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Taxe d’aménagement

Mise à jour 06/10/2025 Fiscalité

Taxe d’aménagement : définition et cadre d’application

Définition synthétique

La Taxe d’aménagement est un impôt local français perçu par la commune (ou l’intercommunalité) et le département sur les autorisations d’urbanisme. Elle s’applique aux opérations soumises à permis de construire, permis d’aménager ou déclaration préalable de travaux, ainsi qu’aux constructions illégales faisant l’objet d’un rattrapage fiscal. Son objet est de contribuer au financement des équipements publics et des voiries rendus nécessaires par le projet.

Champ d’application et assiette

La taxe frappe principalement la surface taxable des constructions closes et couvertes lorsque :

  • la superficie de plancher est supérieure à 5 m² ;
  • la hauteur sous plafond est au moins égale à 1,80 m.

Sont également soumis à taxation, indépendamment de la surface taxable : les piscines, les panneaux photovoltaïques et certains aménagements extérieurs précisés par le code de l’urbanisme. Sont en revanche exclus, sauf dispositions locales contraires, les petites annexes non soumises à autorisation et certaines terrasses ou pergolas non couvertes.

Catégories d’usages

  • Habitation ;
  • Commerce et services ;
  • Exploitation agricole et forestière ;
  • Équipements d’intérêt collectif et services publics ;
  • Toute autre activité du secondaire et du tertiaire.

Structure et taux

La taxe se compose de deux parts : la part communale ou intercommunale et la part départementale. Chaque collectivité fixe son taux par délibération ; ces taux sont exprimés en pourcentage appliqué à une valeur forfaitaire par m². La délibération doit être prise avant le 30 novembre pour entrer en vigueur le 1er janvier suivant.

Calcul et modalité pratique

Le montant s’obtient par la formule standard :

(surface taxable en m² × valeur forfaitaire par m² × taux communal) + (surface taxable en m² × valeur forfaitaire par m² × taux départemental)

La valeur forfaitaire est actualisée chaque année en fonction de l’indice des coûts de la construction. Des majorations ou exonérations temporaires peuvent être décidées localement.

Exemple de calcul

  • Projet : extension de 40 m² taxable ;
  • Valeur forfaitaire annuelle : 820 €/m² (valeur indicative) ;
  • Taux communal : 5 % ; taux départemental : 2,5 % ;
  • Montant = 40 × 820 × 0,05 + 40 × 820 × 0,025 = 1 640 € + 820 € = 2 460 €.

Exonérations et abattements

Plusieurs dispositifs réduisent ou suppriment la taxe :

  • Abattement de 50 % pour les 100 premiers m² de la résidence principale sous conditions (selon délibération) ;
  • Exonérations totales ou partielles pour les locaux industriels, artisanaux, HLM et certaines constructions publiques ;
  • Exonérations temporaires : reconstruction après sinistre pour un bâtiment de moins de 10 ans, aménagements soumis à plan de prévention des risques ;
  • Exonérations possibles décidées localement (par exemple pour logements favorisant la performance énergétique ou constructions en Outre-mer selon le régime local).

Important : certaines exonérations nécessitent une demande explicite ou la production d’un justificatif (sinistre, agrément HLM, prêt à taux zéro pour dispositifs locaux).

Procédure et paiement

La taxe est exigible généralement à l’issue de la délivrance de l’autorisation (ou lors de la régularisation d’une construction illégale). Un avis est notifié au bénéficiaire qui peut s’acquitter en une fois ou par acomptes, selon les règles locales. En cas de non-paiement, des majorations et pénalités peuvent être appliquées.

Cas pratiques et points de vigilance

  • Pour un abri de jardin de 4 m² sans déclaration : pas de taxe ; si > 5 m² et déclaration préalable, la taxe peut s’appliquer.
  • Installation de panneaux solaires sur toiture : taxe due même si surface non comprise dans la surface taxable selon la formulation réglementaire.
  • Rénovation intérieure sans création de surface taxable : généralement pas de taxe, sauf changement de destination générant des surfaces soumises.

Pour toute opération, il est recommandé de consulter le service urbanisme de la collectivité et de vérifier les délibérations communales et départementales pour connaître les taux, abattements et exonérations applicables.