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Méthode OVAR

Mise à jour 06/10/2025 Entreprise

Méthode OVAR : méthode de pilotage stratégique par Objectifs, Variables d'Actions et Responsabilité

Définition synthétique

La Méthode OVAR est un dispositif de pilotage opérationnel et stratégique conçu pour traduire des objectifs d’entreprise en séries de variables d'actions concrètes, chacune affectée à une responsabilité précise. Elle vise à structurer l’élaboration des tableaux de bord, à faciliter l’autodiagnostic et à rendre le pilotage plus réactif et adaptable. Formulée par des enseignants et praticiens de la gestion il y a environ trente ans, elle se positionne comme une alternative pragmatique aux approches plus conceptuelles comme le Balanced Scorecard.

Principes et composants

La méthode repose sur trois piliers indissociables :

  • Objectifs : résultats quantifiables et temporellement définis que l’entreprise souhaite atteindre (ex. augmenter la marge brute de 5 % en 12 mois).
  • Variables d'Actions : leviers opérationnels et décisions managériales susceptibles d’impacter directement les objectifs (ex. révision de la politique de remises, optimisation des coûts logistiques).
  • Responsabilité : désignation explicite d’un ou plusieurs responsables chargés de conduire la variable d’action et d’en rendre compte (ex. directeur commercial, responsable achats).

Un quatrième élément, implicite mais central, est l’indicateur : métrique permettant de mesurer l’efficience de la variable et la progression vers l’objectif (KPI). La méthode OVAR construit ainsi des couples variable-indicateur-responsable reliés à chaque objectif.

Mise en oeuvre pas à pas

La mise en place suit une séquence pragmatique :

  • 1. Clarifier et prioriser les objectifs stratégiques à court et moyen terme, avec seuils et échéances.
  • 2. Cartographier les enjeux par domaine (vente, production, support, finance) et identifier les variables d'actions pertinentes.
  • 3. Nommer une responsabilité claire pour chaque variable, définir les livrables et le périmètre d’autorité.
  • 4. Définir des indicateurs SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes, temporels) pour suivre l’efficacité des variables.
  • 5. Intégrer les éléments dans un tableau de bord opérationnel et organiser un rituel de revue périodique (hebdomadaire, mensuel, trimestriel).
  • 6. Ajuster les variables en continu en fonction des écarts et capitaliser sur les bonnes pratiques.

Exemples pratiques

Exemple 1 - Commerce : Objectif = augmenter la marge commerciale de 5 % en 12 mois. Variables d'Actions possibles : (a) réduire les remises négociées (- ciblage segments clients), (b) renégocier conditions fournisseurs, (c) optimiser gamme produit pour favoriser les ventes à forte marge. Responsabilités : directeur commercial pour (a), responsable achats pour (b), chef de produit pour (c). Indicateurs : ratio remises / CA, marge par produit, taux de renegociation supplier.

Exemple 2 - Support : Objectif = diminuer le coût de fonctionnement des services supports de 8 % sur l’année. Variables : digitalisation d’un flux de traitement, centralisation des achats, réduction du gaspillage des consommables. Responsables : DSI, responsable achats, manager des services généraux. Indicateurs : coût par dossier traité, volume fournitures par employé, délai moyen de traitement.

Avantages et limites

Avantages : la méthode favorise la clarté des responsabilités, facilite la traduction opérationnelle des orientations stratégiques, accélère l’auto-diagnostic et la remontée des alertes, et stimule l’implication des équipes par la responsabilisation. Elle est modulaire et s’adapte aux PME comme aux grands groupes.

Limites : risque de fragmentation si les variables sont trop nombreuses ou non hiérarchisées ; nécessité d’un engagement managérial fort et d’outils de mesure fiables ; possible surcharge de reporting si l’on définit trop d’indicateurs sans priorisation.

Bonnes pratiques et outils

  • Prioriser 3 à 5 objectifs par horizon pour éviter la dispersion.
  • Attribuer une seule responsabilité principale par variable et prévoir un relais en cas d’absence.
  • Limiter les indicateurs à l’essentiel - 1 indicateur principal + 1 ou 2 indicateurs secondaires par variable.
  • Utiliser des outils de tableaux de bord partagés pour assurer transparence et traçabilité (BI, feuilles partagées, solutions ERP).
  • Organiser des revues régulières avec points d’escalade définis pour actions correctives.