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Crédit de trésorerie

Mise à jour 06/10/2025 Finances

Crédit de trésorerie : définition, formes et usages en entreprise

Définition

Le crédit de trésorerie est un financement bancaire de court terme destiné à couvrir des besoins de liquidité ponctuels ou des décalages temporaires entre encaissements et décaissements. Il vise à garantir la continuité d'exploitation lorsqu'un flux de trésorerie est insuffisant pour régler des dépenses imprévues ou saisonnières. Ce produit peut être accordé tant aux entreprises qu'aux particuliers, mais ses caractéristiques, modalités et coûts diffèrent selon la nature du bénéficiaire et le profil de risque.

Principales formes

  • Facilité de caisse : avance de court terme généralement accordée pour une durée limitée (quelques jours à quelques semaines). Elle permet de laisser le compte débiteur dans des limites négociées et est souvent utilisée pour pallier un incident ponctuel.
  • Découvert bancaire : autorisation de retrait au-delà du solde avec contrat formalisé. Contrairement à la facilité de caisse, le découvert peut être renouvelable et couvre des besoins récurrents si négocié sur une durée plus longue.
  • Crédit campagne : crédit saisonnier d'une durée généralement inférieure à un an, destiné aux entreprises dont l'activité est cyclique (agriculture, commerce saisonnier, tourisme). Il est calibré sur les prévisions d'exploitation saisonnières.
  • Affacturage : cession de créances à un factor qui avance une partie du montant des factures. Ce mécanisme transforme des créances clients en liquidités immédiates en contrepartie de frais et commissions.

Caractéristiques techniques

Le crédit de trésorerie se caractérise par une durée courte, des taux d'intérêt souvent supérieurs à ceux des crédits à moyen/long terme et des commissions spécifiques (commission d'engagement, commission de dépassement, frais de gestion). Les établissements exigent des éléments justifiant la solvabilité : comptes bancaires, bilans, prévisionnel de trésorerie, relevés clients et garanties éventuelles (caution personnelle, nantissement).

Taux, coûts et calcul

Les coûts comprennent les intérêts calculés au prorata temporis, appelés agios en cas de découvert, ainsi que des frais fixes. Exemple numérique : une entreprise utilise un découvert de 20 000 EUR pendant 30 jours à un taux nominal annuel de 10 %. Intérêts = 20 000 x 0,10 x 30/365 ≈ 164,38 EUR. Si la banque applique une commission d'ouverture de 0,5 % (100 EUR), le coût total pour le mois sera ≈ 264,38 EUR. Ce calcul illustre l'importance de comparer le coût effectif global et non seulement le taux affiché.

Cas pratiques et exemples d'usage

  • Entreprise A : un client clé décale son paiement de 45 jours. Pour éviter de retarder des acomptes fournisseurs, l'entreprise sollicite une facilité de caisse pendant 60 jours pour 50 000 EUR.
  • Commerçant saisonnier : une boutique spécialisée en articles de plage demande un crédit campagne de 9 mois pour financer l'achat de stocks avant la saison estivale. Le remboursement est prévu sur la période de ventes.
  • Particulier : dépense exceptionnelle (réfrigérateur à remplacer) → recours à un découvert contractuel ou à une petite facilité personnelle demandée à la banque.
  • Affacturage : une PME cède ses factures à un factor qui lui avance 80 % du montant facturé, assurant ainsi une trésorerie immédiate mais diminuant la marge nette en raison des commissions du factor.

Risques, limites et bonnes pratiques

Les principales limites du crédit de trésorerie sont le coût élevé en cas d'utilisation prolongée et le risque d'assèchement de trésorerie si l'entreprise se repose systématiquement sur ce financement. Bonnes pratiques : établir un plan de trésorerie prévisionnel, négocier des lignes renouvelables avec des plafonds et des conditions claires, comparer les offres (taux, commission, délais), et privilégier des solutions structurées (escompte, affacturage) lorsque le besoin est récurrent.

Procédure de demande

Pour obtenir un crédit de trésorerie, le client présente à son établissement bancaire un dossier comprenant au minimum : derniers comptes, relevés bancaires, prévisionnel de trésorerie, contrats clients/fournisseurs et justificatifs des besoins. La banque évaluera le risque, la capacité de remboursement et décidera des garanties requises.

Conclusion

Le crédit de trésorerie reste un outil essentiel pour gérer les fluctuations de liquidité à court terme. Bien maîtrisé, il sécurise l'exploitation; mal utilisé, il pèse rapidement sur la rentabilité. L'anticipation, la transparence des prévisions et la comparaison des solutions permettent d'optimiser son recours.