Le raffinage du pétrole représente une industrie stratégique majeure en France, transformant le pétrole brut en produits pétroliers finis essentiels à l'économie nationale. Cette activité, classée sous le code NAF 1920Z, englobe l'ensemble des procédés industriels permettant de séparer, purifier et convertir les hydrocarbures pour produire carburants, combustibles et matières premières pétrochimiques.
La France dispose de 7 raffineries en activité, réparties sur le territoire national avec une capacité totale de raffinage d'environ 1,5 million de barils par jour. Ces installations industrielles emploient directement plus de 12 000 salariés et génèrent indirectement près de 40 000 emplois dans les secteurs connexes.
Les principales raffineries françaises se concentrent dans des zones portuaires stratégiques :
La production annuelle française s'élève à environ 65 millions de tonnes de produits raffinés, avec une répartition orientée vers les carburants automobiles (40%), le fioul domestique (25%), le kérosène (15%) et les produits pétrochimiques (20%).
Le raffinage moderne intègre des technologies de pointe pour optimiser les rendements et respecter les normes environnementales strictes.
La transformation du pétrole brut s'articule autour de plusieurs procédés successifs :
Les raffineries françaises investissent massivement dans les unités de conversion profonde, permettant de traiter des pétroles bruts plus lourds et de maximiser la production de produits légers à haute valeur ajoutée. Ces technologies représentent des investissements moyens de 500 millions d'euros par site.
Le secteur du raffinage relève de la Convention collective nationale des industries pétrolières (IDCC 1388), signée le 3 septembre 1985 et régulièrement actualisée.
| Domaine | Spécificités |
|---|---|
| Classification professionnelle | 12 niveaux hiérarchiques avec coefficients de 140 à 500 |
| Temps de travail | 35h hebdomadaires, travail posté compensé |
| Primes spécifiques | Prime de feu, prime d'astreinte, indemnités de nuisances |
| Formation professionnelle | Obligation de formation sécurité renforcée |
Les salaires moyens dans le raffinage dépassent significativement la moyenne industrielle, avec 55 000 euros annuels pour un technicien expérimenté et jusqu'à 85 000 euros pour un ingénieur de procédés. La convention prévoit également des avantages spécifiques comme la mutuelle d'entreprise renforcée et les primes de participation substantielles.
Les raffineries sont soumises à la directive IED (Industrial Emissions Directive) européenne, transposée en droit français par l'arrêté du 2 février 1998 modifié. Cette réglementation impose des limites strictes sur les émissions de SOx, NOx et particules fines.
Les raffineries doivent maintenir les certifications ISO 14001 (environnement), ISO 45001 (santé-sécurité) et souvent ISO 9001 (qualité) pour répondre aux exigences réglementaires et commerciales.
Face aux enjeux climatiques, les raffineurs français investissent dans la bioraffinerie et la production de carburants durables. Total Energies a ainsi converti sa raffinerie de La Mède pour produire 500 000 tonnes annuelles de biodiesel à partir d'huiles usagées.
Plusieurs sites développent des unités de production d'hydrogène par électrolyse, visant à décarboner leurs procédés internes et alimenter de nouveaux marchés. Ces projets représentent des investissements cumulés de plus de 2 milliards d'euros d'ici 2030.
Le secteur recrute prioritairement des opérateurs de raffinage, techniciens de maintenance industrielle, ingénieurs procédés et responsables HSE (Hygiène Sécurité Environnement).
Les entreprises du secteur proposent également des contrats de professionnalisation et maintiennent des centres de formation internes pour développer les compétences spécifiques aux technologies de raffinage moderne.