Le code NAF 7810Z regroupe les activités des agences de placement de main-d'œuvre, communément appelées agences d'emploi ou de travail temporaire. Ces structures jouent un rôle essentiel sur le marché français de l'emploi en mettant en relation les entreprises clientes avec des candidats pour des missions d'intérim, des contrats à durée déterminée ou indéterminée. En France, ce secteur emploie plus de 600 000 salariés permanents et intérimaires, générant un chiffre d'affaires annuel dépassant les 25 milliards d'euros.
Les entreprises relevant du code NAF 7810Z exercent principalement le travail temporaire, qui consiste à mettre à disposition d'entreprises utilisatrices du personnel qu'elles emploient et rémunèrent. Cette activité comprend également le placement de personnel permanent, l'accompagnement dans la recherche d'emploi et les services de recrutement pour le compte d'entreprises clientes.
Le secteur se compose de plusieurs catégories d'acteurs : les grands groupes nationaux et internationaux comme Adecco, Manpower ou Randstad, les agences régionales spécialisées dans des bassins d'emploi spécifiques, et les structures de niche positionnées sur des métiers techniques ou des secteurs d'activité particuliers comme l'industrie, le BTP ou la santé.
Toute entreprise souhaitant exercer une activité de travail temporaire doit obtenir une déclaration préalable auprès de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS). Cette déclaration est conditionnée au respect de critères stricts concernant la moralité des dirigeants, les garanties financières et les conditions d'exercice.
Les agences doivent constituer une garantie financière dont le montant minimum est fixé à 110 000 euros, pouvant atteindre plusieurs millions d'euros selon le chiffre d'affaires. Cette garantie vise à assurer le paiement des salaires et charges sociales des intérimaires en cas de défaillance de l'entreprise.
Les entreprises du code NAF 7810Z relèvent de la Convention collective nationale du travail temporaire du 7 février 2008 (IDCC 1413). Cette convention spécifique régit les relations de travail dans le secteur et définit les conditions d'emploi, de rémunération et de formation des salariés permanents des agences.
La convention prévoit des dispositions particulières concernant la classification des emplois en six niveaux, les modalités de rémunération incluant des primes spécifiques au secteur, et l'organisation du temps de travail adaptée aux contraintes du placement de personnel. Elle établit également un régime de prévoyance obligatoire et des dispositifs de formation professionnelle renforcés.
| Indicateur | Valeur 2023 |
|---|---|
| Nombre d'agences | 12 500 |
| Salariés permanents | 45 000 |
| Intérimaires (équivalent temps plein) | 750 000 |
| Chiffre d'affaires total | 25,8 milliards € |
L'Île-de-France concentre près de 25% de l'activité avec un chiffre d'affaires de 6,5 milliards d'euros. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine représentent chacune entre 8% et 12% du marché national. Cette répartition reflète la concentration des activités industrielles et de services dans ces territoires.
Les chargés de clientèle et responsables commerciaux constituent le cœur de métier des agences. Ils développent le portefeuille clients, analysent les besoins en recrutement et négocient les contrats de mise à disposition. Leurs compétences combinent techniques de vente, connaissance du droit du travail et expertise sectorielle.
Les consultants en recrutement et chargés de recherche maîtrisent les techniques d'évaluation des candidats, l'utilisation des outils digitaux de sourcing et les méthodes d'entretien. Ils assurent également le suivi administratif des contrats et l'accompagnement des intérimaires dans leurs missions.
Le secteur connaît une digitalisation accélérée avec le développement de plateformes de recrutement en ligne, l'utilisation de l'intelligence artificielle pour le matching candidats-postes et la dématérialisation des processus administratifs. Ces évolutions modifient les pratiques professionnelles et nécessitent l'adaptation des compétences.
L'ordonnance Macron de 2017 a assoupli certaines règles du travail temporaire, notamment concernant le nombre de renouvellements des contrats. Parallèlement, les entreprises doivent intégrer les nouvelles obligations en matière de formation professionnelle et d'égalité professionnelle, renforcées par les réformes récentes.
Face à la pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs comme l'industrie, le BTP ou l'hôtellerie-restauration, les agences développent des stratégies innovantes : partenariats avec les organismes de formation, programmes d'intégration renforcés et politique de fidélisation des intérimaires par l'amélioration des conditions de travail et de rémunération.