La pratique dentaire représente un secteur essentiel de la santé en France, regroupant l'ensemble des activités exercées par les chirurgiens-dentistes dans leurs cabinets. Cette activité, codifiée sous le NAF 8623Z, englobe les soins préventifs, curatifs et esthétiques dentaires, ainsi que les interventions de chirurgie buccale pratiquées en cabinet libéral ou en structure de soins.
La France compte environ 42 000 chirurgiens-dentistes en exercice, soit une densité de 63 praticiens pour 100 000 habitants. Cette profession connaît une transformation majeure avec l'évolution des techniques, l'arrivée du numérique et les nouveaux enjeux de santé publique.
L'Île-de-France concentre près de 20% des praticiens, suivie de l'Auvergne-Rhône-Alpes et de la région PACA. Les zones rurales font face à une désertification dentaire préoccupante, avec certains départements affichant moins de 40 praticiens pour 100 000 habitants.
Le chiffre d'affaires annuel moyen d'un cabinet dentaire s'élève à 350 000 euros, avec des variations importantes selon la localisation et les spécialités pratiquées. L'orthodontie et l'implantologie constituent les segments les plus rémunérateurs.
La pratique dentaire contemporaine s'appuie sur des technologies de pointe : imagerie 3D, laser thérapeutique, empreintes numériques et systèmes de CFAO (Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur). Ces innovations représentent un investissement moyen de 150 000 euros pour un cabinet moderne.
Les cabinets dentaires doivent respecter des protocoles stricts de stérilisation et de traçabilité des dispositifs médicaux. L'arrêté du 8 décembre 2017 impose des exigences renforcées en matière de prévention des infections associées aux soins.
Chaque acte médical doit être documenté et les instruments stérilisés tracés individuellement. Les praticiens doivent tenir un registre des stérilisations et effectuer des contrôles qualité réguliers de leurs équipements.
Les salariés des cabinets dentaires relèvent de la Convention collective nationale des cabinets dentaires (IDCC 1619), signée le 17 janvier 1992. Cette convention régit les conditions d'emploi des assistantes dentaires, secrétaires médicales et autres personnels.
| Poste | Coefficient | Salaire minimum conventionnel |
|---|---|---|
| Assistante dentaire débutante | 210 | 1 650 euros |
| Assistante dentaire qualifiée | 240 | 1 850 euros |
| Secrétaire médicale | 200 | 1 600 euros |
La durée hebdomadaire de travail est fixée à 35 heures, avec possibilité d'aménagement du temps de travail. Les salariés bénéficient de 25 jours de congés payés auxquels s'ajoutent des jours de repos compensateurs selon l'organisation du cabinet.
L'accès aux études d'odontologie passe désormais par le Parcours d'Accès Spécifique Santé (PASS) ou une Licence avec option Accès Santé (L.AS). Le cursus s'étend sur 6 ans minimum, avec possibilité de spécialisation en orthodontie ou chirurgie orale.
Le secteur emploie de nombreux professionnels : assistantes dentaires qualifiées, prothésistes dentaires, hygiénistes dentaires et gestionnaires de cabinet. Ces métiers nécessitent des formations spécialisées allant du CAP au BTS.
Le titre d'assistante dentaire s'obtient après 18 mois de formation en alternance. Cette qualification permet d'assister le praticien lors des soins et d'assurer la gestion du cabinet.
Depuis 2021, le dispositif '100% Santé' garantit un accès aux soins dentaires sans reste à charge pour certaines prestations. Cette mesure impacte significativement l'économie des cabinets, avec une baisse moyenne de 15% du ticket modérateur sur les actes concernés.
La téléconsultation dentaire se développe progressivement, particulièrement pour le suivi post-opératoire et la prévention. Les cabinets investissent massivement dans les outils numériques : dossier patient informatisé, prise de rendez-vous en ligne et communication sécurisée.
Le secteur fait face au vieillissement de la profession avec 35% des praticiens âgés de plus de 55 ans. Les pouvoirs publics encouragent l'installation dans les zones sous-dotées par des aides financières et des contrats d'engagement de service public.
L'avenir de la pratique dentaire s'oriente vers une médecine préventive et personnalisée, utilisant l'intelligence artificielle pour le diagnostic précoce et la planification thérapeutique. Les cabinets de demain intégreront davantage de technologies prédictives et de traitements mini-invasifs.
Les programmes de prévention bucco-dentaire se renforcent, avec l'extension du dispositif M'T dents et le développement de l'éducation thérapeutique. Cette évolution transforme progressivement le modèle économique traditionnel centré sur les soins curatifs.