Service privé et distinct du Registre National du Commerce et des sociétés tenues par les greffiers des tribunaux de commerce. Informations fournies par le Groupement d’intérêt économique des greffiers des tribunaux de commerce (G.I.E. INFOGREFFE)

Groupement foncier agricole

Mise à jour 06/10/2025 Entreprise

Groupement foncier agricole (GFA) - définition professionnelle

Définition générale

Un groupement foncier agricole (GFA) est une société civile spécialisée dont l'objet principal est la détention et la gestion d'un patrimoine foncier à usage agricole. Conçu pour préserver l'unité d'exploitations, faciliter la transmission et organiser la mise à disposition de terres et de bâtiments agricoles, le GFA n'a pas vocation première à exploiter directement les terres mais à en assurer la conservation et la mise en valeur via la location ou la gestion collective.

Objet et champs d'intervention

Le GFA permet de regrouper des biens agricoles, bâtis ou non bâtis (terres, prés, bâtiments d'exploitation), de transformer un patrimoine foncier en parts sociales transmissibles et de contractualiser des baux ou conventions d'utilisation. Les apports sont limités aux immeubles et aux droits réels agricoles ; les actifs mobiliers non agricoles ne constituent pas l'objet approprié d'un GFA.

Modalités de constitution et de fonctionnement

  • La création requiert au moins deux associés et des statuts adaptés. Si des apports comprennent des biens immobiliers, les statuts ou l'acte d'apport doivent être établis par acte notarié.
  • La publication d'un avis dans un journal d'annonces légales est nécessaire, ainsi que les formalités d'enregistrement habituelles selon la réglementation fiscale.
  • Le capital social n'est pas soumis à un minimum légal ; il peut être fixe ou variable selon les décisions statutaires.
  • Les associés peuvent être des personnes physiques ou certaines personnes morales (par exemple : SAFER, SICA, sociétés civiles agricoles agréées, assureurs sous conditions). La qualité d'associé entraîne une responsabilité indéfinie et solidaire pour les dettes du groupement.

Avantages pratiques et usages

Le GFA est fréquemment utilisé pour :

  • assurer la préservation de l'unité foncière d'une exploitation familiale lors d'une transmission entre générations ;
  • séparer la propriété foncière de l'exploitation opérationnelle en louant la terre à un exploitant, facilitant ainsi l'entrée de nouveaux exploitants sans morceler le foncier ;
  • mettre en place des solutions patrimoniales et fiscales (exonération ou régime spécifique pour certains apports, droits d'enregistrement réduits selon le contexte) ;
  • permettre à des investisseurs ou collectivités de détenir du foncier rural sans prendre en charge l'exploitation agricole.

Contraintes et limites

Les principales limites à considérer :

  • la responsabilité solidaire des associés pour les dettes civiles ;
  • la restriction des apports aux seuls biens et droits agricoles ;
  • des règles de surface exploitée applicables localement - par exemple une limite fondée sur la surface minimale d'installation (SMI) peut restreindre l'étendue exploitable en direct par un exploitant lié au GFA ;
  • un fonctionnement parfois lourd en matière de décisions collectives et de formalités notariales lors d'apports immobiliers.

Exemples et cas pratiques

  • Cas familial : un parent apporte la ferme au GFA composé des enfants. Les parts sociales reflètent la répartition successorale ; la ferme reste exploitée par un gérant locataire. Résultat : unité foncière préservée et transmission facilitée.
  • Cas d'installation : un jeune agriculteur loue à un GFA détenu par une association locale. Le GFA garantit la pérennité du foncier et le jeune accède à l'exploitation sans achat de terres.
  • Cas d'investissement : une collectivité crée un GFA pour protéger des espaces agricoles contre l'urbanisation. Le GFA détient le foncier et le met en location agricole durable.

En synthèse, le groupement foncier agricole est un outil juridique et patrimonial spécialisé, utile pour organiser la détention collective du foncier agricole, sécuriser les transmissions et séparer propriété et exploitation, tout en imposant des règles spécifiques de constitution, de responsabilité et d'objet qu'il convient d'évaluer au cas par cas avec un conseil juridique et fiscal.