La fonderie de métaux légers, identifiée par le code NAF 2453Z, représente un secteur industriel spécialisé dans la transformation et le moulage d'alliages légers, principalement l'aluminium, le magnésium et leurs dérivés. Cette activité consiste à couler des métaux en fusion dans des moules pour obtenir des pièces finies ou semi-finies destinées à diverses industries, notamment l'automobile, l'aéronautique, l'électroménager et le bâtiment.
La fonderie de métaux légers se distingue par ses procédés spécifiques adaptés aux propriétés particulières de ces matériaux. Les alliages d'aluminium représentent 85% des productions, offrant un excellent rapport résistance-poids et une conductivité thermique remarquable.
Les fonderies emploient plusieurs techniques selon les exigences des pièces à produire. Le moulage en sable reste la méthode la plus répandue pour les moyennes et grandes séries, permettant une grande flexibilité dans les formes. La coulée sous pression domine pour les productions en grande série, garantissant une précision dimensionnelle élevée et des états de surface optimaux.
Les alliages d'aluminium-silicium (série 4000) constituent la base de 60% des productions françaises. Les alliages aluminium-cuivre (série 2000) et aluminium-magnésium (série 5000) complètent l'offre pour des applications spécifiques nécessitant des propriétés mécaniques renforcées.
Le secteur de la fonderie de métaux légers compte environ 180 entreprises en France, employant près de 12 000 salariés. Le chiffre d'affaires global s'élève à 1,8 milliard d'euros, avec une production annuelle de 320 000 tonnes d'alliages coulés.
Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est concentrent 45% des entreprises du secteur. La proximité des constructeurs automobiles et des équipementiers influence cette implantation géographique. La région Normandie développe également une forte spécialisation dans les pièces aéronautiques.
| Région | Nombre d'entreprises | Effectifs | Spécialisation principale |
|---|---|---|---|
| Auvergne-Rhône-Alpes | 42 | 3 200 | Automobile, électroménager |
| Grand Est | 38 | 2 800 | Automobile, machinisme |
| Hauts-de-France | 24 | 1 900 | Automobile, ferroviaire |
| Normandie | 18 | 1 500 | Aéronautique, défense |
Les entreprises de fonderie de métaux légers relèvent de la Convention collective nationale de la métallurgie (IDCC 3109), complétée par les accords territoriaux spécifiques à chaque région. Cette convention couvre l'ensemble des activités de transformation des métaux et définit les conditions de travail, de rémunération et de formation professionnelle.
La convention établit une grille de classification en cinq niveaux, depuis les ouvriers spécialisés jusqu'aux techniciens et agents de maîtrise. Les fondeurs qualifiés sont généralement classés au niveau III, avec un coefficient minimum de 215. Les mouleurs et noyauteurs expérimentés bénéficient de coefficients compris entre 190 et 230 selon leur spécialisation.
La convention impose un minimum de 35 heures de formation annuelle par salarié, en raison des évolutions technologiques constantes. Les entreprises doivent également respecter des protocoles stricts de sécurité, particulièrement pour la manipulation des métaux en fusion et l'exposition aux fumées.
Les fonderies de métaux légers sont soumises à la réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) sous le régime d'autorisation ou d'enregistrement selon leur capacité de production. Le seuil de 500 kg/jour de métaux fondus détermine le niveau d'exigences réglementaires.
Les installations doivent respecter des valeurs limites strictes pour les émissions de particules (5 mg/m³) et de composés organiques volatils. Les systèmes de dépoussiérage et de filtration représentent souvent 15% des investissements industriels.
Le secteur intègre massivement l'aluminium de récupération, avec un taux de recyclage atteignant 75% en moyenne. Cette démarche répond aux exigences environnementales tout en réduisant les coûts de matières premières de 40% par rapport à l'aluminium primaire.
L'industrie 4.0 transforme progressivement les fonderies françaises avec l'intégration de capteurs IoT, de systèmes de surveillance en temps réel et d'intelligence artificielle pour optimiser les paramètres de coulée.
Le développement d'alliages haute performance répond aux exigences croissantes de l'automobile électrique et de l'aéronautique. Les alliages Al-Li (aluminium-lithium) ouvrent de nouveaux débouchés malgré leur complexité de mise en œuvre.
Les fonderies investissent dans des fours électriques et des systèmes de récupération de chaleur pour réduire leur empreinte carbone. L'objectif sectoriel vise une diminution de 25% des émissions de CO2 d'ici 2030.
Le secteur propose des parcours variés depuis le CAP Fonderie jusqu'aux formations d'ingénieurs spécialisés. Les métiers évoluent vers plus de technicité avec l'émergence de postes de techniciens en simulation numérique et d'experts en métallurgie numérique.
Le secteur recherche annuellement 800 nouveaux collaborateurs, principalement des fondeurs qualifiés, des mouleurs-noyauteurs et des techniciens de maintenance. Les perspectives de carrière incluent l'évolution vers la supervision de production et la gestion qualité.