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Société en commandite par actions

Mise à jour 06/10/2025 Entreprise

Société en commandite par actions (SCA) - définition professionnelle

Définition générale et principe

La Société en commandite par actions (SCA) est une forme de société commerciale hybride qui combine des éléments de société de personnes et de société par actions. Elle distingue deux catégories d'associés avec des droits et des responsabilités différents : les commandités, qui exercent la gestion et supportent la responsabilité indéfinie et solidaire, et les commanditaires, qui apportent des capitaux et dont la responsabilité est limitée au montant des apports. La structure vise à concilier la confiance apportée par des associés gérants responsables et la mobilité des capitaux via des actions négociables.

Composition des associés

  • Commandités : associés gérants, responsables des dettes sociales sur leur patrimoine personnel, habilités à diriger la société. Ils peuvent être personnes physiques ou morales.
  • Commanditaires : assimilés à des actionnaires, leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports. Ils ne participent pas à la gestion courante sous peine de perdre la protection de la responsabilité limitée.

Caractéristiques légales et financières

La SCA présente plusieurs contraintes et obligations spécifiques. Parmi les caractéristiques généralement exigées :

  • Capital social minimum requis au moment de la constitution (classiquement 37 000 euros) ; au moins 50 % des apports en numéraire doivent être libérés lors de la création, le solde pouvant être versé dans un délai fixé (souvent cinq ans).
  • Un nombre minimum d'actionnaires est souvent conseillé pour les structures typiques : présence d'au moins un commandité et plusieurs commanditaires (par exemple une configuration minimale de quatre actionnaires : un commandité et trois commanditaires).
  • Les actions des commanditaires sont, en principe, librement négociables ; les statuts peuvent toutefois prévoir des clauses d'agrément ou des restrictions de cession.
  • La société est, par défaut, soumise à l'impôt sur les sociétés pour l'imposition de ses bénéfices.

Gouvernance et contrôles

La gouvernance repose sur la séparation gestion/finance : les commandités dirigent la société et prennent les décisions opérationnelles ; les commanditaires disposent des droits attachés aux actions (assemblées générales, information, dividendes) mais ne doivent pas intervenir dans la gestion. Selon les statuts, la SCA peut instituer un conseil de surveillance chargé du contrôle, et nommer un ou plusieurs gérants qui peuvent être choisis parmi les commandités ou être des tiers.

Fonctionnement pratique et risques

La SCA est souvent choisie lorsque des dirigeants souhaitent conserver le contrôle opérationnel tout en levant des capitaux auprès d'investisseurs passifs. Exemple pratique : une PME familiale souhaite se développer ; les fondateurs restent commandités pour conserver la maîtrise stratégique, tandis que des investisseurs institutionnels entrent comme commanditaires en apportant des fonds sans gestion active. Avantage : préservation du contrôle ; inconvénient : la responsabilité illimitée des commandités et la complexité statutaire.

Cas concrets

  • Cas 1 - Levée de fonds : un commanditaire acquiert des actions ; il perçoit dividendes mais ne peut imposer de décisions de gestion sans risquer la perte de sa responsabilité limitée.
  • Cas 2 - Cession d'actions : la cession d'actions des commanditaires est possible, mais les statuts peuvent exiger l'agrément pour protéger l'équilibre entre commandités et commanditaires.
  • Cas 3 - Faillite : les commandités répondent personnellement des dettes sociales ; les commanditaires ne supportent la perte que de leur mise.

Création, formalités et bonnes pratiques

Pour constituer une SCA, il faut rédiger des statuts clairs qui définissent la répartition des pouvoirs, les règles de cession d'actions, les modalités de nomination du gérant et l'organisation du contrôle (conseil de surveillance ou commissaires aux comptes). Formalités usuelles : dépôt du siège social, signature des statuts, immatriculation au registre du commerce et des sociétés, publication d'un avis dans un journal d'annonces légales. Il est recommandé de prévoir des clauses précises sur la gouvernance, la gestion des conflits d'intérêts et la transmission des titres pour éviter les litiges ultérieurs.