La fabrication d'armes et de munitions en France représente un secteur industriel hautement spécialisé et strictement encadré par la réglementation nationale et européenne. Cette activité, codifiée sous le NAF 2540Z, englobe la production d'armements civils et militaires, des munitions associées, ainsi que des équipements de défense destinés aux forces armées, aux forces de l'ordre et au marché civil autorisé.
Le code NAF 2540Z couvre une gamme étendue de productions industrielles stratégiques. Cette classification inclut la fabrication d'armes à feu de toutes catégories, des pistolets aux fusils de chasse, en passant par l'armement lourd destiné aux véhicules militaires. La production de munitions constitue également un volet essentiel, comprenant les cartouches, les obus d'artillerie, les grenades et les dispositifs pyrotechniques militaires.
Les entreprises du secteur produisent des armes légères individuelles comme les pistolets, revolvers et fusils, des systèmes d'armes collectives tels que les mitrailleuses et lance-roquettes, ainsi que des munitions spécialisées adaptées à chaque type d'armement. La fabrication d'équipements annexes comme les systèmes de visée, les dispositifs de protection balistique et les accessoires tactiques complète cette production.
Cette industrie exige des standards de qualité exceptionnels et des processus de fabrication d'une précision absolue. Les matériaux utilisés doivent répondre à des spécifications militaires strictes, notamment en termes de résistance aux contraintes mécaniques et aux conditions environnementales extrêmes.
L'industrie de l'armement français opère sous un contrôle étatique permanent. Chaque établissement doit détenir des autorisations spécifiques délivrées par les services préfectoraux et respecter les dispositions du Code de la défense. Les exportations sont soumises à un régime d'autorisation préalable géré par le ministère des Armées.
Les entreprises doivent implémenter des systèmes de sécurité renforcés pour le stockage des matières premières et des produits finis. Des inspections régulières vérifient la conformité des installations et des procédures de fabrication. La traçabilité complète des productions constitue une obligation légale incontournable.
Le secteur doit se conformer aux standards OTAN pour les productions destinées à l'export vers les pays alliés. Les certifications ISO 9001 et ISO 14001 sont généralement exigées, complétées par des référentiels spécifiques à l'industrie de défense comme l'AQAP 2110.
Les entreprises du code NAF 2540Z relèvent principalement de la Convention collective nationale de la métallurgie (IDCC 3109) dans sa déclinaison territoriale correspondant à leur implantation géographique. Cette convention, adaptée aux spécificités industrielles du secteur, définit les classifications professionnelles, les grilles salariales et les conditions de travail.
Certaines entreprises du secteur peuvent également appliquer des accords d'entreprise spécifiques négociés localement, notamment pour les aspects liés à la sécurité au travail et à la confidentialité. Les salariés bénéficient généralement d'avantages sociaux renforcés compte tenu de la nature stratégique de leur activité.
L'industrie française de l'armement emploie approximativement 15 000 personnes réparties dans une centaine d'entreprises spécialisées. Le chiffre d'affaires global du secteur avoisine les 2,5 milliards d'euros annuels, dont environ 60% réalisés à l'exportation vers les marchés internationaux autorisés.
| Indicateur | Valeur 2023 |
|---|---|
| Nombre d'entreprises | 95 |
| Effectifs salariés | 15 200 |
| Chiffre d'affaires | 2,4 Md€ |
| Part export | 58% |
Les principales implantations se concentrent en Nouvelle-Aquitaine, notamment autour de Saint-Étienne historiquement spécialisée dans l'armement civil, en Auvergne-Rhône-Alpes pour la production militaire, et en région parisienne pour les sièges sociaux et centres de recherche. La Normandie accueille également des sites de production spécialisés dans les munitions d'artillerie.
Le secteur recrute principalement des ingénieurs en mécanique et en métallurgie, des techniciens d'usinage spécialisés dans les machines-outils à commande numérique, ainsi que des opérateurs qualifiés maîtrisant les procédés de forge et de traitement thermique. Les métiers de la qualité et du contrôle occupent une place prépondérante.
Plusieurs établissements proposent des formations adaptées, notamment l'École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers, les IUT spécialisés en génie mécanique, et les lycées techniques régionaux. Des certifications professionnelles spécifiques à l'armement complètent ces cursus traditionnels.
Le secteur connaît une transformation technologique majeure avec l'intégration de systèmes électroniques embarqués et le développement d'armements 'intelligents'. La numérisation des processus de fabrication et l'impression 3D pour la production de composants complexes ouvrent de nouvelles perspectives industrielles.
Les entreprises investissent massivement dans la recherche et développement pour maintenir leur compétitivité face à la concurrence internationale. L'adaptation aux nouveaux besoins opérationnels des forces armées, notamment en matière de guerre électronique et de systèmes anti-drones, constitue un défi majeur pour les prochaines années.