Le code NAF 3700Z regroupe les activités de collecte et traitement des eaux usées, un secteur stratégique pour la préservation de l'environnement et la santé publique en France. Cette activité englobe la collecte, le transport, le traitement et l'évacuation des eaux usées d'origine domestique, industrielle et pluviale, ainsi que la gestion des boues issues de ces traitements.
En France, le secteur de l'assainissement représente un marché de plus de 12 milliards d'euros annuels. Le pays compte environ 21 000 stations d'épuration qui traitent quotidiennement près de 5 milliards de mètres cubes d'eaux usées par an. Cette activité se caractérise par une forte dimension technique et réglementaire, nécessitant des équipements sophistiqués et une expertise spécialisée.
Le traitement des eaux usées s'articule autour de plusieurs étapes successives. Le traitement primaire consiste en une décantation permettant l'élimination des matières en suspension. Le traitement secondaire utilise des procédés biologiques pour dégrader la pollution organique. Enfin, le traitement tertiaire vise l'élimination des nutriments et la désinfection avant rejet dans le milieu naturel.
Les stations d'épuration modernes intègrent des technologies avancées comme les bioréacteurs à membranes, les systèmes de traitement par UV ou ozonation, et les unités de méthanisation pour valoriser les boues. Ces équipements représentent des investissements considérables, souvent financés par les collectivités territoriales ou les syndicats intercommunaux.
Les entreprises du code NAF 3700Z relèvent principalement de la Convention collective nationale des services de l'eau et de l'assainissement (IDCC 2147), signée le 12 avril 2000. Cette convention s'applique aux salariés des entreprises privées exerçant des activités de distribution d'eau potable, d'assainissement collectif et individuel.
| Classification | Coefficient minimum | Salaire minimum conventionnel |
|---|---|---|
| Ouvrier niveau I | 130 | 1 598 € brut/mois |
| Technicien niveau II | 190 | 2 205 € brut/mois |
| Cadre niveau I | 270 | 3 134 € brut/mois |
La convention prévoit des dispositions particulières concernant l'astreinte, fréquente dans ce secteur d'activité continue, ainsi que des primes spécifiques pour les interventions en milieux insalubres. Les salariés bénéficient également d'une formation renforcée aux risques professionnels liés à la manipulation de produits chimiques et aux espaces confinés.
Le secteur est encadré par un corpus réglementaire dense, notamment la directive européenne sur le traitement des eaux urbaines résiduaires, transposée en droit français par le Code de l'environnement. Les installations doivent respecter des normes strictes de rejet, régulièrement contrôlées par les services de l'État.
Toute installation de traitement des eaux usées d'une capacité supérieure à 12 kg de DBO5 par jour doit faire l'objet d'une déclaration ou d'une autorisation préfectorale. Les stations de plus de 2 000 équivalents-habitants sont soumises à un contrôle de conformité annuel, avec transmission obligatoire des données à l'Agence de l'eau compétente.
Les exploitants sont tenus de respecter les valeurs limites de rejet pour différents paramètres : DBO5, DCO, matières en suspension, azote, phosphore. En cas de non-conformité, des sanctions administratives et pénales peuvent être appliquées, allant de la mise en demeure à la fermeture temporaire de l'installation.
Le marché français de l'assainissement se structure autour de trois types d'acteurs principaux. Les grandes entreprises privées comme Veolia, Suez et Saur dominent le marché avec environ 70% des parts. Les régies publiques gèrent directement 25% des services, principalement dans les grandes agglomérations. Enfin, les PME spécialisées interviennent sur des marchés de niche ou locaux.
Les régions les plus importantes en termes d'activité sont l'Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et la région PACA, qui concentrent 45% des capacités de traitement nationales. Cette répartition reflète la densité démographique et l'activité industrielle de ces territoires, générant des volumes d'eaux usées plus importants.
Le secteur emploie environ 35 000 personnes en France, avec une forte proportion de techniciens et d'ingénieurs spécialisés. Les métiers les plus recherchés incluent les techniciens d'exploitation, les agents de maintenance, les chimistes spécialisés et les ingénieurs procédés.
L'accès aux métiers s'effectue principalement par des formations techniques de niveau BTS ou DUT en génie biologique, traitement des eaux ou génie civil. Des certifications professionnelles spécialisées, comme le CACES pour la conduite d'équipements ou les habilitations espaces confinés, complètent le parcours professionnel.
Le secteur fait face à plusieurs défis majeurs pour les années à venir. Le vieillissement des infrastructures nécessite des investissements de renouvellement estimés à 3 milliards d'euros annuels. Parallèlement, l'évolution réglementaire européenne impose de nouveaux standards de traitement, notamment pour les micropolluants et les résidus pharmaceutiques.
Les technologies émergentes comme l'intelligence artificielle pour l'optimisation des procédés, les capteurs connectés pour la surveillance en temps réel, ou encore les procédés de récupération d'énergie transforment progressivement le secteur. Ces innovations permettent d'améliorer l'efficacité énergétique des installations, enjeu crucial dans un contexte de transition écologique.
La valorisation des sous-produits du traitement, notamment la production de biogaz par méthanisation des boues et la récupération de phosphore, ouvre de nouvelles perspectives économiques. Cette approche circulaire s'inscrit dans les objectifs nationaux de réduction des déchets et d'autonomie énergétique.