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Taxe sur la valeur ajoutée

Mise à jour 06/10/2025 Fiscalité

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) - définition et mécanismes

Définition générale

La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation prélevé à chaque étape du cycle économique où de la valeur est ajoutée. Supportée en définitive par le consommateur final, elle est collectée et reversée à l'État par les entreprises et autres assujettis. L'assiette de la TVA est le prix hors taxes (HT) des biens et services, et le taux appliqué est défini par la loi fiscale du pays.

Principe de fonctionnement

La TVA repose sur un mécanisme de collecte et de déduction. À chaque vente, le vendeur facture la TVA au client (TVA collectée). Lors de ses achats professionnels, l'entreprise règle de la TVA à ses fournisseurs (TVA déductible). À la période de déclaration, l'entreprise verse à l'administration fiscale la différence entre TVA collectée et TVA déductible. Si la TVA déductible est supérieure, l'excédent peut être restitué ou reporté selon le régime.

Exemple simple

Un fabricant achète des composants pour 1 000 € HT avec un taux de 20 % : il paie 200 € de TVA au fournisseur. Il assemble et vend le produit 1 800 € HT à un distributeur : il facture 360 € de TVA. À la déclaration, il reverse 360 - 200 = 160 € à l'État. Le consommateur final paiera le produit 2 160 € TTC, supportant ainsi l'ensemble des 360 € de TVA.

Taux et applications

Les pays appliquent plusieurs taux selon la nature des biens et services. En pratique, on distingue souvent :

  • Taux normal : appliqué à la majorité des biens et services.
  • Taux réduit : pour certains produits de première nécessité, livres, ou services culturels.
  • Taux intermédiaire : pour des secteurs ciblés comme la restauration ou l’hôtellerie dans certains États.
  • Taux super réduit : très ciblé, pour la presse ou certains médicaments remboursés.

La qualification d’un produit dans un taux particulier dépend de critères légaux précis et peut varier selon les évolutions fiscales.

Impact sur les entreprises et comptabilité

La TVA est neutre pour le résultat comptable d’une entreprise car les comptes de résultat sont généralement exprimés en HT. L'impact se situe principalement sur la trésorerie : la TVA à payer doit être financée entre la facturation et le reversement effectif à l'administration. Une mauvaise gestion des délais de paiement clients fournisseurs peut donc créer un besoin de trésorerie important.

Cas pratique - effet de trésorerie

Une entreprise facture 10 000 € HT en décembre avec 20 % de TVA (2 000 €). Si elle doit reverser cette TVA en janvier mais que son client ne paie qu’en février, l’entreprise devra avancer la TVA sur sa trésorerie si elle a opté pour le régime où la TVA est due à la facturation. À l’inverse, sous le régime où la TVA est due à l’encaissement, elle reversera la TVA au moment où elle encaisse la facture.

Régimes et obligation déclarative

Selon le chiffre d’affaires et l’activité, l’entreprise relève d’un régime différent (régime réel normal, régime réel simplifié, franchise en base, etc.). Ces régimes déterminent la fréquence des déclarations (mensuelle, trimestrielle, annuelle) et les modalités de paiement. Le choix du régime a des conséquences pratiques sur la trésorerie et l’administration :

  • Régime réel normal : déclarations et paiements mensuels ; obligation pour les entreprises dépassant certains seuils.
  • Régime réel simplifié : acomptes semestriels et régularisation annuelle ; seuils intermédiaires.
  • Franchise en base : exonération de TVA pour les petites entreprises sous un seuil de chiffre d’affaires ; elles ne facturent pas de TVA mais ne peuvent pas la récupérer.

Situations particulières et règles techniques

Plusieurs règles spécifiques modifient l’application standard de la TVA :

  • Auto-liquidation ou mécanisme de taxation inversée, notamment pour certaines prestations transfrontalières ou pour sous-traitance dans le BTP ; le preneur devient redevable et déduit simultanément la taxe.
  • TVA intracommunautaire : pour les livraisons entre États membres, la TVA est souvent autoliquidée par l’acheteur assujetti, sous réserve de mention des numéros d’identification TVA.
  • Importations : la TVA à l’importation est exigible à l’entrée sur le territoire, mais peut être récupérée ensuite par les assujettis selon les règles nationales.
  • Opérations mixtes : lorsque la prestation comprend fourniture de biens et services, des règles de proportionnement définissent le traitement TVA si chaque élément est indissociable.

Exemples pratiques et bonnes pratiques

Exemple 1 - Grossiste : un grossiste achète pour 50 000 € HT (TVA 10 %) et vend pour 80 000 € HT (TVA 10 %). TVA collectée = 8 000 €, TVA déductible = 5 000 €, TVA due = 3 000 €. L’opération est transparente pour le résultat mais nécessite de suivre les échéances.

Exemple 2 - Freelance en franchise : un consultant sous la franchise en base facture 2 000 € HT à son client. Il ne facture pas de TVA et ne la récupère pas sur ses achats. Avantage : simplicité administrative ; inconvénient : perte de récupération pour achats importants.

Bonnes pratiques : tenir la comptabilité TVA à jour, rapprocher périodiquement les journaux de ventes et d’achats, anticiper la trésorerie liée aux échéances TVA, vérifier la bonne application des taux et des exonérations, et conserver les justificatifs (factures fournisseurs) pour la déduction.

Contrôles et risques fiscaux

La TVA est largement contrôlée par l’administration fiscale car elle constitue une source majeure de recettes. Les risques les plus fréquents sont : erreur d’application du taux, qualification incorrecte d’une opération, absence de justificatifs de déduction, et mentions manquantes sur les factures. Des pénalités et majorations peuvent être appliquées en cas de redressement.

Conclusion

La TVA est un impôt technique mais essentiel au fonctionnement des finances publiques. Sa neutralité économique pour les entreprises masque des implications fortes sur la gestion opérationnelle et la trésorerie. Maîtriser les règles de taux, les régimes déclaratifs, et les mécanismes d’autoliquidation est indispensable pour limiter les risques fiscaux et optimiser la gestion financière d’une organisation.