal favorable de la location d'équipements industriels. Les entreprises peuvent opter pour l'amortissement dégressif sur les aéronefs neufs et bénéficient d'exonérations partielles de taxe professionnelle dans certaines collectivités.
Le secteur emploie une grande diversité de profils professionnels. Les gestionnaires de flotte coordonnent la maintenance et la disponibilité des appareils. Les ingénieurs aéronautiques supervisent les aspects techniques, tandis que les commerciaux spécialisés développent la clientèle.
Les formations du secteur s'échelonnent du BTS Aéronautique aux diplômes d'ingénieur spécialisés. L'École nationale de l'aviation civile (ENAC) forme les cadres supérieurs du secteur, tandis que les écoles techniques régionales assurent la formation des techniciens.
Le secteur s'adapte aux enjeux environnementaux avec le développement de la location d'aéronefs électriques ou hybrides. Les investissements dans ces nouvelles technologies représentent déjà 150 millions d'euros sur les trois dernières années.
La transformation numérique révolutionne la gestion des flottes avec l'introduction de systèmes de maintenance prédictive et de plateformes de réservation en ligne. Ces innovations permettent d'optimiser le taux d'utilisation des appareils et de réduire les coûts opérationnels de 12% en moyenne.