L'entreposage et stockage non frigorifique représente un maillon essentiel de la chaîne logistique française. Cette activité, répertoriée sous le code NAF 5210B, englobe le stockage de marchandises diverses dans des entrepôts à température ambiante, excluant les produits nécessitant une réfrigération. Les entreprises de ce secteur gèrent des volumes considérables de biens de consommation, matières premières et produits finis pour le compte de clients industriels et commerciaux.
Les entreprises relevant du code NAF 5210B assurent la réception, stockage et expédition de marchandises variées. Cette activité comprend la gestion d'espaces de stockage sécurisés, l'organisation des flux de marchandises et la tenue d'inventaires précis. Les entrepôts traitent notamment les produits manufacturés, textiles, équipements industriels, produits chimiques non dangereux et biens de consommation courante.
Au-delà du simple stockage, ces entreprises proposent des services logistiques complémentaires : préparation de commandes, emballage, étiquetage, gestion des retours et cross-docking. La digitalisation du secteur a favorisé l'émergence de services à valeur ajoutée comme la traçabilité en temps réel et l'intégration de systèmes de gestion d'entrepôt (WMS).
Le secteur de l'entreposage non frigorifique représente environ 3 200 entreprises en France, employant près de 85 000 salariés selon les dernières statistiques de l'INSEE. Le chiffre d'affaires cumulé du secteur s'élève à 8,2 milliards d'euros, avec une croissance annuelle moyenne de 4,5% sur les cinq dernières années.
| Indicateur | Valeur 2023 | Évolution |
|---|---|---|
| Nombre d'entreprises | 3 200 | +2,8% |
| Effectifs salariés | 85 000 | +3,2% |
| Chiffre d'affaires | 8,2 Mds € | +4,5% |
L'Île-de-France concentre 28% des entreprises du secteur, suivie par les régions Auvergne-Rhône-Alpes (15%) et Hauts-de-France (12%). Cette répartition s'explique par la proximité des grands axes de transport et des zones de consommation dense.
Les entreprises d'entreposage non frigorifique relèvent généralement de la Convention collective nationale des transports routiers et activités auxiliaires du transport (IDCC 0016). Cette convention, signée le 21 décembre 1950 et régulièrement mise à jour, couvre l'ensemble des activités de transport et de logistique.
La convention prévoit des classifications professionnelles adaptées aux métiers de l'entreposage : agents de quai, caristes, préparateurs de commandes, chefs d'équipe et responsables d'exploitation. Elle définit les grilles salariales, les conditions de travail spécifiques (travail posté, manutention) et les dispositifs de formation professionnelle.
La durée hebdomadaire de référence est fixée à 35 heures, avec possibilité d'aménagement du temps de travail selon les cycles d'activité. Le salaire minimum conventionnel varie selon les coefficients, allant de 170 pour un agent d'exploitation débutant à 385 pour un cadre logistique expérimenté.
Selon les volumes stockés et la nature des marchandises, certains entrepôts sont soumis à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE). Les seuils de déclaration ou d'autorisation varient : 50 000 m³ pour les matières combustibles, 500 tonnes pour les engrais, 1 500 tonnes pour les matières plastiques.
Les entreprises doivent respecter des normes strictes de sécurité incendie, notamment l'installation de systèmes de détection et d'extinction automatique. La réglementation impose également des mesures de prévention des risques professionnels : formation à la conduite d'équipements de manutention, port d'équipements de protection individuelle, signalisation des zones dangereuses.
Le secteur recrute principalement des agents logistiques polyvalents, caristes et préparateurs de commandes. Ces postes requièrent des certifications spécifiques : CACES (Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité) pour la conduite d'engins de manutention, habilitations pour la manipulation de produits dangereux.
Les fonctions d'encadrement nécessitent des compétences en gestion des flux et optimisation logistique. Les formations de niveau Bac+2 à Bac+5 en logistique, supply chain management ou transport sont particulièrement recherchées. La maîtrise des outils informatiques spécialisés (WMS, TMS) constitue un atout majeur.
La croissance du commerce électronique transforme profondément le secteur. Les besoins en entreposage de proximité et en capacité de traitement de commandes unitaires augmentent significativement. Les entrepôts doivent s'adapter à des cycles de rotation plus rapides et à une diversification des références stockées.
L'intégration de technologies automatisées s'accélère : systèmes de stockage automatisés, robots de préparation de commandes, véhicules autonomes guidés (AGV). Ces innovations visent à améliorer la productivité tout en réduisant la pénibilité du travail et les erreurs de préparation.
Le secteur s'engage dans une démarche de réduction de son empreinte carbone : optimisation des flux, installation de panneaux photovoltaïques, amélioration de l'isolation thermique des bâtiments, utilisation d'équipements électriques pour la manutention. Ces investissements s'inscrivent dans les objectifs nationaux de neutralité carbone.