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Assurance professionnelle de responsabilité civile

Mise à jour 06/10/2025 Assurance

Assurance professionnelle de responsabilité civile (RC Pro) : définition et portée

Définition

L’assurance professionnelle de responsabilité civile, communément appelée RC Pro, est un contrat par lequel un assureur s’engage à indemniser l’entreprise ou le professionnel assuré lorsque sa responsabilité civile est engagée à l’occasion de son activité. Cette prise en charge couvre, selon les termes du contrat, les conséquences financières des dommages corporels, matériels et immatériels causés à des tiers par une faute, une négligence, une omission ou une erreur commise dans le cadre professionnel.

Objet et périmètre de la garantie

La RC Pro vise à protéger le patrimoine de l’entreprise et celui des dirigeants en prenant en charge :

  • les dommages corporels (blessures d’un client, d’un visiteur) ;
  • les dommages matériels (dégradation d’un bien appartenant à un tiers) ;
  • les préjudices immatériels consécutifs (perte d’exploitation liée à un dommage matériel) ou non consécutifs selon le contrat ;
  • les frais de défense et de procédure (frais d’avocat, d’expertise) lorsque le contrat le prévoit.

Conditions d’engagement de la responsabilité

Pour qu’un sinistre soit indemnisable au titre d’une RC Pro, trois éléments sont généralement requis :

  • la constatation d’un préjudice réel et déterminable ;
  • la démonstration d’un manquement ou d’une faute du professionnel (erreur technique, négligence, retard) ;
  • le lien de causalité entre la faute et le dommage.

Dans certains cas, la responsabilité peut aussi être engagée sans faute (responsabilité du fait des choses, responsabilité du fait d’autrui) ; la RC Pro doit alors comporter des garanties adaptées pour prendre en charge ces situations.

Garanties, limites et exclusions

Un contrat de RC Pro se distingue par ses garanties, ses franchises, ses plafonds et ses exclusions. Parmi les éléments à vérifier :

  • Plafonds d’indemnisation par sinistre et par année : ils déterminent le maximum pris en charge ;
  • Franchises : montant restant à la charge de l’assuré pour chaque sinistre ;
  • Garanties optionnelles : protection juridique, couverture des dommages immatériels non consécutifs, responsabilité du fait des produits, responsabilité après livraison ;
  • Exclusions fréquentes : dommages intentionnels, amendes et pénalités, opérations délictuelles non couvertes, pollution volontaire non déclarée, risques non déclarés au contrat.

Cas particuliers

Certaines professions réglementées disposent d’obligations spécifiques (assurance décennale pour le BTP, assurances professionnelles pour les médecins, avocats, experts-comptables). Par ailleurs, la RC Pro peut inclure des extensions comme la garantie pour travaux sous-traités, la protection du dirigeant, ou la prise en charge des erreurs de conseil.

Exemples et cas pratiques

  • Exemple 1 - Commerce : un client glisse sur un liquide non signalé dans un magasin et se fracture la hanche. La RC Pro prend en charge les indemnités corporelles, les frais médicaux et les éventuels frais de justice si la responsabilité du magasin est reconnue.
  • Exemple 2 - Prestataire de services : un cabinet de conseil commet une erreur de calcul entraînant une perte économique pour un client. La garantie « dommages immatériels » de la RC Pro, si elle est souscrite, indemnise le préjudice financier prouvé.
  • Exemple 3 - Artisan du BTP : une fuite mal réparée provoque des dégâts chez un client après réception des travaux. Si la garantie décennale s’applique, l’artisan ou son assureur prend en charge la réparation pendant une période définie.
  • Exemple 4 - Responsabilité du fait d’autrui : un employé endommage un véhicule client lors d’une livraison. La RC Pro de l’entreprise couvre le dommage si le contrat le prévoit.

Obligation légale et conseil pratique

L’obligation de souscrire une RC Pro dépend du secteur d’activité. Certaines professions réglementées et certains métiers du BTP sont tenus d’assurer leur responsabilité. Pour les autres entreprises, la RC Pro n’est pas toujours obligatoire mais elle est fortement recommandée. Lors de réponses à des appels d’offres ou à la signature de contrats, une attestation d’assurance peut être exigée.

Conseils de souscription

  • Analyser les risques spécifiques de l’activité et choisir les garanties correspondantes ;
  • Vérifier les plafonds et franchises pour éviter les surprises ;
  • Prévoir des extensions utiles (protection juridique, perte d’exploitation, cyber-risques si pertinent) ;
  • Conserver une attestation à jour pour les clients et donneurs d’ordre.

Tarification et modalités pratiques

Le coût d’une RC Pro dépend de plusieurs facteurs : chiffre d’affaires, effectif, nature des prestations, sinistralité passée, limites de garantie, franchises et options. Les assureurs proposent souvent des formules modulables pour s’adapter aux TPE, PME ou grands groupes. Une revue annuelle du contrat est recommandée pour ajuster les garanties à l’évolution de l’activité.

Procédure en cas de sinistre

En cas de sinistre, les étapes usuelles sont :

  • déclaration rapide à l’assureur avec tous les éléments probants ;
  • mise à disposition des documents (contrats, factures, rapports, témoins) ;
  • évaluation par expert si nécessaire ;
  • prise en charge des indemnités et frais conformes au contrat ou contestation par l’assureur avec voies de recours.

Résumé

L’assurance professionnelle de responsabilité civile est un outil central de gestion des risques pour toute entreprise. Elle protège contre les conséquences financières des dommages causés à des tiers et prend souvent en charge les frais de défense. Adapter la RC Pro aux risques spécifiques, lire attentivement les exclusions, et conserver des attestations à jour sont des pratiques essentielles pour limiter l’exposition financière et garantir la pérennité de l’activité.