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Secret d'affaires

Mise à jour 06/10/2025 Juridique

Secret d'affaires : définition et portée juridique

Définition professionnelle

Le secret d'affaires désigne l'ensemble des informations détenues par une entreprise qui présentent une valeur commerciale et qui sont protégées contre la divulgation par des mesures de sécurité appropriées. Il s'agit d'une notion relevant du droit de la propriété intellectuelle et de la protection des know‑how : la protection couvre les informations non publiques qui procurent un avantage concurrentiel et qui sont l'objet d'efforts raisonnables de protection par leur titulaire.

Critères juridiques

Pour qu'une information soit qualifiée de secret d'affaires, elle doit réunir trois critères cumulatifs :

  • valeur commerciale réelle ou potentielle liée à son caractère confidentiel ;
  • caractère non connu ou non facilement accessible aux personnes du milieu concerné ;
  • existence de mesures de protection appropriées mises en place par l'entreprise (confidentialité contractuelle, accès restreint, chiffrement, marquage des documents, etc.).

Champ d'application et exclusions

La protection couvre des catégories diverses d'informations : codes sources et architectures logicielles, procédés de fabrication, formules, données de tests cliniques, listes clients et fournisseurs, stratégies commerciales et modèles financiers. Sont exclus les éléments déjà rendus publics, les idées générales non structurées, et les informations obtenues indépendamment ou par ingénierie inverse licite.

Références et transposition

La notion est harmonisée au niveau européen par la Directive (UE) 2016/943 sur la protection des secrets d'affaires, transposée dans les législations nationales. Le droit interne précise les voies civiles et, le cas échéant, pénales disponibles contre l'obtention ou l'exploitation illicite de ces informations.

Mesures de protection pratiques

Les entreprises doivent mettre en place des dispositifs concrets pour consolider la qualification de secret d'affaires :

  • clauses de confidentialité et NDA pour les salariés, prestataires et partenaires ;
  • contrôles d'accès physiques et numériques, chiffrement et gestion des droits ;
  • politique interne, formation du personnel et procédures d'archivage ;
  • marquage des documents sensibles et audits réguliers de sécurité.

Sanctions et recours

La violation du secret d'affaires peut entraîner des mesures conservatoires (saisie de preuves, injonction de cessation), des condamnations pécuniaires pour réparation du préjudice et, selon les circonstances, des sanctions pénales en cas d'espionnage industriel. La preuve d'une obtention illégale ou d'une exploitation abusive ouvre droit à des recours civils ; le délai de prescription des actions varie selon la législation nationale (souvent cinq ans pour l'action civile).

Exemples concrets

  • Un code source critique non publié protégé par chiffrement et NDA est un secret d'affaires.
  • La copie illicite d'une base de clients et son exploitation commerciale peuvent constituer une atteinte sanctionnable.
  • Un procédé de fabrication secret reste protégé même si une pièce dérivée est développée indépendamment, sauf preuve d'ingénierie inverse licite.