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Contribution remboursement dette sociale

Mise à jour 06/10/2025 Fiscalité

CRDS - Contribution pour le remboursement de la dette sociale

Définition synthétique

La CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale) est une contribution affectée française destinée à financer l'apurement du passif social porté par la CADES (Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale). Instaurée par l'ordonnance du 24 janvier 1996, elle constitue une recette dédiée et permanente, prélevée le plus souvent à la source sur une large assiette de revenus.

Origines et objectif

La création de la CRDS répondait à la nécessité de dégager des ressources affectées afin d'amortir la dette de la sécurité sociale sans alourdir immédiatement les cotisations sociales. Sa vocation est exclusive : financer le remboursement des emprunts et dettes sociales confiés à la CADES. Dans la pratique, la durée et l'étendue de cette mission ont été ajustées par des lois successives ; la CADES et la CRDS ont ainsi été prolongées au-delà de leur horizon initial.

Assiette, taux et caractère fiscal

La CRDS s'applique sur une assiette proche de celle de la CSG, mais avec des périmètres spécifiques. Son taux légal est de 0,5 % depuis sa création et demeure inchangé. Elle est non déductible de l'impôt sur le revenu, ce qui signifie que le montant retenu ne diminue pas la base imposable ni l'impôt dû.

  • Assiette principale : rémunérations, revenus de remplacement (allocations chômage, indemnités journalières), revenus du patrimoine selon modalités, et certaines prestations sociales comme l'aide personnalisée au logement et les prestations familiales.
  • Exclusions techniques : certains revenus et situations bénéficient d'exonérations qui suivent des règles spécifiques (voir section dédiée).

Modalités de recouvrement

La CRDS est, dans la majorité des cas, prélevée à la source ou au moment du versement des revenus :

  • Sur les salaires : retenue par l'employeur en même temps que les cotisations et contributions sociales.
  • Pour les indépendants : recouvrement par les organismes de recouvrement (par exemple URSSAF) lors des appels de cotisations.
  • Pour les revenus de placements : prélèvement par l'administration fiscale ou retenue à la source selon la nature du produit.
  • Pour les prestations sociales (APL, prestations familiales) : prélèvement au moment du versement par les organismes payeurs.

Exonérations et cas particuliers

La loi prévoit plusieurs exonérations ou exclusions visant à préserver des publics fragiles ou à respecter des choix d'incitation professionnelle :

  • Bourses étudiantes et certains revenus des apprentis.
  • Ressources versées dans le cadre du volontariat de solidarité internationale ou de coopération, sous conditions.
  • Certaines pensions ou indemnités sous conditions de ressources (par exemple pensions de vieillesse bénéficiant d'un avantage vieillesse ou indemnités d'invalidité non contributive).
  • Frais professionnels remboursés dans des conditions précisées par le code de la sécurité sociale ou le code général des impôts.

Exemples pratiques et cas chiffrés

Exemple 1 - salarié : pour un salaire brut mensuel de 3 000 EUR, la CRDS s'applique sur l'assiette soumise à cotisations sociales ; au taux de 0,5 %, la CRDS prélevée sera approximativement de 15 EUR sur le mois (3 000 x 0,005).

Exemple 2 - allocation logement : si une APL de 250 EUR est versée, la CRDS sera de 1,25 EUR (250 x 0,005) et reversée à la CADES par l'organisme payeur.

Exemple 3 - vente d'objets d'art ou métaux précieux : selon les modalités fiscales de la cession, une CRDS peut être assise sur le produit de la vente, prélevée lors du paiement ou au niveau de l'intermédiaire.

Acteurs, affectation et conséquences

La CADES est le principal bénéficiaire des recettes de la CRDS : l'ensemble des montants collectés est affecté au service de la dette sociale inscrite au passif de la caisse. Les organismes payeurs (employeurs, caisses d'allocations, établissements financiers) assurent le recouvrement et le reversement. Sur le plan macroéconomique, la CRDS a pour effet d'ajouter une contribution de faible taux mais large assiette, répartissant le coût de l'apurement de la dette sur l'ensemble des revenus des résidents fiscaux concernés.

Points de vigilance

Pour les gestionnaires et les experts-comptables : vérifier l'assiette applicable selon la nature du revenu et tenir compte des exonérations. Pour le contribuable : la CRDS reste une contribution visible sur les bulletins de salaire et les avis fiscaux et ne peut pas être déduite de l'impôt sur le revenu.