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Acompte

Mise à jour 06/10/2025 Paiement

Acompte - Définition et usage en contexte professionnel

Définition et nature juridique

Un acompte est un paiement partiel effectué par un client au moment de la conclusion d'un contrat (ou lors de la commande) et qui s’impute sur le prix total. Juridiquement, il matérialise un engagement réciproque des parties : le client paie une partie du prix et le professionnel s’engage à exécuter la prestation ou à livrer le bien convenu. Contrairement aux arrhes, l'acompte crée une obligation ferme ; son versement rend le contrat pleinement contraignant.

Distinction entre acompte et arrhes

La distinction essentielle porte sur le pouvoir de rétractation : si le client verse des arrhes, chacune des parties peut se rétracter - le client perd les arrhes, le vendeur les restitue deux fois s’il se rétracte. En revanche, un acompte ne donne pas ce mécanisme simple de restitution : le client qui se désiste peut être tenu au paiement du solde et le vendeur qui ne livre pas doit rembourser l'acompte et peut être condamné à des dommages et intérêts.

Conséquences comptables et fiscales

Un acompte est soumis à la TVA dès son encaissement lorsque la prestation est assujettie. Il doit figurer sur le devis puis sur la facture comme montant à valoir. L'entreprise comptabilise l'acompte en produit constaté d'avance ou en acompte client selon le plan comptable applicable, puis l'apure lors de la facturation finale.

Montant, pratiques usuelles et recommandations

Il n’existe pas de montant légal fixe pour un acompte. Le taux courant varie selon le secteur : 20-30 % pour le bâtiment, 10-30 % pour les prestations personnalisées, parfois plus élevé pour des commandes sur-mesure. Un acompte trop élevé peut dissuader un client ; un acompte trop faible peut laisser la trésorerie du fournisseur exposée.

  • Exemple 1 - Bien industriel : sur un contrat à 10 000 €, un acompte de 30 % correspond à 3 000 € payés à la commande.
  • Exemple 2 - Prestation de service : pour une mission à 6 000 €, un acompte initial de 20 % = 1 200 €, puis des étapes intermédiaires facturées.
  • Exemple 3 - Fabrication sur-mesure : acompte de 50 % souvent demandé pour couvrir l'achat de matières premières spécifiques.

Clauses contractuelles pratiques

Pour sécuriser l'usage de l'acompte, il est conseillé d'inscrire clairement dans le contrat ou le devis : montant de l'acompte, date d'exigibilité, modalité de paiement, conditions de remboursement, incidence d'un retard ou d'une annulation, et traitement fiscal (TVA). Exemple de libellé : "Acompte de 30 % à la signature, non remboursable si le client annule ; restituable intégralement si le fournisseur annule."

Cas pratiques et gestion des litiges

Si le fournisseur ne respecte pas ses obligations (non-livraison, retard significatif), l'acompte doit être remboursé et le client peut demander réparation. Si le client se rétracte sans motif valable alors que l'acompte a été stipulé comme paiement sur un contrat ferme, le fournisseur peut demander l'exécution forcée ou conserver l'acompte et réclamer le solde.

Bons réflexes opérationnels

  • Faire apparaître l'acompte sur le devis et la facture.
  • Préciser la TVA appliquée et la date d'encaissement.
  • Adapter le pourcentage selon le risque (sur-mesure, délai de paiement, frais initiaux).
  • Conserver les preuves de paiement et les acceptations signées pour prévenir les litiges.

En résumé, l'acompte est un outil opérationnel et juridique essentiel pour sécuriser la relation commerciale, gérer la trésorerie et répartir le risque entre client et prestataire. Bien rédigé et encadré contractuellement, il limite les impayés et facilite l’exécution des commandes.