Le code NAF 1061B regroupe les autres activités du travail des grains qui ne sont pas couvertes par les codes plus spécifiques de cette famille. Cette classification inclut notamment le décorticage, le traitement par la chaleur, l'étuvage, ainsi que diverses opérations de transformation des céréales et légumineuses. En France, ce secteur représente un maillon essentiel de la filière agroalimentaire, contribuant à la valorisation de la production céréalière nationale.
Les entreprises relevant de ce code NAF exercent des activités complémentaires à la meunerie traditionnelle et au maltage. Elles se concentrent sur des opérations spécialisées de transformation des grains qui nécessitent des équipements et un savoir-faire particuliers.
Le décorticage constitue l'une des activités centrales de ce secteur. Cette opération consiste à retirer l'enveloppe externe des grains de céréales ou de légumineuses. Les entreprises spécialisées traitent notamment l'orge perlé, le riz cargo, l'avoine décortiquée ou encore les lentilles. Le processus nécessite des équipements spécifiques comme les décortiqueuses à friction ou les machines à abrasion.
L'étuvage et les autres traitements par la chaleur permettent de modifier les propriétés nutritionnelles et technologiques des grains. Cette technique améliore la digestibilité, prolonge la conservation et facilite certaines transformations ultérieures. Les entreprises du secteur maîtrisent les paramètres de température, d'humidité et de durée pour optimiser ces traitements.
La France compte environ 180 entreprises relevant du code NAF 1061B, générant un chiffre d'affaires cumulé de près de 450 millions d'euros. Le secteur emploie directement plus de 2 800 salariés, principalement dans des établissements de taille moyenne.
Les entreprises se concentrent logiquement dans les régions céréalières. Les Hauts-de-France arrivent en tête avec 28% des établissements, suivis de la Nouvelle-Aquitaine (19%) et du Grand Est (16%). Cette implantation géographique permet de limiter les coûts de transport des matières premières.
| Région | Nombre d'entreprises | Part du secteur |
|---|---|---|
| Hauts-de-France | 50 | 28% |
| Nouvelle-Aquitaine | 34 | 19% |
| Grand Est | 29 | 16% |
| Autres régions | 67 | 37% |
Le secteur se caractérise par une prédominance de PME familiales, souvent spécialisées sur un type de traitement ou une gamme de produits. Les entreprises de plus de 50 salariés représentent seulement 12% des effectifs mais génèrent 45% du chiffre d'affaires total.
Les entreprises du code NAF 1061B relèvent de la Convention collective nationale de la meunerie (IDCC 0307). Cette convention, signée le 25 novembre 1983 et régulièrement mise à jour, encadre les relations de travail dans l'ensemble de la filière meunière et des activités connexes.
La convention prévoit une classification professionnelle en six catégories, allant des ouvriers spécialisés aux cadres supérieurs. Les salaires minima sont revalorisés annuellement lors de négociations paritaires. La convention accorde une attention particulière à la formation professionnelle, avec un taux de participation de 1,6% de la masse salariale contre 1,3% légalement requis.
Le secteur bénéficie d'aménagements spécifiques liés aux contraintes de production. La durée hebdomadaire peut atteindre 44 heures en période de forte activité, avec compensation par des repos supplémentaires. Les entreprises appliquent souvent des horaires adaptés aux rythmes agricoles et aux pics saisonniers.
Les activités du travail des grains requièrent des compétences techniques pointues, alliant connaissance des matières premières et maîtrise des procédés industriels.
Les opérateurs de production constituent le cœur des équipes. Ils pilotent les équipements de traitement, contrôlent la qualité des produits et assurent la maintenance de premier niveau. Cette fonction nécessite une formation technique, souvent complétée par une spécialisation en interne.
Les techniciens qualité supervise les analyses et les contrôles réglementaires. Ils maîtrisent les normes HACCP et les référentiels de certification. Leur rôle s'étend aux relations avec les organismes d'inspection et les clients industriels.
Plusieurs cursus préparent aux métiers du secteur. Le BTS Sciences et technologies des aliments constitue le diplôme de référence pour les postes d'encadrement. Les CAP et bacs professionnels en agroalimentaire offrent également des débouchés pour les postes d'opérateurs.
Le secteur fait face à un renforcement constant des exigences réglementaires, tant sur le plan sanitaire qu'environnemental.
Les entreprises doivent respecter le règlement CE n°852/2004 relatif à l'hygiène des denrées alimentaires. Cette réglementation impose des procédures strictes de traçabilité, depuis la réception des grains jusqu'à l'expédition des produits finis. Les contrôles des services vétérinaires s'intensifient, particulièrement sur les aspects de contamination croisée.
La gestion des déchets organiques et la réduction de la consommation énergétique constituent des enjeux majeurs. Les entreprises investissent dans des équipements plus performants et développent la valorisation des coproduits. Certaines installations de décorticage produisent désormais des granulés à partir des enveloppes de céréales.
Plusieurs tendances structurent l'avenir du secteur 1061B, portées par l'évolution des habitudes alimentaires et les innovations technologiques.
La demande pour les variétés anciennes et les céréales alternatives stimule l'activité. L'épeautre, le petit épeautre, le sarrasin ou le quinoa nécessitent des traitements spécifiques que maîtrisent les entreprises spécialisées. Ce marché de niche génère des marges supérieures et fidélise une clientèle premium.
Les investissements dans l'industrie 4.0 transforment progressivement les outils de production. Les capteurs connectés permettent un pilotage plus fin des paramètres de traitement, optimisant les rendements et la qualité. Cette modernisation améliore également les conditions de travail en réduisant la pénibilité.