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Visite médicale du travail

Mise à jour 06/10/2025 Emploi

Visite médicale du travail : définition et enjeux

Définition

La visite médicale du travail est un examen médical organisé par l'employeur et réalisé par un médecin du travail ou un professionnel habilité, visant à prévenir toute altération de la santé liée au travail et à vérifier l'aptitude d'un salarié à occuper son poste. Elle combine une évaluation clinique, un entretien professionnel et, si nécessaire, des examens complémentaires (audiométrie, spirométrie, analyses biologiques). Le principe est préventif : identifier les risques, proposer des mesures d'adaptation et assurer la compatibilité entre l'état de santé du salarié et ses fonctions.

Objectifs principaux

  • Détecter précocement les signes de maladies professionnelles ou d'aggravation d'affections liées au poste.
  • Évaluer l'aptitude au poste et, le cas échéant, formaliser une fiche d'aptitude ou d'inaptitude.
  • Conseiller sur des actions de prévention individuelle et collective (aménagement de poste, protection, vaccination).
  • Conserver une traçabilité médicale confidentielle pour le suivi du salarié.

Acteurs et responsabilités

L'employeur a l'obligation d'organiser et de financer les visites. Le médecin du travail est le seul habilité à porter un avis médical et à délivrer la fiche d'aptitude. Le salarié participe à l'examen et fournit les informations médicales nécessaires ; il conserve le droit à la confidentialité de son dossier médical. Le service de santé au travail coordonne les actions de prévention et peut proposer des mesures collectives à l'entreprise.

Confidentialité et accès au dossier

Le dossier médical est personnel et confidentiel. Seul le médecin du travail peut communiquer un avis d'aptitude à l'employeur, sans mentionner les pathologies. En cas de contestation, le salarié peut accéder à son dossier médical et demander une révision ou un recours.

Contenu de la visite et modalités pratiques

Une visite comprend généralement :

  • Un questionnaire de santé et un entretien sur les tâches et les risques professionnels.
  • Un examen clinique orienté selon les risques exposés (audiométrie, examens respiratoires, examen cardiaque, etc.).
  • Des conseils de prévention et des préconisations écrites au besoin (aménagements, limitations temporaires).

À l'issue de la visite, le médecin rend un avis formalisé. Une fiche d'aptitude peut être délivrée, parfois assortie de limitations. En cas d'inaptitude, le médecin indique si elle est totale ou partielle et propose des mesures de reclassement.

Périodicité et cas particuliers

  • La première visite - dite de visite d'information et de prévention - doit avoir lieu dans les trois mois suivant l'embauche (deux mois pour les apprentis).
  • Ensuite, les visites périodiques ont lieu selon la réglementation et les risques : en général tous les cinq ans, mais plus fréquemment pour les postes à risque (tous les 2 à 4 ans) ou pour le suivi individuel renforcé.
  • Visite de reprise obligatoire après un arrêt maladie de durée réglementaire ou après un congé maternité selon la législation.
  • Visite de pré-retraite pour les salariés exposés à des risques évolutifs.

Conséquences et suites pratiques

Si le médecin constate une inaptitude, l'employeur doit rechercher un reclassement adapté, documenté et justifié. Si le reclassement est impossible, des procédures de licenciement pour inaptitude peuvent s'appliquer. Le médecin peut aussi recommander des aménagements temporaires ou définitifs, ou un suivi médical renforcé.

Exemples concrets

  • Un mécanicien exposé au bruit passe une audiométrie annuelle ; en cas de perte acoustique, le médecin prescrit des protections et des limitations de postes.
  • Une salariée enceinte bénéficie d'une visite de pré-reprise et d'un avis d'aptitude actualisé pour adapter son poste si nécessaire.
  • Un salarié ayant été déclaré partiellement inapte se voit proposer un poste aménagé avec réduction de charges physiques ; le médecin suit l'évolution.

Bonnes pratiques pour l'entreprise

Planifier les visites, intégrer les préconisations dans le document unique, former les managers aux contraintes médicales et conserver une coordination étroite avec le service de santé au travail garantissent une gestion efficace des risques et du personnel.