La sylviculture et les autres activités forestières, classées sous le code NAF 0210Z, constituent un secteur essentiel de l'économie française. Ces activités englobent la gestion durable des forêts, la plantation d'arbres, l'entretien des peuplements forestiers, ainsi que l'exploitation raisonnée des ressources sylvicoles. Avec ses 17 millions d'hectares de forêts couvrant 31% du territoire national, la France dispose du quatrième patrimoine forestier européen, générant un chiffre d'affaires annuel de plus de 60 milliards d'euros.
Le code NAF 0210Z regroupe une diversité d'activités forestières spécialisées. La sylviculture proprement dite comprend la plantation, la régénération naturelle ou artificielle, l'élagage, l'éclaircissement et la protection des peuplements forestiers. Les professionnels interviennent également dans la gestion forestière intégrée, incluant l'inventaire des ressources, l'établissement de plans de gestion et le suivi sanitaire des forêts.
L'abattage sélectif, le débardage et la première transformation constituent des activités centrales. En France, la récolte annuelle s'élève à environ 40 millions de mètres cubes de bois, soit seulement 60% de l'accroissement naturel des forêts, témoignant d'une gestion durable.
Les entreprises proposent des services d'expertise forestière, d'estimation de peuplements, de conseil en gestion sylvicole et d'accompagnement dans les démarches de certification forestière. Ces prestations s'adressent aux propriétaires forestiers privés, qui détiennent 75% de la surface forestière française.
La France forestière se caractérise par une grande diversité d'essences et d'écosystèmes. Les régions les plus boisées incluent la Nouvelle-Aquitaine (2,8 millions d'hectares), l'Auvergne-Rhône-Alpes (2,2 millions d'hectares) et le Grand Est (2,1 millions d'hectares). Cette répartition influence directement l'implantation des entreprises du secteur.
Les Vosges et le Jura se spécialisent dans les résineux, notamment l'épicéa et le sapin pectiné. Les forêts landaises dominent la production de pin maritime, tandis que les massifs du Centre et de l'Est privilégient les feuillus comme le chêne et le hêtre. Cette diversité génère des savoir-faire régionaux spécifiques.
Les entreprises de sylviculture relèvent de la Convention collective nationale des exploitations forestières, du sciage, du rabotage, de la tonnellerie et des industries connexes du bois (IDCC 0158). Cette convention, applicable depuis 1955 et régulièrement mise à jour, définit les conditions de travail, les classifications professionnelles et les rémunérations du secteur.
| Niveau | Qualification | Salaire minimum conventionnel |
|---|---|---|
| I | Ouvrier forestier débutant | SMIC + 2% |
| II | Ouvrier forestier qualifié | SMIC + 8% |
| III | Chef d'équipe | SMIC + 15% |
| IV | Technicien forestier | SMIC + 25% |
La convention prévoit des dispositions particulières pour les travaux forestiers : primes de pénibilité, indemnités de déplacement, équipements de protection individuelle obligatoires et formation continue aux techniques de sécurité. Le taux d'accidents du travail, bien qu'en diminution, reste élevé avec 89 accidents pour 1000 salariés.
Le secteur forestier français s'inscrit dans un cadre réglementaire strict. Le Code forestier impose des obligations spécifiques selon le statut des forêts (domaniales, communales ou privées). Les entreprises doivent respecter les Plans simples de gestion (PSG) pour les propriétés de plus de 25 hectares et les Codes de bonnes pratiques sylvicoles pour les surfaces inférieures.
La certification PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) couvre 8,1 millions d'hectares en France, soit 74% de la surface forestière certifiée. Le label FSC (Forest Stewardship Council) certifie quant à lui 580 000 hectares, privilégiant des critères environnementaux et sociaux renforcés.
Les entreprises doivent intégrer les directives Natura 2000, qui concernent 1,4 million d'hectares de forêts françaises. L'évaluation environnementale préalable devient obligatoire pour les opérations d'exploitation dépassant certains seuils de surface ou de volume.
Le secteur emploie directement 425 000 personnes en France. Les métiers techniques incluent les bucherons-élagueurs, les conducteurs d'engins forestiers, les débardeurs et les ouvriers sylvicoles. Les métiers d'encadrement comprennent les techniciens forestiers, les gestionnaires de patrimoine forestier et les experts forestiers.
Le CAPA Travaux forestiers constitue la formation de base, complétée par le Bac professionnel Forêt ou le BTSA Gestion forestière. Les écoles supérieures comme AgroParisTech ou l'ENGREF forment les ingénieurs forestiers et les cadres du secteur.
Le secteur forestier français fait face à des enjeux majeurs. Le changement climatique impose une adaptation des essences et des pratiques sylvicoles. La montée des préoccupations environnementales favorise le développement de la bioéconomie et l'utilisation du bois comme matériau de construction écologique.
La digitalisation transforme les métiers forestiers avec l'utilisation de drones pour l'inventaire, de GPS pour l'optimisation des chantiers et d'applications mobiles pour la gestion en temps réel. Ces technologies améliorent la productivité tout en réduisant l'impact environnemental des opérations.
La demande croissante en bois énergie, matériaux biosourcés et produits de la chimie verte ouvre de nouvelles perspectives. Le Plan France Relance prévoit 200 millions d'euros d'investissements pour moderniser la filière forêt-bois, consolidant les positions françaises sur ces marchés d'avenir.