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Société coopérative d’intérêt collectif

Mise à jour 06/10/2025 Entreprise

Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) : définition et caractéristiques

Définition synthétique

La société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est une forme juridique française de société coopérative qui vise explicitement la production ou la fourniture de biens et de services présentant un intérêt collectif et une utilité sociale. Elle combine une logique économique de marché et une finalité d’intérêt général, en associant de manière permanente et organisée plusieurs catégories d’acteurs autour d’un même projet collectif.

Cadre juridique et forme

La SCIC peut adopter plusieurs formes sociales (SARL, SAS, SA), mais relève du régime coopératif défini par le Code de commerce et le Code de la mutualité pour certaines dispositions. Elle est née de la loi de 2001 et doit avoir pour objet principal la satisfaction d’un intérêt collectif. Les règles coopératives s’appliquent notamment en matière de gouvernance, de vote et d’affectation des excédents.

Conditions de constitution

  • La société doit regrouper au minimum trois catégories d’associés : producteurs (salariés, fournisseurs), bénéficiaires (usagers, clients, habitants) et autres partenaires (collectivités, associations, entreprises).
  • Nombre minimum d’associés : 3 pour une SCIC constituée en SARL ou SAS ; 7 pour une SA. Les limites maximales varient selon la forme choisie.
  • Les statuts précisent l’objet social, la répartition des pouvoirs et les modalités d’entrée et de sortie des sociétaires.

Principes de gouvernance et répartition

La gouvernance respecte le principe coopératif fondamental du « 1 associé = 1 voix », quelle que soit la nature ou la part du capital détenu. Les statuts doivent organiser la représentation des différentes parties prenantes pour garantir la démocratie interne. La SCIC prévoit souvent des instances consultatives pour les usagers et des conseils d’administration mixtes.

Affectation des excédents

La distribution des résultats est encadrée : une part significative des excédents doit être affectée à des réserves indivisibles. La loi impose ainsi qu’une part importante des bénéfices soit verrouillée dans la coopérative pour assurer sa pérennité et son autonomie. La distribution aux associés est limitée et encadrée afin de privilégier la réinjection des moyens dans le projet collectif.

Fiscalité et obligations

La SCIC applique en général les règles fiscales de droit commun : elle est normalement soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), à la TVA et à la contribution économique territoriale selon ses activités. Elle reste toutefois éligible à des soutiens publics, subventions et marchés publics favorisant les acteurs d’utilité sociale, et peut bénéficier de dispositifs locaux spécifiques.

Avantages pratiques

  • Multi‑partenariale : facilite la coopération entre salariés, usagers, collectivités et partenaires privés.
  • Solidité : accumulation de réserves impartageables renforçant la pérennité du projet.
  • Reconnaissance publique : facilite l’accès à des financements publics et à des marchés locaux lorsque l’intérêt collectif est démontré.
  • Participation des collectivités : possibilité pour les collectivités territoriales d’entrer au capital.

Contraintes et limites

  • Temps de constitution et de négociation des statuts plus long, dû à la multiplicité d’acteurs à associer.
  • Rendement limité pour les investisseurs privés : la logique coopérative privilégie l’usage plutôt que la rémunération du capital.
  • Obligations de transparence et règles coopératives stricte à respecter.

Exemples concrets et cas pratiques

  • Une cantine scolaire gérée en SCIC associant parents, enseignants, producteurs locaux et la municipalité pour garantir des repas de qualité et circuits courts.
  • Une recyclerie structurée en SCIC qui rassemble salariés, usagers, associations d’insertion et partenaires privés pour la collecte, la réparation et la réinsertion professionnelle.
  • Un tiers‑lieu culturel piloté par une SCIC réunissant artistes, usagers, collectivités locales et mécènes pour organiser des activités et mutualiser des ressources.

Conclusion opérationnelle

La SCIC convient aux projets souhaitant concilier utilité sociale et activité économique durable, avec une gouvernance partagée entre les acteurs concernés. Elle nécessite une construction collective préalable solide, des statuts clairs et une volonté de limiter la distribution des bénéfices au profit de l’intérêt collectif et de la pérennité du projet.