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Contrat de capitalisation

Mise à jour 06/10/2025 Assurance

Contrat de capitalisation - définition et usages

Définition générale

Le contrat de capitalisation est un produit d'épargne à moyen ou long terme commercialisé par des compagnies d'assurance. Il a pour objet la constitution et la valorisation d'un capital par des versements initiaux et/ou périodiques. Le contrat prend la forme d'un bon de capitalisation nominatif inscrit au nom du souscripteur et peut être souscrit par une personne physique ou une personne morale. Sa gestion financière repose sur des supports divers : supports en euros à capital garanti et unités de compte exposées aux marchés (actions, obligations, parts d'OPCVM, SCPI, fonds ISR, etc.).

Caractéristiques principales

  • Nature juridique : contrat d'assurance relevant du Code des assurances, mais distinct de l'assurance-vie par son régime successoral et son mode d'utilisation.
  • Supports d'investissement : combinaison possible entre sécurisation (fonds euros) et exposition aux marchés (unités de compte) pour optimiser rendement/risque.
  • Nominatif et transmissible : le bon de capitalisation est nominatif ; en cas de décès du titulaire, le contrat n'est pas automatiquement dénoué et intègre la masse successorale.
  • Souscription par sociétés : le contrat peut être souscrit par une entreprise pour sa trésorerie, ou par un particulier pour son patrimoine personnel.

Aspects fiscaux et réglementaires

Le contrat de capitalisation bénéficie d'une imposition différée des plus-values : les produits générés sont en principe imposés au moment d'un dénouement partiel ou total (rachat), ou lors d'opérations de cession. Le régime fiscal peut offrir des options - imposition selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu ou application d'un prélèvement forfaitaire - selon la nature de l'opération, la durée de détention et la législation en vigueur au moment du retrait. Le contrat n'est en général pas inclus dans la base de l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) lorsqu'il ne comporte pas d'actifs immobiliers directs.

Différences clés avec l'assurance-vie

  • Clause bénéficiaire : contrairement à l'assurance-vie, le contrat de capitalisation ne permet pas d'incorporer une clause bénéficiaire permettant un dénouement hors succession - il est intégré à la succession.
  • Souscripteurs : l'assurance-vie est principalement un produit destiné aux personnes physiques, alors que le contrat de capitalisation peut être utilisé par des personnes morales (sociétés, associations).
  • Antériorité fiscale : en cas de transmission par succession, le contrat de capitalisation conserve souvent son antériorité fiscale, ce qui peut être avantageux pour les héritiers qui conservent le contrat.

Cas pratiques et exemples

Exemple 1 - Particulier : Mme X souscrit un contrat de capitalisation en 2010 pour 100 000 EUR et l'oriente 60 % en fonds euros et 40 % en unités de compte. En 2025, la valeur de rachat est de 130 000 EUR. Lors d'un rachat partiel ou total, la plus-value de 30 000 EUR est prise en compte pour l'imposition au titre des revenus de capitaux, avec application des options fiscales disponibles. Ce mécanisme permet de différer l'imposition tant que le contrat n'est pas arbitré.

Exemple 2 - Société : une PME place 300 000 EUR dans un contrat de capitalisation pour gérer sa trésorerie excédentaire. Le contrat permet de diversifier entre fonds sécurisés et parts de fonds plus rémunérateurs, tout en gardant le capital inscrit à l'actif de la société; la souplesse de cession et la nominativité facilitent la gestion comptable et la revente éventuelle.

Points de vigilance

  • Vérifier les frais (entrée, gestion, arbitrages) et la politique d'investissement des unités de compte.
  • Consulter un conseiller fiscal pour anticiper l'impact d'un rachat ou d'une transmission successorale, en particulier pour les contrats détenus par des personnes morales.
  • Mesurer la liquidité des supports choisis (SCPI, fonds actions) avant de s'engager si besoin d'une disponibilité rapide des capitaux.